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Mardi 20 septembre 2011 à 18:27

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Mercure - Amélie Nothomb.

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Antéchrista.
Hygiène de l'assassin.
Cosmétique de l'ennemi.


Emprunt médiathèque
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Quatrième de couverture : 

Une île. Un vieil homme et une jeune fille y vivent à l'abri de tout reflet. Une infirmière survient pour soigner la jeune fille. Tandis que des relations de plus en plus confiantes se nouent entre elles, l'infirmière découvre les élèments d'un mystère et d'un drame qui tiennent à l'étrange loi que le vieil homme fait régner sur l'île.


Mon avis : 

Je continue sur ma lançée Amélie Nothomb, ce titre m'a été conseillé par Matilda en commentaire et je la remercie chaudement car ce fut une bonne lecture très intéressante, je ne risque pas de m'arrêter en bon chemin avec l'écrivain, je continuerai à la lire c'est certain, pour le moment je n'ai pas encore été déçue.

Cette histoire se situe dans les années 1920, en 1923 pour être exacte, et une infirmière nommée Françoise Chavaigne se prépare à son nouveau travail qui est celui de s'occuper de quelques heures durant l'après-midi d'un vieil homme - Omer Loncours, ancien capitaine de la marine - qui vit reclu dans son île de Cherbourg, à Mortes-Frontières. Un travail bien payé avec les conditions de ne pas poser de question au Capitaine et aussi l'obligation d'être fouillée à chacune de ses arrivées. Cela n'inquiète pas Françoise qui accepte de se plier à ces conditions, seulement une fois arrivée à destination, le Capitaine lui apprend que ce n'est pas lui qui a besoin d'être soigné mais sa jeune pupille de 23 ans, Hazel, que le Capitaine garde enfermée jalousement loin du monde, dans sa chambre. Si Françoise ne comprend pas tout de suite l'étrange lien qui lit le Capitaine et Hazel, elle finira vite par comprendre au fur et à mesure de ses conversations avec sa patiente et après quelques recherchers sur ce vieil homme, et se fixera comme but de sauver la jeune Hazel, si elle le peut...

Y'a pas à dire, l'auteur sait comment narrer à sa manière les histoires les plus étranges. On reconnaît bien dans ce livre le style de l'auteur avec comme d'habitude, la dominance du dialogue sur la narration, car les dialogues sont la force du roman, ils font avançer le récit, avec peu de mots compliqués, ce qui nous rend la lecture plus aisée. Ce livre se lit bien et vite, je l'ai terminé en quelques heures à peine. Une lecture simple, rapide mais originale et surprenante après avoir avalé un classique de la littérature (à retrouver dans le prochain article). Ce livre nous offre un trio de personnages tout aussi intéressants les uns que les autres, le tout dans une sorte de huis-clos, des dialogues intéressants et de nombreuses références littéraires dont Le Comte de Monte Christo d'Alexandre Dumas, Carmilla de Sheridan le Fanu ou encore La Chartreuse de Parme de Stendhal (bien que d'autres auteurs comme Bram Stoker, Flaubert, Victor Hugo, Baudelaire, et encore bien d'autres sont mentionnés... ainsi qu'une mystérieuse Amélia Northumb. Clin d'oeil de l'auteur ?), bref des références littéraires comme je les aime ! Hazel et Françoise ont beaucoup de conversations sur la littérature alors que Hazel conseille des classiques de la littérature à Françoise. Car au fur et à mesure qu'on avançe, Hazel et Françoise se rapprochent, il n'y a plus seulement le lien entre le médecin et la patiente mais aussi le lien de deux amies, deux soeurs, sans doute la seule présence féminine qu'Hazel ait jamais eu depuis sa 'captivité' et on voit bien que Françoise est prête à tout pour sauver sa patiente, même à prendre des risques.

J'ai beaucoup aimé l'intrigue : une infirmière qui découvre une jeune femme enfermée depuis des années dans sa chambre, choyée, adorée et séquestrée par le Capitaine, cet homme fou amoureux de la beauté qui met tout en oeuvre pour garder Hazel auprès de lui, cette jeune fille orpheline trouvée dans un champs de bataille. C'est une relation malsaine, dérangeante, l'amour du vieillard est sincère, il aime vraiment Hazel, il lui raconte ses récits de voyages, les pays qu'il a visité, il la vénère, la désire mais ça reste malsain dans le sens où [ il la considère comme sa fille, ce qui ne l'empêche pas de coucher avec elle ; Hazel lui rappelle aussi une autre jeune femme nommée Adèle qui présentait de nombreux points communs avec Hazel et le Capitaine a reproduit le même schéma avec Hazel et Adèle, celle-ci s'étant suicidée ] et parfois Hazel est malade d'être enfermée, d'être désirée par ce vieil homme qui lui rend parfois visite dans son lit, elle se sent tellement mieux auprès de Françoise qui devient vite sa confidente mais en même temps, il y a chez Hazel ce qu'on appelle le syndrôme de Stockholm [ elle lui en veut pour bien des choses mais au final, elle dit aimer son hôte, dit qu'il a tout fait pour elle et ne désire pas sa mort ] et Françoise, n'ayant pas été dans la situation de sa protégée, ne comprends pas et ressent ce que doit à peu près ressentir le lecteur : du dégoût envers le Capitaine et le désir de voir s'en sortir Françoise et Hazel, de voir Hazel retrouver la liberté. Bien que je dois avouer que, de tous les antagonistes des livres de Nothomb que j'ai lu jusqu'à présent (ce qui est peu xD), le Capitaine m'a émue d'une certaine manière plutôt étrange, j'ai ressenti pour lui pitié et dégoût.

Ce que j'ai surtout aimé dans le roman, ce sont les deux fins que l'auteur nous propose. Je ne saurais dire laquelle je préfère car les deux sont cohérentes et intéressantes, bien qu'une légèrement plus machiavélique que l'autre, j'ai beaucoup aimé la perspective de l'auteur de nous donner deux fins possibles, j'appréçie vraiment l'initiative [ et de toute façon, les deux fins sont des happy ending pour Hazel et Françoise ]. J'admire aussi le titre de l'oeuvre qui nous offre trois interprétations : le mercure dans les thermomètres qui sert à prendre la température, le mercure qui sert à donner un reflet comme dans les miroirs, ou encore Mercure (ou Hermès dans la mythologie grecque) de la mythologie romaine qui est le dieu des médecins et aussi un dieu messager, ce que Françoise représente dans le roman : elle soigne et elle est, à un moment, la messagère indirecte du Capitaine envers Hazel. Vous comprendrez plus en lisant le roman. D'ailleurs, puisque je parle de miroir, c'était bien trouvé l'astuce du Capitaine pour garder Hazel, dans ce huis-clos dénué de tout miroir, soit disant pour épargner à sa pupille de se regarder dans un miroir car le bombardement dont elle a été victime l'aurait défigurée atrocement [ alors que c'était une ruse du Capitaine : Hazel n'a eu aucun dommage physique des bombardements et elle avait gardé sa beauté renversante, le Capitaine lui ayant fait croire qu'elle a été défigurée en lui présentant un miroir déformé, qui projette de fausses illusions ] si c'est pas machiavélique, ça...

Un roman bien glauque et machiavélique, nous apportant des dialogues intéressants, des références littéraires et de nombreux sujets de conversations amenant à des réflexions, sans compter les personnages haut en couleur ! Rien que Françoise et ses petites réflexions piquantes ou son attachement pour Hazel. Bref, bref, une très bonne lecture ! Courte mais passionnante que je recommande vivement !

Extrait : 

Au fumoir, le vieil homme buvait du calvados qui lui brûlait la gorge. "Pourquoi est-il impossible de faire du bien à quelqu'un sans lui faire du mal ? Pourquoi est-il impossible d'aimer quelqu'un sans le détruire ? Pourvu que l'infirmière ne comprenne pas... J'espère que je ne devrai pas éliminer cette Mlle Chavaigne. Elle m'a l'air très bien.".

Mercredi 9 novembre 2011 à 21:01

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres2/LeGoutdesPepinsdePomme.jpgLe goût des pépins de pomme - Katharina Hagena.

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L'auteur :

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Katharina Hagena, née en 1967, est une spécialiste de l'oeuvre de James Joyce et enseigne la littérature anglaise et allemande à l'université de Hambourg. C'est avec son tout premier roman, Der Geschmack von Apfelkernen (Le goût des pépins de pomme en français), qu'elle devient auteur et qu'elle connaît un certain succès en Allemagne et un peu partout en Europe.

Emprunt médiathèque.

Quatrième de couverture :  

A la mort de Bertha, ses trois filles, Inga. Harriet et Christa, et sa petite-fille, Iris, la narratrice, se retrouvent dans leur maison de famille, à Bootshaven, dans le nord de l'Allemagne, pour la lecture du testament. A sa grande surprise, Iris hérite de la maison et doit décider en quelques jours de ce qu'elle va en faire. Bibliothécaire à Fribourg, elle n'envisage pas, dans un premier temps, de la conserver. Mais, à mesure qu'elle redécouvre chaque pièce, chaque parcelle du merveilleux jardin qui l'entoure, ses souvenirs se réveillent, reconstituant l'histoire émouvante, parfois rocambolesque, mais essentiellement tragique, de trois générations de femmes. Katharina Hagena nous livre ici un grand roman sur le thème du souvenir et de l'oubli.


Mon avis :  

Je suis tellement en plein dans mes nombreux visionnages de séries télévisées que j'en oublierais presque de lire ! Quelle honte... mais je reviens avec ce titre, découvert sur Livraddict, j'ai été attirée par la couverture et la quatrième de couverture me paraissait extrêmement prometteuse et j'ai eu la chance de le trouver à la médiathèque. Et si, après lecture, je suis largement moins enthousiaste que je le croyais en lisant le résumé la première fois, ce n'est pas vraiment une deception, j'ai même bien aimé.

L'histoire commençe alors qu'Iris se rend aux funerailles de sa grand-mère, Bertha Lünschen, née Deelwater. Après l'enterrement, elle se rend à la maison familiale, avec sa mère, et ses tantes pour la lecture du testament. A la surprise générale, c'est Iris qui hérite de la maison. Pourquoi Bertha l'a choisi elle et pas une de ses filles ? Peut-être parce qu'elle était la seule à garder de bons souvenirs de la maison, peut-être et pourtant, Iris n'envisage pas de la garder ; néanmoins, elle décide de rester quelques jours dans la demeure familiale à Bootshaven, au nord de l'Allemagne où, au fur et à mesure qu'elle redécouvre la maison, les souvenirs de son passé et de la famille renaissent en elle...
 
Je dois dire que j'ai eu du mal à comprendre le grand succès de ce titre, j'ai bien aimé, ok, mais c'est pas si exceptionnel que ça. J'ai eu du mal à m'intéresser au livre pendant les 100 premières pages, je m'ennuyais, je m'endormais même... en même temps, c'était peut-être pas une bonne idée que de lire le livre pratiquement tous les matins, alors que j'étais encore un peu endormie, sachant que j'ai toujours la sale habitude de me coucher tard, même si j'ai cours le lendemain. J'étais mieux concentrée dans ma lecture dans les après-midi... car, ce n'était certainement pas le livre de l'année pour moi, ni un coup de coeur, mais je garde un bon souvenir de cette lecture malgrè tout. Je dois dire que j'ai surtout été déconcertée par le style du roman où j'étais perdue un looong moment. N'étant pas habituée à ce style, il m'a fallu un long moment d'adaptation. Ca m'a un peu rappellé le style d'une de mes professeurs à la fac et qui a le don de m'irriter : elle raconte l'histoire, puis se perd dans d'autres petites histoires, des anecdotes qui durent un certain moment et au final, on ne sait plus si on est toujours dans l'anecdote ou revenu dans l'histoire. Surtout que les retours dans le passé sont du point de vue omniscient (car on revient parfois dans le passé de certaines personnes de la famille où la narratrice n'était pas née et que le texte décrit des choses qu'Iris n'aurait pas pû savoir... à moins que les tantes d'Iris se plaisent à raconter à leur jeune nièce leur vie sexuelle !) ou interne alors que la plupart du temps on est en point de vue interne car on vit l'histoire à travers les yeux et les pensées d'Iris qui raconte l'histoire. Bref, j'ai été bien perdue pendant un moment, c'était très confus, j'avais du mal à suivre...

Pourtant, quand Iris renoue avec son passé et qu'elle se remémore les moments avec sa famille, c'est intéressant, passionnant, c'est un livre sur les secrets de famille et on se prend d'affection pour cette famille sans mal. On imagine très bien les paysages de ce coin d'Allemagne du nord, c'est très poétique quand Iris décrit. On a de longues descriptions détaillées nous offrant un texte sur l'oubli, les secrets et les souvenirs d'enfance. On voyage au coeur des relations entre les différents membres de la famille, d'une famille plus ou moins compliquée, complexe, tragique, pleine de secrets. Il y a Bertha, la grand-mère qui souffre d'alzheimer, avec sa soeur Anna morte trop tôt. Il y a Hinnerk, le grand-père au fort caractère, la figure d'autorité de la famille, sévère mais juste et un poil poète. Il y a leurs trois filles : l'aînée, Inga [ née, en réalité, d'une nuit d'amour adultère avec Monsieur Lexow, un voisin ] qui est une très belle femme qui attire les hommes, qui a eu beaucoup d'amants sans avoir eu de relation sérieuse, qui porte beaucoup de bijoux (surtout des bracelets) en ambre, si bien qu'ils produisent de l'électricité quand ils se rencontrent et que ça donne quelques petites décharges éléctriques à tous ceux touchant Inga ; puis vient Christa, l'enfant du milieu, la mère d'Iris, qui est patineuse, timide et discrète ; et enfin la cadette, Harriet, qui s'est inscrite dans une secte après la mort  de sa fille, qui est traductrice et qui a fait des études en anglais, allemand et français, qui a été une fille-mère [ car le père, Friedrich Quast, médecin, voyait plusieurs femmes ].

Puis vient la seconde génération : Iris, la narratrice, qui traînait souvent avec sa cousine, Rosemarie, une très belle fille rousse et svelte, et une amie Mira qui aimait le noir, s'habillait en noir, mangeait des aliments et buvait des boissons ayant uniquement une couleur noire ou si fonçée qu'elle ressemble à du noir, Mira qui a un petit frère, Max, discret, qu'Iris trouvait idiot et timide par le passé, mais qu'elle ne cesse de croiser depuis qu'elle est revenue dans sa ville natale, et qu'elle se surprend à aimer sa compagnie. Iris évoque tous ces personnages et autres. Certaines histoires nous permettent de comprendre un peu mieux l'histoire de la famille, d'autres sont juste là pour nous en apprendre plus sur certains membres. Cela n'apporte rien à l'histoire qu'Inga ait eu beaucoup d'amants ou comment était Anna, la soeur de Bertha, mais on en apprend plus sur les personnages. Les personnages absents sont très souvent évoqués car les seuls présents dans l'histoire, qui participent à l'histoire dont Iris, Max et d'autres personnages secondaires. Bertha, Christa, Hinnerk, Inga et d'autres ont une place bien plus importante dans les souvenirs. On en a besoin pour comprendre ce qui est arrivé à Rosemarie, sa mort et pourquoi son fantôme continue encore d'hanter la famille, pourquoi Inga reste seule, qu'est-ce qui a conduit Harriet à finir dans une secte, pourquoi Christa s'est distancée de la famille alors qu'elle garde beaucoup d'affection pour ses soeurs et ses parents et d'autres mystères et secrets familiaux.

Ce livre m'a un peu fait penser à ma propre famille qui a elle-aussi ses problèmes, ses secrets, des membres qui se sont distancées, des querelles familiales, une demeure attachée au souvenir. Chaque famille a ses hauts et ses bas après tout. Et alors qu'Iris redécouvrait chaque pièce, chaque vêtement, chaque odeur, le jardin odorant avec ses fleurs, ses épices et son pommier, qu'elle se mettait à essayer les robes de sa tante Inga, le vélo de son grand-père, à revisiter sa ville et à revenir vers l'écluse, les forêts, les lacs, les lieux sacrés de son enfance, qu'elle se rappellait des plaisirs de la natation dans le lac, je me rappelais à mon tour tout ce qui pouvait me remémorer la maison de ma grand-mère maternelle, chaque odeur, chaque pièce, les plats qu'elle préparait, le puit, le poullailer... d'un côté, ce livre m'a fait me souvenir d'une partie de mon passé moi-aussi, un passé lointain, et des déchirures au sein de la famille. Je pense que pour mieux comprendre cette histoire de secrets familiaux, de patrimoine, d'héritage et d'histoires de famille, il faut aller au delà des 100 premières pages où les secrets et les drames se révèlent. On avançe lentement, lentement mais sûrement et ne pas se laisser alourdir par les descriptions qui peuvent parfois lasser.

Je me suis longtemps demandée à quelle époque situer l'histoire. On est au XXe siècle, c'est certain, je dirais plus après la seconde guerre mondiale, sachant qu'Inga est née en 1941, que les vélos sont des moyens de transports privilégiés comparé aux voitures, que les femmes ne portent que des robes, qu'Iris a découvert le mot 'Nazi' peint sur la porte de garage de son grand-père, la seconde guerre mondiale est parfois évoquée dans ce texte, au moins on a - à travers certains flash-back - un fond historique qui rend l'histoire un peu plus complète et intéressante... donc, je dirais que l'histoire se situe majoritairement dans les années 1950 ou 1960... (ça dépend en fait, les tampons pour les règles existaient-ils déjà à ce moment ?) D'autres moments peuvent être confus, ou même déconcertants [ je crois qu'on a le droit à des actes lesbiens entre Mira et Rosemarie par moment... je dis 'je crois' car j'ai souvent eu du mal à capter, à saisir Rosemarie et je crois qu'Iris a finit avec Maw et à avoir un fils avec lui, il y a pas mal de non-dits, on ne peut que deviner ] Néanmoins, ni je devais résumer ce livre en quelques lignes, je dirais que malgrè un style confus et de longues descriptions, si on finit par s'y habituer, le livre est plaisant, on s'attache à cette famille pleine de drames, de secrets qui a tout de même sû être heureuse malgrè tout...

Extrait :  

J'aimais lire et manger en même temps. Une tartine après l'autre, un gâteau après l'autre, sucré et salé en continuelle alternance. C'était merveilleux : les histoires d'amour avec une portion de gouda, les récits d'aventures avec du chocolat aux noisettes, les drames familiaux avec du muesli, les contes de fées avec des caramels mous, les romans de chevalerie avec des cookies. Dans beaucoup de livres, on passait à table quand le suspense était à son comble : boulettes de viandes, gruau, pain d'épice, une rondelle de saucisson noir, et du meilleur. [...] Et je lirais et je mangerais, je serais une sirène malheureuse ou un petit lord, je m'échouerais sur la côte d'une île déserte, courrais cheveux au vent à travers une tourbière désolée ou tuerais des dragons.

Chapitre VIII.

Vendredi 13 janvier 2012 à 21:19

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres2/Antechrista.gifAntéchrista - Amélie Nothomb.

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Mercure.
Hygiène de l'assassin.
Cosmétique de l'ennemi.


Emprunt médiathèque.








Quatrième de couverture : 

'J'avais seize ans. Je ne possédais rien, ni biens matériels, ni confort spirituel. Je n'avais pas d'ami, pas d'amour, je n'avais rien vécu. Je n'avais pas d'idée, je n'étais pas sûre d'avoir une âme. Mon corps, c'était tout ce que j'avais.'


Mon avis : 

Je me suis remise à Amélie Nothomb avec ce titre emprunté à la médiathèque, je vais devoir réfléchir au prochain que je voudrais emprunter, voir quel autre livre serait suceptible de me plaire, pour le moment, je n'ai pas été franchement déçue de cette auteur. Ce dernier titre était certes moins formidable que les trois autres, mais j'ai bien aimé et je ressors positive de cette lecture.

Blanche est une jeune fille solitaire et discrète, personne ne la remarque vraiment à la fac. Et voilà qu'un beau jour, Christa, la fille la plus admirée de la fac, belle, séduisante, audacieuse, brillante, qui plaît à tous, vient la voir et lui parler. Blanche n'en revient pas, c'est comme un miracle ! Quelqu'un l'a remarqué et veut bien lui parler et rester avec elle un moment, et pas n'importe qui ! La coqueluche de la fac, une jeune fille qui a tout pour plaire. Pour la garder auprès d'elle, pour tâcher d'être une amie serviable et aimable, elle n'hésite pas à tout lui donner et, puisque Christa vit ailleurs, elle lui propose de s'installer chez elle la semaine au lieu de prendre le train plusieurs heures pour retourner chez elle, en Belgique. Ses parents, ravis de savoir que leur fille a enfin une amie, acceptent très rapidement Christa qui se fait passer pour une fille parfaite. En revanche, Blanche se rend compte bien vite dans quelle situation elle s'est embarquée en laissant entrer Christa dans sa vie et sa maison. Car Christa n'est qu'une manipulatrice, mythomane et tentatrice dissimulée sous les traits d'une jeune fille parfaite...

Narrée par Blanche, cette histoire est une véritable description des tourments de l'adolescence. C'est une jeune fille solitaire, discrète, timide, sans amis qui essaye de comprendre si elle a un but dans sa vie, que faire de sa vie, comment grandir. Assez mal dans sa peau, elle a du mal à croire qu'on puisse s'intéresser à elle jusqu'à ce que Christa ne débarque. Mais celle-ci impose une version cruelle d'une amitié perverse, une relation d'amitié dominé-dominant, car ce roman montre bien comment une personne peut manipuler son entourage, dominer quelqu'un à l'extrême, envahir la vie et le foyer d'une autre, la manipuler, la martyriser psychologiquement... je me suis retrouvée pas mal de points communs avec Blanche, j'étais - sous certains aspects - comme elle durant mon adolescence et je suis restée assez discrète et timide. Heureusement que je n'ai connu et ne connais pas de Christa ! Christa est vraiment ambigüe, elle est cruelle oui, mais pourquoi a-t-elle fait tout ça ? qui est-elle vraiment ? Elle se protège presque par son prénom, alors qu'en réalité, comme le dit Blanche, elle n'est pas Christa mais Antéchrista. C'est le surnom que lui donne Blanche. L'Antéchrist est, après tout, une figure d'imposteur maléfique qui se fait passer pour le Messie, peu avant l'Apocalypse.

C'est deux faces différentes d'une personne. Elle est vraiment l'exact opposé de Blanche : cruelle, audacieuse, séductrice, sûre d'elle, magnifique, extravertie... Blanche, elle, est sensible, intravertie, discrète, fragile et manque cruellement de confiance en elle. J'avoue m'être parfois reconnue en elle. Ce roman m'a fait réfléchir : aurais-je fais comme elle ? est-ce que je serais aussi tombée dans le piège Christa ? Aurais-je décidé d'agir ou de laisser passer ? Christa, elle, a ce désir d'exercer son pouvoir sur certaines personnes, elle veut se sentir supérieure et elle parvient très bien à se faire passer pour une gentille fille, elle se fait immédiatement adopter par la famille de Blanche qui avouent clairement leur préférence à Christa par rapport à Blanche. Selon eux, c'est une fille admirable, irréprochable, courageuse et bien. Comme quoi, Christa fait une excellente actrice, elle ment à tout le monde, même sur sa propre vie.

C'est une histoire à proprement dit banale, c'est un problème que des personnes rencontrent et pourtant, l'auteur sait la rendre intéressante, ce livre court se lit très rapidement, on a envie de lire la suite, sans s'arrêter. On est presque subjugée par cette horreur décrite, cette manipulation cruelle. On voit si Blanche va réussir à régler ce problème épineux, à se débarrasser de son bourreau... bref, encore un bon Nothomb !

Extrait : 

Jusqu’à ma rencontre avec Christa, l’un des bonheurs de ma vie d’adolescente avait consisté à lire: je me couchais sur mon lit avec un livre et je devenais le texte. Si le roman était de qualité, il me transformait en lui. S’il était médiocre, je n’en passais pas moins des heures merveilleuses à me délecter de ce qui ne me plaisait pas en lui, à sourire des occasions manquées.

Vendredi 8 juin 2012 à 21:44

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres2/LesMysteresHarperConnellyT1.jpgLes mystères de Harper Connelly (T.1) Murmures d'outre-tombe - Charlaine Harris.

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Quatrième de couverture :

"Depuis que j'ai survécu à la foudre, je suis capable de sentir et de revivre les derniers instants des morts. Contrairement aux apparences, cela peut s'avérer utile : on me contacte pour retrouver les personnes disparues... enfin, décédées devrais-je dire. Du coup, j'en ai fait mon métier. C'est sûr, tout le monde n'apprécie pas la façon dont je gagne ma vie mais, puisque je dois vivre avec ce "don", autant m'en servir. Tolliver, mon demi-frère, m'accompagne. Un associé dont je ne peux me passer. Aujourd'hui, nous allons à Sarne dans l'espoir de retrouver une adolescente. Dénicher le corps ? Facile ! Mais quitter la ville, c'est une autre affaire !"


Mon avis :

Je suis Charlaine Harris depuis un bon boût de temps déjà, au moins deux-trois ans, surtout pour sa première série, La communauté du Sud. Mais dernièrement, elle diversifie ses écrits avec ses deux nouvelles sagas : Harper Connelly et Lily Bard. Deux sagas qui m'ont l'air assez intéressantes pour essayer de les lire, cela faisait un moment que le premier tome des Mystères d'Harper Connelly était dans ma bibliothèque, dans l'attente d'être lu. C'est à présent chose faite ! C'est bien différent de La Communauté du Sud, et c'est tant mieux. je ne dirais pas que c'était un coup de coeur mais ce premier tome s'est révélé une surprise agréable qui donne envie de lire la suite !

Depuis qu'elle a été foudroyée durant son adolescence un jour d'orage, Harper Connelly a développé un don particulier : elle est capable de sentir les morts, où ils sont enterrés et la cause de leur mort. Un don bien déconcertant qui est pourtant devenu son gagne-pain. C'est pourquoi elle voyage à travers les Etats-Unis avec son demi-frère, Tolliver Lang, lorsqu'elle est solicitée par des personnes souhaitant résoudre des affaires de disparitions. Dans cette aventure, ses services sont demandés par Sibyl Teague qui voudrait retrouver sa fille adolescente disparue. L'affaire se termine assez rapidement, mais une série de circonstances empêche Harper et son frère de quitter cette ville de Sarne dont les habitants cachent bien des secrets et montrent bien leur aversion, peur et méfiance vis-à-vis d'Harper pour son don étrange qui serait, selon eux, un cadeau empoisonné du Diable...

C'est clair, c'est bien différent de La Communauté du Sud, pas que ça me dérange. On entre dans un autre univers, un univers plus policier, plus rationnel, c'est frais, nouveau et c'est intéressant. Ici, on est dans le monde réell, sans vampires, ni fées, ni loups-garous. C'est bien notre monde moderne mais sans la touche de paranormal. La seule touche de surnaturel est le don de Harper qui peut sentir la présence des morts, où ils sont entérrés et comment ils sont morts. Et si je trouve ça pas crédible et même tiré par les cheveux que Harper ait eu ce don parce qu'elle a été frappée par la foudre, je trouve son don intéressant et bien mis en avant dans ce tome. Elle peut sentir des vibrations lorsqu'elle est près d'un cadavre et en cherchant bien, même en touchant le corps, elle peut voir comment la personne est décédée. Ca me rappelle un peu un personnage dans le manga Blood Alone qui avait un don similaire. Mais ce n'est pas comme dans Ghost Whisperer où l'héroïne peut voir les fantômes et les aider à aller dans l'au-delà, loin de là. Le don d'Harper est plus rationnel, elle ne se dit pas qu'elle aide l'esprit des morts à être en paix ou à rejoindre les cieux, ou du moins elle voit son don et l'utilise de façon plus rationnelle. On en apprend plus sur son don au fil des pages, comment elle l'a reçu, comment elle l'a vécu car ce n'est pas toujours évident de vivre avec et de supporter le regard des autres. Son don n'est pas toujours facile à vivre, parfois il y a une surcharge d'émotion, de vibrations qu'elle défaille, et la façon dont les autres personnages voient son don n'aident pas.

En effet, le don d'Harper fait peur, les gens se méfient, ont peur et ont tendance à voir Harper comme la sorcière du village qu'il faut brûler à tout prix, voyant son don comme venu du Diable, et pas du tout conforme aux commandements de Dieu. Mais il y a quelques rares personnes, dont Tolliver, qui ont un peu plus d'ouverture d'esprit que ça. D'ailleurs, Tolliver est un peu le frère qu'on aimerait avoir. Compréhensible, protecteur. J'ai bien aimé découvrir la relation Harper/Tolliver, il est son demi-frère, son acolyte, sa seule famille (le cadre familial d'Harper et Tolliver n'était pas formidable), ils sont vraiment unis, il y a toujours l'un pour compter sur l'autre et vice-versa, rarement séparés... souvent ensembles et très unis. Voire même un peu trop unis à mon goût pour un frère et une soeur (même s'ils ne sont pas liés par les liens du sang), leur relation m'a paru un peu étrange par moment, j'ai eu des doutes parfois et je me dis que ça cache quelque chose... mais je verrais bien par la suite si mes doutes se révèlent fondés ou pas. Ils sont tellement proches que ça peut être troublant, confus. Mais malgrè ça, il faut dire qu'ils sont intéressants tous les deux, et j'ai adoré voir cette complicité, cette relation proche, on sent bien qu'ils sont unis depuis longtemps.

Concernant l'intrigue, Harper retrouve la fille disparue assez rapidement, on se demande alors comment l'auteur va remplir le reste. En fait, la découverte du cadavre n'est que le début d'une longue série de conflits familiaux, de meurtres, de secrets et de mystères. Très vite, Harper et Tolliver sont se retrouver mêler dans une affaire qui ne les concernait pas. Et Harper, même si elle n'est pas détective et ne fait que retrouver les personnes disparues et décédées, se retrouvera bien malgrè elle à cette affaire mystérieuse. Donc, malgrè le don d'Harper, l'intrigue reste quand même très polar. L'intrigue se tient, l'affaire est bien ficelée et on ne découvre le coupable qu'au tout dernier chapitre. C'est une enquête qui tient en haleine jusqu'au boût malgrè un final ordinaire, un peu baclé, bref qui n'a rien d'extraordinaire. Mais c'était un plaisir que de suivre l'enquête des faux meurtres accidentels qui ne le sont pas en fait, d'une conspiration contre Harper et contre d'autres personnages pour garder un secret... j'ai aimé cette atmosphère de petite ville tranquille mais tourmentée par ces meurtres à cause de secrets jalousement gardé par des familles, cette atmosphère de secret, de mystère, de menaces, j'ai beaucoup aimé ! On découvre bien la ville, ses habitants, quelques familles... même si j'ai eu du mal à me souvenir qui est qui, qui fait quoi, qui est frère/soeur/père/mère de qui, qui sort avec qui..., mais j'aime bien, ça fait un peu style Desperate Housewives pour la ville dans laquelle des familles gardent de lourds secrets et où l'on découvre des cadavres ; et aussi un petit côté Supernatural pour Harper et Tolliver qui sillonnent les Etats-Unis lorsqu'ils sont sollicités pour des affaires.

Bref, on ne s'ennuie pas. On a des rebondissements, du suspence malgrè un final qui aurait pû être bien mieux. Puis c'est un plaisir de retrouver l'écriture de Charlaine Harris qui est plaisante, fluide, pas compliquée. Harper est un plaisir à suivre aussi, elle est moins niaise que Sookie, moins superwoman, pas vraiment une demoiselle en détresse, elle a ses peurs, ses faiblesses comme elle a ses forces et ses atouts. Une héroïne bien sympathique en somme. En gros, pour un premier tome, c'était bien sympathique. On a de bons personnages, le don d'Harper qui est intéressant, une atmosphère qui m'a plu, une intrigue qui fonctionne malgrè une résolution de l'enquête un peu bâclée, je m'attendais à mieux, à plus gros, et j'ai aussi mélangé les relations entre les familles, les liens familiaux et autres des protagonistes mais heureusement, la liste d'Harper éclaircit tout ça. Bref, pas un coup de coeur mais une chouette découverte qui me donne quand même envie de tenter la suite dans un futur proche.


Extrait :

- Dommage que tu ne sois pas un de ces spécialistes du piratage informatique, confiai-je à Tolliver. A partir de tout ce que l'on sait, tu aurais une odée de génie, tu accéderais aux ordinateurs des autorités ou à celui des Teague, tu en extrairais des informations, et je les mettrais à profit pour résoudre ce mystère.
- Tu devrais lire moins de romans policiers, répliqua Tolliver en s'arrêtant au stop. Ou alors, te trouver un autre acolyte.
- Quoi ?
- Oui, si tu es la brillante détective, je suis l'acolyte moins-malin-mais-néanmoins-indispensable, non ?
- Bien-sûr, Watson.
- Je pencherais plutôt pour Sharona, marmonna-t-il.
- Du coup, je suis Monk ?
- Pourquoi pas ?


Chapitre 11.

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