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Lundi 24 janvier 2011 à 18:49

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres/CharmedT16.jpgCharmed (T.16) l'Ombre du Sphink - Carla Jablonski.


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L'auteur :

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Carla Jablonski (née en ?) est une femme de lettres américaine, auteur de nombreux romans pour adolescents/jeunes adultes.



Quatrième de couverture : 

Paige Matthews traverse une petite crise d'identité et, lors d'une expérience sur les sortilèges de métamorphose, l'apprentie sorcière se transforme elle-même en chat. Incapable d'inverser le charme, elle se trouve, d'aventure en aventure, entraînée dans le rituel d'un culte dédié aux divinités de l'Égypte ancienne, puis catapultée vers l'Égypte du temps des pharaons, au cœur même du Temple du Sphinx. Pour réussir leurs diverses missions et récupérer leur sœur disparue, Piper et Phoebe devront voyager dans le temps et se mesurer à Hoptith, à la fois femme féline et femme fatale. Mais elles ne pourront la vaincre qu'en retrouvant le Pouvoir des Trois.


Mon avis : 

J'ai été fan de la série tv Charmed pendant un boût de temps qui fut assez long. J'ai dû découvrir la série vers 9-10 ans et cette période Charmed a duré jusqu'à mes 14 ans, j'en ai 19 aujourd'hui (20 le mois prochain) et même si mon amour et mon intérêt pour cette série s'est quelque peu refroidie, je la regarde toujours, quelques fois, avec plaisir ; même si j'avoue qu'après la saison 4, la série a commençé à perdre de sa qualité malgrè quelques personnages, moments, élèments sympathiques ou drôles, je dois dire que le personnage de Chris Perry (mon préféré dans toute la série quand j'y repense) a vraiment sauvé la série pendant tout le temps où il était là, ce cher être de Lumière névrosé venu du futur. Mais revoir les épisodes en ce moment m'ont fait réaliser à quel point j'ai aimé cette série et que sous certains aspects, elle continue toujours à me plaire parfois (snif... Chriiiiiiiiiiiiiiiis T_T) Bref pour moi, Charmed, ce fut un énorme coup de coeur durant ma jeunesse (avant Harry Potter...) même si cette série est un peu oubliée à présent.

Quoiqu'il en soit, étant dans l'humeur à revisionner les épisodes et même relire les livres dérivés, je me suis accomplie à la tâche, et quel plaisir de redécouvrir cet univers à travers les romans, mais quelle surprise aussi quand on connaît bien la série tv car si l'auteur a bien sû capter la voix et les personnalités des personnages, il y a quand même quelques infidélités. (Comme... depuis quand Phoebe et Paige, de bonnes sorcières, ont-elles des pouvoirs démoniaques ? Le nom de Cole est Turner, pas Porter, (et on plaisante pas avec Cole Turner, namého...) et quelques infidélités dans les dates et la chronologie ce qui est un peu dommage quand même, surtout quand l'auteur arrive à cerner plus ou moins les personnages et que l'histoire en elle-même est intéressante) L'auteur nous situe dans la saison 4 [ donc Prue, l'aînée, est morte tuée par un démon, le fameux Pouvoir des Trois soeurs sorcières quasi-invincibles est brisé mais Piper et Phoebe découvrent qu'elles ont une demie-soeur, Paige, elle aussi sorcière, le pouvoir des trois est ainsi sauvé et Prue vengée ]Paige apparaît, et elle découvre encore ses pouvoirs de sorcières qu'elle a du mal à maîtriser, c'est un monde qu'elle découvre encore et elle se rebelle quelques fois. Ici, en voulant impressionner ses soeurs avec ses pouvoirs afin de leur montrer qu'elle peut être une sorcière douée, elle se retrouve transformée en chat, et aucun moyen de retrouver ses deux soeurs, Piper et Phoebe, ou de leur faire comprendre la situation dans laquelle elle se trouve car Phoebe la trouve et l'emmène au refuge pour animaux où elle est adoptée par Tyler, un homme fasciné par l'Egypte Ancienne. Et alors que Piper et Phoebe se rendent compte de ce qui est arrivé à Paige, elles tentent de la retrouver mais la confondent avec un autre chat qui était en fait une femme de l'Egypte Ancienne, elles ont délivré par accident une mauvaise sorcière...

Alors évidemment, avec le sujet des chats, de l'Egypte Ancienne, de sorcellerie et de Charmed, le livre m'avait bien plu malgrè les quelques infidélités et la présence de quelques situations invraisemblables. Mais l'idée de départ, le sujet de l'histoire est intéressant et plaisant à suivre à travers la lecture, c'est un plaisir de retrouver l'univers et les personnages de Charmed et malgrè tout, on sent bien que l'auteur a du talent, surtout pour raconter des histoires de fantasy/fantastique, je dirais alors que seules les quelques fidélités que j'ai repéré étaient le bémol de ce roman. Ah aussi, le fantôme de ma maison (je parle de fantôme quand des objets de la maison disparaissent sans raison et qu'on ne les retrouve plus du tout, pas que je crois qu'un esprit frappeur hante la maison, ce serait trop fort xD) ayant piqué mon livre, je ne pourrais pas fournir d'extrait, mais sur Amazon.com (et bien .com !), il y a possibilité de lire le début en anglais :)

Jeudi 2 juin 2011 à 14:45

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres2/CoteFace.jpgCôté face - Anne Denier.

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Emprunt.
Merci à Matilda de faire voyager ce livre !

L'auteur :

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Anne Denier est une écrivain française, auteur de deux romans jeunesse, qui écrit aussi régulièrement sur le site l'Encrier. Côté face est son nouveau roman, publié en 2011 (2009 sur le net).

Lien à découvrir :  Côté face, le site.

Quatrième de couverture : 

J'étais en retard et si ce n'avait pas été le cas jamais je n'aurais pris ce tram et jamais je ne l'aurais rencontré. Lui. Celui qui allait détruire ma vie en réveillant une mémoire qui sommeillait en moi et dont j'ignorais l'existence. Un autre côté de moi-même.
« Te séduire, t'emmener, te torturer, te violer et t'assassiner. »
J'avais une vie...


Mon avis : 

Après tout ce ramdam sur ce livre, comment aurais-je pû ne pas entendre parler de ce livre ? En fait, c'est surtout la faute de Super-Tentatrice, une espèce de super-héroïne qui tente de faire le bien en convertisant plein de pauvres gens à acheter/lire des livres. Si parfois, ça fait pas toujours du bien au porte-monnaie qui sanglote, ça permet de faire quelques chouettes découvertes ou de lire des vraies perles, et Côté face fut de ceux-là. Et Super-Tentatrice a eu la gentilesse de faire voyager, à divers lecteurs, son exemplaire de Côté face, j'ai été la seconde chanceuse à le recevoir et j'ai donc mis à profit les quelques jours que j'avais de libre pour l'entamer.

L'hsitoire, pour résumer un peu [attention spoilers !] est celle d'une jeune fille au quotidien plutôt normal jusque là : des parents, un chien, un enquiquineur de frère, des copines, le lycée... seulement, son quotidien vient à subir quelques chamboulements après avoir rencontré un étrange garçon dans un tramway, et après qu'une chute dans les escaliers ait rendu la jeune fille amnésique. Si elle commençe, au boût de quelque temps, à se remémorer de quelques souvenirs, elle se rend compte qu'elle n'a pas vraiment vécu ces souvenirs... enfin si, mais pas dans sa vie actuelle...

Je n'en dis pas plus, il se passe bien des choses et ce serait un crime que de spoiler. Alors alors, comment commençer cette 'critique', par où commençer ? Ce livre... est unique dans son genre, dans le sens où je n'ai jamais lu de livre similaire à celui-ci au niveau de l'histoire, du sujet et de l'écriture. Il y a une atmosphère bien particulière à ce roman, c'est pesant, mystérieux, sombre, parfois à la limite du malsain (d'où le petit aperçu dans la quatrième de couverture : 'Te séduire, t'emmener, te torturer, te violer et t'assassiner.' une phrase qu'on retrouvera souvent dans le roman. Elle pourrait résumer l'histoire. Il y a une ambiance presque déprimante dans ce roman pour certains passages ou chapitres, du moins je fus bien déprimée à certains passages que je lisais, heureusement ce ne fut pas le cas de tout le roman, juste de quelques extraits car le roman en lui-même est très bien, j'ai suffisament aimé pour continuer à lire jusqu'à la fin en peu de temps (trois jours environ), même s'il est clair que ce roman a une ambiance bien particulière avec une écriture qui n'appartient qu'à l'auteur, l'auteur a un style bien à elle qui est aussi particulier que l'histoire et l'atmosphère de son histoire, mais pas de façon négative : c'est envoûtant, ça nous fait ressentir plein d'émotion, on peut presque ressentir le roman, son atmosphère pesante, sombre, mystérieuse... oui, je me répète mais je ne trouve pas d'autres mots pour résumer cela.

J'ai aimé trouver des références littéraires, notamment pour le Faust de Goethe (j'avais lu cette pièce l'an dernier et ce fut un coup de coeur pour l'oeuvre et cet auteur), ainsi que quelques conversations de certains personnages en allemand même si ce fut déconcertant pour moi qui n'ai jamais appris cette langue, autant dire que je ne m'y connais pas tellement, mais je pense pouvoir dire que l'auteur a une bonne maîtrise dans cette langue (est-ce que ce fut une langue apprise à l'école ou a-t-elle eu de l'aide par un 'spécialiste' de la langue ?), enfin heureusement pour moi qui n'ait appris que l'anglais en seconde langue, que les traductions étaient là. Sinon, sinon... j'aime beaucoup l'idée de vie antérieure, ce fut bien mené dans le roman, à un point où les deux vies du personnage principal : celle qu'elle mène dans le monde d'aujourd'hui, et celle de ses souvenirs de sa vie antérieure, se mélangent presque et que j'ai eu du mal, pour certains passages, à savoir qui narrait : l'héroïne ou celle qu'elle fut autrefois ? aussi j'ai du relire une seconde fois afin de mieux comprendre car parfois j'ai eu du mal à saisir le caractère du personnage principal sans nom (elle en a un mais il n'est pas révélé, seulement celui de sa vie antérieure : Hyla, était-ce voulu ? oui sans doute...), certes il est compréhensible que depuis son amnésie, elle change mentalement, surtout après avoir rencontré Nebel, le garçon du tramway, bien que je dois avouer que certaines des actions de l'héroïne (ou plutôt anti-héroïne, ce terme lui convient mieux) m'ont paru très... déconcertantes, voire même inconscientes [ elle ne connaît rien de Nébel mais elle est prête à le retrouver quelque part alors qu'il pourrait être un psychopathe, le fait de tout cacher à ses parents, de ses problèmes, ou encore la scène où elle monte dans la voiture d'inconnus ivres ], j'ai eu du mal à la comprendre là... ce n'est pas négatif, hein, juste une remarque.

On ne connaît pas le nom de la plupart des personnages donc, la plupart ont des sortes de pseudonymes (Quasimodo, N°1 et N°2, son Altesse Royale, Monchérimonamour, la démone, le monstre aka le chien du frère) ou sont nommés par leur titre (Ma meilleure amie, mon père, ma mère, le frère), les seuls nommés sont les trois personnages principaux de la vie antérieure : Hyla, Nébel et Côme. Et encore, ces noms ne sont pas donnés immédiatement : une manière de garder une part de mystère le plus longtemps possible ? Nébel est... intéressant, on a du mal à voir où il veut en venir ni s'il est ennemi ou qu'il veut du bien à l'héroïne, mais je dois dire que je préfère Côme, il a une personnalité intéressante, intriguante bien qu'il peut être ironique, sarcastique, mauvais dans un sens, possessif, il y a cette relation ambigüe et malsaine entre lui et Hyla, une relation qui change, évolue parfois à la limite du malsain ; Hyla est comme une poupée, un jouet, une possession. Puis il y a cette histoire d'amour avec Nébel... Hyla comme l'héroïne, elles pensent à lui, ont besoin de lui, cette relation mystérieuse devient une histoire d'amour avec une pointe de fantastique [ une pierre d'immortalité dont ont été victimes Hyla, puis plus tard Nébel, une sorte de pierre philosophale, une Chrysopée ], faisant voyager le lecteur entre la France d'aujourd'hui et l'Allemagne du début du XXe siècle, mais en remontant un peu le temps selon les chapitres (XVIIIe et XIXe siècle), il y a de bonnes recherches sur ces siècles, les vêtements, quelques références littéraires et historiques aussi, on sent bien la recherche, ça a du demander pas mal de travail et je félicite l'auteur, la pauvre qui a du avoir bien du travail pour nous pondre ce bijou. Se faire publier est un rêve souvent difficile à atteindre mais je suis heureuse que l'auteur ait réussi.

J'ai aussi aimé cette pointe de poésie dans le roman, en plus de l'humour, un humour grinçant ou moqueur, du suspence... ah oui, aussi je ne me le répèterai jamais assez mais je craque pour la couverture tellement magnifique, c'est ça qui m'a d'abord attiré chez ce roman. L'écriture est bien maîtrisée, l'atmosphère du roman est marquante, c'est le moins qu'on puisse dire. Sans parler de l'héroïne qui se détâche de tous les personnages féminins que j'ai pû retrouver dans de nombreux livres, elle est unique, jamais encore je n'ai rencontré un personnage comme elle, ni un schéma narratif rythmé si bien maîtrisé entre les flash-back et le retour à la vie 'normale'... bref, bref, un roman qui sort de l'ordinaire, c'est déroutant, original, unique, ahurissant, poignant... bref, on ne peut pas ne pas en ressortir indemne, c'est un roman qui marque son lecteur. Un style agréable à lire, une écriture maîtrisée, une histoire originale, des personnages mystérieux, une atmosphère marquante, pesante et sombre... enfin voilà, quoi. Je pense que ça résume un peu le livre, vous l'aurez deviné : j'ai beaucoup aimé, ce livre m'a marqué, j'aurais du mal à l'oublier, j'en suis ressortie toute chamboulée...

Note :  J'autorise l'auteur (si elle lit l'article) à me lyncher si jamais elle ne trouve pas ce billet correct !

Extrait : 

Je mordis dans ma tartine et ouvris le livre. Je parcourus rapidement les premières pages. L'héroïne était la nièce de la petite-fille de la belle-soeur du beau-frère de la cousine par alliance de la filleule de la reine Victoria, blonde, cultivée, parlant au moins dix langues étrangères et elle était incroyablement cruche. Elle avait un nom effroyablement compliqué qui rimait avec sparadrap.

17 - Journal.

Vendredi 8 juillet 2011 à 21:52

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres2/LaReinedesLectrices.jpgLa Reine des lectrices - Alan Bennett.

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'An uncommon reader.'


L'auteur :

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Alan Bennett, né le 09 mai 1934, est un romancier, acteur, dramaturge, scénariste et réalisateur anglais.




Quatrième de couverture : 

Que se passerait-il outre-Manche si Sa Majesté la Reine se découvrait une passion potin la lecture ? Si, d'un coup, rien n'arrêtait son insatiable soif de livres, au point qu'elle en vienne. à négliger ses engagements royaux ? C'est à cette drôle de fiction que nous invite Alan Bennett, le plus grinçant des comiques anglais. Henry James, les soeurs Brontë, Jean Genet et bien d'autres défilent sous l'oeil implacable d'Elizabeth, cependant que le monde so British de Buckingham Palace s'inquiète. Du valet de chambre au prince Philip, tous grincent des dents tandis que la royale passion littéraire met sens dessus dessous l'implacable protocole de la maison Windsor.


Mon avis : 

J'aime beaucoup les livres qui parlent de livres et de la lecture (même si j'en ai lu que très peu jusqu'à présent), j'aime aussi la littérature anglaise, et les livres qui parlent de l'Angleterre et tout ce qui s'en rapproche en général, d'une façon ou d'une autre. Ce petit livre est assez connu sur la blogosphère, donc, suite au petit succès du livre, j'ai décidé de le lire à mon tour et de m'en faire ma propre opinion, sachant que le résumé, le titre et la couverture étaient accrocheurs.

Lire est bien le cadet des soucis d'Elisabeth, reine d'Angleterre, jusqu'au jour où elle se retrouve dans un bibliobus par un concours de circonstances qui l'ammène à emprunter un de leur livre par mesure de politesse. Elle se décide à le lire et le termine assez rapidement, conquise, elle retourne au bibliobus où un commis de cuisine, Norman Seakins, rencontré là-bas, deviendra son conseiller en matière de lecture. La reine se décide d'abord à lire les livres d'auteurs rencontrés ou coutoyés à un moment de sa vie pour finir par se mettre aux ouvrages de romanciers plus ardus. Et la Reine constate avec surprise tout le flot de sentiments qui naissent en elle par la lecture qui l'emmène dans diverses contrées. Elle lit sans s'arrêter, des découvertes littéraires en entraînant d'autres et ainsi de suite, à un point où la monarque britannique en vient à négliger ses devoirs et ses obligations de reine ; sa famille est déconcertée par cette passion si soudaine et tardive, et tout le palais n'approuve pas forçément cet intérêt soudain pour la lecture de Sa Majesté...

C'est un livre assez court (122 pages dans mon édition) qui nous entraîne dans le quotidien de la reine d'Angleterre, touchante mais un peu coincée qui, du haut de ses 85 ans, va se découvrir une occupation et même une passion tardive et soudaine pour les livres. L'idée de base est originale, aliée à une bonne dose d'humour bristish, j'ai beaucoup aimé. Certes ce n'est pas un coup de coeur, mais c'était une lecture très rafraichissante, originale, divertissante. En tant que lectrice et même accro à la lecture, je n'ai pû qu'aimer ce livre, les reflexions sur la lecture, j'ai partagé les sentiments de la reine alors qu'elle découvre les plaisirs et les joies de la lecture, ainsi que cette frustration qui est celle qu'on ne dispose pas assez de temps pour s'adonner à la lecture. Tant de livres dans le monde et si peu de temps ! La lecture est presque une chose infinie puisqu'en lisant un livre, celui-ci peut nous entraîner vers d'autres livres, une porte qui s'ouvre vers une autre et ainsi de suite et les journées ne sont pas assez longues pour que la Reine puisse lire autant qu'elle le voudrait.

J'ai aimé le choix du personnage : la reine d'Angleterre. C'est ce personnage célèbre, monarque de son état, qui découvre les joies de la lecture. D'abord déconcertée, elle entre avec beaucoup de plaisir dans cet univers, allant jusqu'à mettre à mal de protocole, négliger ses devoirs de reine pour avoir plus de temps pour lire : elle oublie d'inaugurer une piscine, elle arrive en retard aux cérémonies officielles, elle salue la foule depuis son carrosse, un livre sur les genoux... et cette passion tardive déconcerte son entourage, jusqu'à ses chiens qui attaquent chaque livre laissé à portée des canins, et même les gens qu'elle rencontre en leur demandant leur lecture du moment et ce qu'ils en pensent. Le livre étant de point de vue omniscient, il nous permet de savoir ce que pensent la reine et son entourage : Norman, le page qui l'a initié à la lecture ; les valets, son mari le Duc ; les hommes politiques tels que le Premier Ministre, le secrétaire particulier qui pensent que la Reine devient sénile. Il faut dire que cet intérêt soudain pour la lecture étonne et que cette nouvelle passion prend le dessus dans les préoccupations de la Reine, au-delà même des devoirs et du protocole. Et il y a cette ironie de l'auteur sur le protocole, sur Buckingham, sur le manque de sincérité et de spontanéité de ceux qui habitent le palais, sur les écrivains et leurs états d'âmes, sur les chefs d'états (l'auteur annonçe la couleur en parlant tout de suite dès la première page du Président de la République Française...), le tout avec des effets de chute assez inattendus.

Outre l'humour so british et l'ironie de Alan Bennett, nous avons de belles réfléxions sur la lecture, sur le pouvoirs des livres et sa place dans notre société actuelle. Parfois, la lecture a une place si peu importante dans nos vies selon les personnes, et s'y consacrer avec autant de passion comme le fait la Reine déconcerte les gens. Tout ce qui est dit sur la lecture est vrai, beau, touchant. La Reine d'Angleterre, cette personnalité si connue mais si inaccessible nous est rendue touchante, sympathique, ouverte. Avec un sens de l'humour solide et une capacité à (légèrement) manquer ses devoirs. On peut s'identifier à elle grâce à ses reflexions sur la lecture. Elle découvre d'abord, puis devient comme qui dirait... accro. Puis vient le jour où être une simple lectrice ne lui suffit plus et où elle veut devenir auteur. Être active et donner à son tour du plaisir aux lecteurs à travers un livre. Ce portrait de la reine Elisabeth est à l'opposé de l'image qu'on se fait d'elle de manière générale.

Ce roman est sans chapitre, mais fluide, facile à lire, l'humour présent est très appréçié. Loin d'être un coup de coeur, c'est un bon livre divertissant, frais, drôle et touchant offrant de belles reflexions sur la lecture. Et je n'ai pû m'empêcher de me demander si : 1) La reine aime-t-elle lire dans la réalité ?   et en plus de cela  2) a-t-elle lu ce livre et qu'en a-t-elle pensé ?

Extrait : 

Au début, il est vrai, elle lisait avec émotion mais non sans un certain malaise. La perspective infinie des livres la déconcertait et elle ne savait pas comment la surmonter. Il n'y avait aucun système dans sa manière de lire, un ouvrage en amenait un autre et elle en lisait souvent deux ou trois en même temps. Elle avait franchi l'étape suivante en se mettant à prendre des notes : depuis, elle lisait toujours un crayon à la main, moins pour résumer l'ouvrage que pour recopier certains passages qui l'avaient particulièrement frappée. Ce fut seulement au bout d'un an de cette pratique qu'elle se risqua, non sans hésitation, à noter de temps à autre une réflexion de son cru. 'Je perçois la littérature comme une immense contrée, inscrivit-elle un jour : je me suis mise en route vers ses confins les plus extrêmes, en sachant que je ne les atteindrai jamais.'.

Mardi 12 juillet 2011 à 14:32

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres2/Cosmetiquedelennemi.jpgCosmétique de l'ennemi - Amélie Nothomb.

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L'auteur :

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Amélie Nothomb, de son vrai nom Fabienne Nothomb, née le 13 août 1967 à Kobe au Japon, est une écrivain belge de langue française qui vit entre Paris et la Belgique, elle est l'auteur de nombreux romans et pièce de théâtre à succès.

Mercure.
Antéchrista.
Hygiène de l'assassin.

Emprunt médiathèque.

Quatrième de couverture : 

Sans le vouloir, j'avais commis le crime parfait : personne ne m'avait vu venir, à part la victime. La preuve, c'est que je suis toujours en liberté. C'est dans le hall d'un aéroport que tout a commencé. Il savait que ce serait lui. La victime parfaite. Le coupable désigné d'avance. Il lui a suffi de parler. Et d'attendre que le piège se referme. C'est dans le hall d'un aéroport que tout s'est terminé. De toute façon, le hasard n'existe pas.


Mon avis : 

Dans ma tête, j'ai une liste des auteurs que je veux découvrir un jour, et j'avais toujours dans l'idée de découvrir un jour Amélie Nothomb. Beaucoup critiquent la dame, ne serait-ce que par son look, mais personnellement, il y a un je-ne-sais-quoi chez elle qui attire et j'ai toujours voulu essayer un ou même plusieurs de ses écrits sans jamais le faire, néanmoins j'ai refait le plein il y a une semaine à la médiathèque, et j'ai eu la chance d'avoir l'ambarras du choix, finalement mon choix s'est porté sur ce titre pour ma première lecture d'un Nothomb.

Pour une première expérience, c'était réussi. J'ai beaucoup aimé ce titre, c'était... wouah, quoi. L'auteur m'a bluffé, pourtant, rien ne le laissait présager au départ. C'est en avançant dans la lecture petit à petit pour arriver à la fin qui m'a époustouflé littéralement. Ce petit livre sans prétention m'a convaincu, maintenant reste à voir ce que je dirais des autres car je voudrais retenter un livre de l'auteur mais je ne sais encore lequel, il y a tant de titres... mais je crois, pour le moment, juste m'attaquer à ses oeuvres de fiction et non ses oeuvres se basant sur une partie de sa vie. Pour en revenir à Cosmétique de l'ennemi, ce fut donc une bonne surprise. Un livre littéralement machiavélique, diabolique, un vrai casse-tête avec une longue conversation entre deux êtres opposés entre répliques cyniques et citations de personnalités célèbres, puis la peur finit par grimper, on tourne les pages sans s'en rendre compte pour enfin connaître le dénouement final. Ca risque d'être difficile de parler de ce livre sans révéler quoi que ce soit !

Dans un aéroport à Paris, Jérôme August, veuf, attend son vol direction Barcelone pour un voyage qu'il doit effectuer pour son travail. La voix sonore dans les micros annonçe un retard pour son vol et c'est non sans un quelque agaçement que Jérôme décide d'attendre, en lisant. Puis il est accosté par un étranger, un inconnu nommé Textor Texel qui vient faire la conversation, seulement Jerôme n'est pas d'humeur mais jamais son étrange voisin ne s'en formalisera, il lui parle encore et encore, de choses et d'autres, de sa vie puis s'installe une conversation quelque peu 'forçée' entre les deux hommes, une conversation... mortelle, étrange, dérangée. Un dialogue plein de répliques cyniques, un humour noir ou ironique, des paroles vives, des citations. Cela peut paraître si simple mais cette écriture si simple a donné un roman brillant et surprenant, l'écriture devient originale, palpitante et entraînante.

Ces deux personnages sont entourés d'inconnus mais qui semblent ne pas exister car il n'y a que Jérôme August et Textor Texel qui dominent le roman, eux-mêmes sont des étrangers mais au fil des pages on apprendra bien plus, les deux personnages ne sont pas si éloignés qu'on pourrait le croire. Textor Texel se présente d'abord comme un inconnu bien gentil voulant faire la conversation même si son interlocuteur ne veut pas l'écouter, puis il finit par lui raconter une drôle d'histoire, une histoire dérangée, presque noire. Difficile vraiment d'aller plus loin sans tout révéler ! Cette conversation est comme un piège qui, doucement, se referme. Ce livre m'a rappellé des histoires de [ doubles maléfiques car Textor étant Jérôme est comme son autre lui, son alter ego maléfique qui a tué et tuera même son autre lui, c'est comme une douce folie, c'est comme les réflexions de Freud sur l'inconscient et ses désirs refoulés ], j'ai souvent pensé à mes cours de philosophie, surtout quand on parlait de Freud.

Bien-sûr, l'un des désavantages du roman serait qu'on doit le lire d'une traite car il n'y a pas de pause, pas de chapitres, juste une conversation du début à sa fin, heureusement le livre étant court, on ne passe pas plus d'une heure (environ) sur le bouquin. Le récit étant majoritairement composé de dialogues entre les deux personnages. C'est tordu, c'est dérangé puisque Textor Texel fait de sombres révélations à Jérôme August alors qu'il avançe dans le dialogue. Il y a une maîtrise de l'auteur entre ironie et humour sadique tout en amenant les lecteurs à des reflexions sur l'être, le conscient et l'inconscient et c'est pourquoi j'ai repensé à Freud, de tous les sujets durant mes cours de philosophie de mon année de Terminale L, j'ai surtout retenu Freud (si Monsieur R. me lisait, il serait exaspéré), et la fin était renversante bien que je finissais par m'en douter un peu, et d'un côté j'aurais aimé [ un vrai meurtrier de chair et d'os qui aurait choisi sa victime à l'avançe, et non pas une partie de l'inconscient de la victime ] et d'un côté non, étrange mais c'est comme ça, j'aime les deux idées après tout. Sans m'être attachée aux personnages, j'ai surtout aimé ce côté de l'histoire où l'on cherche la vérité sans jamais savoir où elle se trouve, le dialogue étrange mais prenant, les révélations sombres de la vie de Textor, les caractères forts et les références philosophiques (pourtant, la philo et moi on est pas copines du tout).

Vraiment, pour un premier Nothomb, c'était pas si mal, bien-sûr je me rends bien compte qu'elle a un style spécial qu'on ne peut pas retrouver dans tous les romans qu'elle a écrit, que certains ont plu mais d'autres pas, mais je suis prête à renouveler l'expérience, avec quel titre, je l'ignore, je verrais bien mais personnellement, je pensais à Hygiène de l'assassin... bref, un bon livre court mais prenant et surprenant !

Extrait : 

Cosmétique, l'homme se lissa les cheveux avec le plat de la main. Il fallait qu'il fût présentable afin de rencontrer sa victime dans les règles de l'art.

Jeudi 4 août 2011 à 16:00

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres2/HygienedelAssassin.jpg Hygiène de l'assassin - Amélie Nothomb.

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Emprunt médiathèque.



Mercure.
Antéchrista.
Cosmétique de l'ennemi.








Quatrième de couverture : 

Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, n'a plus que deux mois à vivre. Des journalistes du monde entier sollicitent des interviews de l'écrivain que sa misanthropie tient reclus depuis des années. Quatre seulement vont le rencontrer, dont il se jouera selon une dialectique où la mauvaise foi et la logique se télescopent. La cinquième lui tiendra tête, il se prendra au jeu. Si ce roman est presque entièrement dialogué, c'est qu'aucune forme ne s'apparente autant à la torture. Les échanges, de simples interviews, virent peu à peu à l'interrogatoire, à un duel sans merci où se dessine alors un homme différent, en proie aux secrets les plus sombres.


Mon avis : 

Toujours dans ma lançée de ma découverte des livres d'Amélie Nothomb, pour le moment, je ne suis pas vraiment déçue. La prochaine fois, je jette mon dévolu sur Mercure ou Antéchrista, tout dépendra de ce que je trouverais à la médiathèque, sinon je me fie à vos conseils.

Comme pour Cosmétique de l'ennemi, ce roman privilégie fortement les dialogues et les personnages peu nombreux mais originaux, je pense surtout à l'écrivain Prétextat Tach et à la journaliste Nina. Ce roman annonçe la mort prochaine du grand écrivain au prix nobel, Prétextat Tach, qui, atteint d'un cancer, n'a plus que deux mois à vivre. Les journalistes se bousculent devant la porte de l'écrivain, espérant décrocher l'ultime interview, sachant l'écrivain misantrophe et solitaire depuis des années. Quatre d'abord le rencontrent... puis déchantent assez vite ! Mais une personne, une seule, parviendra à lui tenir tête, se prendra au jeu de l'écrivain qui use de ruse pour faire fuir les journalistes, et un duel se formera entre les deux personnes, d'où ressortiront quelques révélations... troublantes et perturbantes !

Je ne ressors pas vraiment négative de ce roman, au contraire, j'ai beaucoup aimé en somme. Surtout les 100 premières pages où les journalistes apprennent que le grand écrivain n'a plus que deux mois à vivre, ils se précipitent tous à sa porte dans l'espoir de l'interviewer, ce Prétextat Tach qui a longtemps vécu solitaire et misantrophe. Mais voilà, à chaque fois qu'un journaliste le rencontre, enregistrant la conversation, il déchante vite et finit par fuir, considérant l'auteur comme un fou, ce qui n'est pas de l'avis des confrères qui, écoutant la cassette, se disent que Prétextat Tach n'est qu'un pauvre génie mécompris... jusqu'à ce qu'ils interviewent l'auteur en personne et finissent tous par fuir les uns après les autres ! Seulement, parmi ces journalistes traumatisés se trouve une personne qui sort du lot, une jeune femme nommée Nina qui ira à la rencontre de l'écrivain. Elle prouve qu'elle est loin derrière ses collègues en résistant au misantrophe, menant parfois elle-même la conversation, se prêtant au jeu de Tach qui utilise ruse et cie pour tenter de la faire fuir et de la dégoûter de sa personne, mais Nina est corriace et un duel de conversation d'installe entre les deux, duel qui offrira son lot de révélations sur le passé de l'écrivain...

Ca commençé quand même à traîner en longueur, j'ai commençé à m'ennuyer jusqu'à ce que Nina ne débute son récit de ses recherches sur le passé de Tach, ce qui n'était pas une mince affaire, et en racontant, Tach lui-même finira par confirmer et même par rajouter bien plus... volonté de faire fuir la journaliste, de lui faire peur ou peut-être parce qu'il finit par s'habituer à elle et qu'il se prend au jeu peut-être. Mais c'est un personnage vraiment très particulier, ce Prétextat Tach, il ne peut pas plaire à tout le monde, il faut dire qu'il est vraiment détestable. Tout d'abord cynique, voire même très. Moqueur et cynique, il finit par être franchement épouvantable. Désagréable, méchant, horripilant, de mauvaise foi et misogyne, comprenez donc qu'il n'a pas été ravi de voir cette femelle qui se dit journaliste, cette pauvre dinde, cette petite merdeuse ou tout simplement emmerdeuse pour citer ses propos, ose lui tenir tête, se croire supérieure à lui. Nina, c'est LA journaliste du roman. Quoi de mieux qu'une femme pour humilier un misogyne tel que Tach ? Car contrairement à ses collègues masculins, elle ne se laisse pas faire et c'est tant mieux. Pourtant je dirais qu'à part sa misogynie, Prétextat Tach ne m'a pas été aussi insupportable que ça, sans pour autant dire que j'aime le personnage, il est unique en son genre voilà tout et il permet d'offrir un perpétuel match entre les deux protagonistes... car c'est un livre brillant, intelligent et ingénieux. J'ai été épatée, moins que pour Cosmétique de l'ennemi, mais un bon roman dans l'ensemble.

C'est une histoire originale bien que je m'attendais bien [ que l'un des deux personnages allait mourir à la fin ], j'ai donc été moins surprise pour la fin, je m'attendais à un rebondissement quelconque, je m'attendais à une meilleure chute qui m'aurait plus surprise que la fin donnée par l'auteur mais bon... Sinon, je dirais que ce roman permet aussi de réflechir, l'auteur égratigne à sa façon les journalistes littéraires qui se permettent de porter des jugements sur des auteurs qu'ils n'ont pas forçément lu à part via quelques critiques littéraires. Le roman se divise aussi en cinq parties : les quatres premières interviews puis la cinquième entre Nina et Tach, la plus longue, c'était long et un peu ennuyeux à la longue mais l'auteur a plaçé quelques surprises, d'autant plus que le style est vif et précis, rythmé, avec plein de joutes verbales. Enfin bref, malgrè ma mini déception pour la fin et une longueur vers le milieu du roman, j'ai beaucoup aimé ce roman, j'attends de lire plus d'Amélie Nothomb.

Extrait : 

A dire vrai, que ce sédentaire [Prétextat Tach] adipeux ait survécu jusqu'à l'âge de quatre-vingt-trois ans rendait perplexe la médecine moderne. Cet homme était tellement gras que depuis des années il avouait ne plus être capable de marcher ; il avait envoyé paître les recommandations des diététiciens et se nourrissait abominablement. En outre, il fumait ses cingt havanes par jour. Mais il buvait modérément et pratiquait la chasteté depuis des temps immémoriaux : les médecins ne trouvaient pas d'autre explication au bon fonctionnement de son coeur étouffé par la graisse. Sa survie n'en demeurait pas moins mystérieuse, ainsi que l'origine du syndrôme qui allait y mettre fin.

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