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Dimanche 22 novembre 2009 à 18:42

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres/LaVoleusedeLivres.jpgLa Voleuse de Livres - Markus Zusak.

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L'auteur :

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Markus Zusak, né en 1975, est un auteur australien de romans pour jeunes adultes. Il vit actuellement à Sydney avec sa famille où il enseigne l'anglais.



Quatrième de couverture : 

Leur heure venue, bien peu sont ceux qui peuvent échapper à la Mort. Et, parmi eux, plus rares encore, ceux qui réussissent à éveiller Sa curiosité. Liesel Meminger y est parvenue. Trois fois cette fillette a croisé la Mort et trois fois la Mort s'est arrêtée. Est-ce son destin d'orpheline dans l'Allemagne nazie qui lui a valu cet intérêt inhabituel ? Ou bien sa force extraordinaire face aux évènements ? A moins que ce ne soit son secret... Celui qui l'a aidée à survivre. Celui qui a même inspiré à la Mort ce si joli surnom : la Voleuse de livres...


Mon avis : 

Un livre magnifique, comme je n'en avais jamais lu auparavant. Déjà, la couverture est jolie, le titre est intriguant, de même que son sous-titre ! La Mort, narratrice d'une histoire ! Une histoire qui se situe durant la Seconde Guerre Mondiale et le temps noir où le Nazisme régnait. Tous les élèments étaient bon pour que je sois rapidement fascinée. J'ai été piquée de curiosité depuis le début.

C'est l'histoire d'une petite fille, Liesel Meminger, qui a été envoyée par sa mère dans une nouvelle famille d'accueil à cause de la guerre. Et c'est lors d'un enterrement qu'elle commençera sa vocation de voleuse de livre en volant un manuel, bien qu'elle soit illétrée. C'est le début d'une série de vols. Puis, elle trouvera chez les Hubermann sa famille d'accueil avec Hans, peintre en bâtiment et Rosa, mère au foyer ; puis des camarades, comme son voisin Rudy Steiner, fasciné par Jesse Owens, un athlète afro-américain. Avec son père adoptif, Liesel apprendra à jouer de l'accordéron et à lire grâce aux livres volés. Plus le temps passe et plus Liesel apprend à connaître l'univers des livres qu'elle vole ou qu'elle reçoit, elle décidera même d'écrire son propre livre : La voleuse de livres. Liesel apprendra le pouvoir des mots en lisant ses livres à ses proches ou en écrivant le sien, ce pouvoir fabuleux qui aidait à calmer elle et ses proches durant les grondements terribles des bombardements...

L'auteur a une manière d'écrire tellement incroyable, c'est magnifique et fort, c'est profond, c'est beau. Son livre doit être l'un de ceux qui laissent son souvenir encré dans les mémoires des lecteurs, c'est original, rien que par la narratrice très particulière : la Mort. Elle raconte une période marquante de notre Histoire, elle porte son regard sur ce monde qui était alors froid, cruel, inhumain, témoin passif de la folie humaine, mais qui parvient tout de même à nous faire voir le côté beau dans cette histoire, en rajoutant sa touche d'humour et de malheur. Les livres, les mots, les personnages, la force de l'espoir et de l'amitié donnent au livre toute sa magie.

L'histoire est joliment racontée, nous avons une Mort intriguée par les couleurs comme pour un moyen de se détourner de toute la misère qui entourait le monde durant cette triste période de guerre. Comment ne pas s'attacher à Liesel et aux gens qui l'entourent ? Comment rester insensible à cette petite fille qui découvre le plaisir de la lecture, les liens familiaux, l'amitié, la solidarité dans l'adversité ? Je connais pas mal de choses sur la Seconde Guerre Mondiale, l'Allemagne Nazie et toutes les horreurs de la guerres et ce qu'on infligait aux Juifs, mais c'est toujours affreux d'en découvrir plus. Mais ce livre n'est pas choquant. Ce livre est touchant, il nous montre l'horreur et la solidarité, la beauté et la brutalité de l'Humanité, le pouvoirs des mots, des livres, l'amitié dont une grande partie de l'intrigue tourne autour du sujet, moi qui trouve l'amitié une chose belle et incroyable, plus intéressante que l'Amour des couples, plus passionnantes, plus fort... je ne sais même pas si je suis capable de décrire ce livre, car ce que j'ai écrit, j'ai l'impression que c'était très peu pour parler de ce petit bijou. Un livre baigné dans le paradoxal, aussi. Mais ça, c'est à vous de voir quand vous lirez ce livre un jour !

Si vous voulez en savoir plus, je vous conseille de lire l'article Wikipédia. Allez-y, ça en vaut la peine et il y a des extraits ! En deux mots : un livre magnifique, touchant, paradoxal.

Extrait :  

« J'aurais aimé parler à la voleuse de livre de la violence et de la beauté, mais qu'aurais-je pu dire qu'elle ne sût déjà à ce sujet ? J'aurais aimé lui expliquer que je ne cesse de surestimer et de sous-estimer l'espèce humaine, et qu'il est rare de je l'estime tout simplement. J'aurais voulu lui demander comment la même chose pouvait être à la fois si laide et si magnifique, et ses mots et ses histoires si accablants et si étincelants.
Rien de tel n'est sorti de ma bouche. »

Epilogue.

Vendredi 19 mars 2010 à 15:00

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Oscar et la Dame Rose - Eric-Emmanuel Schmitt.

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L'auteur :

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Eric-Emmanuel Schmitt, né le 28 mars 1960, est un dramaturge, noveliste, romancier et réalisateur (pour le théâtre) franco-belge.


Quatrième de couverture : 

Voici les lettres adressées à Dieu par un enfant de dix ans.
Elles ont été retrouvées par Mamie Rose, la "dame rose" qui vient lui rendre visite à l'hôpital pour enfants. Elles décrivent douze jours de la vie d'Oscar, douze jours pleins de personnages drôles et émouvants. Ces douze jours seront peut-être les douze derniers. Mais, grâce à Mamie Rose qui noue avec Oscar un très fort lien d'amour, ces douze jours deviendront légende.


Mon avis : 

Très beau livre ! Je l'ai emprunté il y a peu à la médiathèque, j'ai toujours voulu découvrir Eric-Emmanuel Schmitt, même si ce n'est pas l'ouvrage de lui que je cherchais, j'ai entendu énormément de bien de celui-ci, et je comprends pourquoi. Il faut savoir qu'Oscar est un enfant malade, un cancer qui peut lui être fatal, et c'est cela qui lui donne une certaine maturité, il sait le prendre plutôt bien, conscient qu'il va peut-être mourir, et il accepte. La seule chose qui le rende triste est de ne plus revoir Mamie Rose, ses copains de l'hôpital (Peggy Blue, Einstein, Pop-Corn, Bacon...), et il se trouve que je suis plutôt familière avec cet univers. Un enfant malade d'un cancer, des journées passées à l'hôpital... j'ai connu ça quand j'étais jeune, même si je n'étais pas concernée, ou plutôt si mais indirectement. C'était quelqu'un de très proche de moi qui était gravement malade (et qui a heureusement survécu mais avec des séquelles).

Oscar est un petit garçon. Il a dix ans et il est malade, gravement malade. Il sait qu'il peut peut-être mourir, mais il ne désespère pas. Même quand ses parents manquent de courage quand ils viennent le voir. Mais il y a Mamie-Rose. Cette grand-mère qui fut, autrefois, catcheuse professionnelle se nommant l'Etrangleuse du Languedoc. Elle vient toujours apporter à Oscar un peu d'espoir, de rayon de soleil... et d'histoires. Car ce n'est pas rien que d'avoir été une catcheuse ! Elle propose à Oscar d'écrire à Dieu tous les jours, et de lui demander un voeux. Le garçon s'execute, même s'il ne croit pas en Dieu, et il le fait bien savoir dans ses lettres. C'est que, c'est pas pratique d'écrire à quelqu'un d'invisible et dont on ne connaît pas l'adresse !! Nous sommes le 19 Décembre et Mamie-Rose lui propose que, durant les douze derniers jours de l'année, il devra observer chaque jour, tout en se disant qu'une journée équivaut à dix ans. Douze jours durant lesquels, Oscar se convaincra qu'il grandira. Dix ans... Vingt ans... Trente ans... il vit sa vie entière comme cela doit être. Avec une amoureuse, un mariage mais attention, sans s'embrasser : sinon, on a des bébés ! ... et ainsi de suite jusqu'à ses cents ans, cent-dix ans...

C'est un petit bijou, ce livre, c'est une histoire courte, je l'ai fini à la fac hier, j'aurais sans doute pleuré s'il n'y avait pas eu plusieurs personnes à côté de moi. Parce que c'est beau, c'es triste, c'est émouvant. Sans sombrer dans le pathos, dans les plaintes ou dans le melodrama. C'est une belle histoire. Oscar est terriblement attachant, ses lettres à Dieu sont drôles et touchantes, il livre son quotidien, ses préoccupations d'enfants. Il joue le jeu de grandir 10 ans en un jour, donc il vit son adolescence (l'expérience des filles), la vingtaine (il "sort" la nuit), la trentaine (il se "marie"), la quarantaine (crise de la quarantaine), mais toujours avec un esprit d'enfant, par exemple, il ne veut pas embrasser son amoureuse pour pas avoir d'enfant, il prend les infirmières qui donnent des piqûres aux enfants le soir quand ils dorment pour des fantômes, et en même temps, il se montre si mature, et ainsi de suite jusqu'à ce que s'écoulent les douze jours, et au fil de la lecture, on ne peut s'empêcher de se demander ce qu'il va se produire après ces 12 jours. Ce qu'il va se produire pour Oscar, notamment...

Mamie Rose est drôle et adorable, grand mère cachteuse qui raconte ses combats de catch à Oscar, elle croit en Dieu et elle aide Oscar à y voir plus clair sur sa vie, à cerner l'essentiel, à vivre le meilleur et elle ne peut s'empêcher de s'attacher à ce petit garçon sincère et lucide. C'est un beau message d'espoir que nous envoie l'auteur : apprendre, oser vivre sa vie, accepter la maladie, la mort. Beaucoup d'humanité, de tendresse, de simplicité, de drôlerie (Oscar sait aussi être une "terreur"), de vie dans ce court récit. Et la fin m'a surprise pour Mamie-Rose, qui l'eût cru ?

Ce récit m'incite maintenant à en découvrir d'autres de l'auteur dont on me dit tellement de bien. Sincèrement, même si vous ne croyez pas en Dieu, lisez ce livre, il en vaut vraiment le détours !

Un extrait : 

- Et puis, à Dieu, tu peux lui demander une chose par jour. Attention ! Une seule.
- Il est nul, votre Dieu, Mamie-Rose, Aladin, il avait le droit à trois voeux avec le génie de la lampe.
- Un voeu par jour, c'est mieux que trois dans une vie, non ?
- O.K. Alors je peux tout lui commander ? Des jouets, des bonbons, une voiture...
- Non, Oscar. Dieu n'est pas le Père Noël. Tu ne peux lui demander que des choses de l'esprit.

Lundi 29 mars 2010 à 18:51

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres/EffroyablesJardins.jpgEffroyables Jardins - Michel Quint.

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L'auteur :

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Michel Quint
, né le 17 novembre 1949, est un écrivain du Nord Pas-de-Calais, ancien professeur de Lettres Classiques. Il écrivit plusieurs romans et pièces de théâtre. Son roman le plus célèbre reste Effroyables Jardins, adapté au cinema en 2003. Il anime également une chronique de littérature sur la chaine TV TNT Nord Pas-de-Calais Wéo.


/ ! \ Challenge Nos régions ont du talent / ! \

Quatrième de couverture :  

"Certains témoins mentionnent qu'aux derniers jours du procès de Maurice Papon, la police a empêché un clown de rentrer dans la salle d'audience. [...] L'ancien secrétaire général de la préfecture a peut-être remarqué ce clown mais rien n'est moins sûr. Par la suite l'homme est revenu régulièrement sans son déguisement à la fin des audiences et aux plaidoiries. A chaque fois, il posait sur ses genoux une mallette dont il caressait le cuir tout eraflé. Un huissier se souvient de l'avoir entendu dire après que le verdict fut tombé :

- Sans vérité, comment peut-il y avoir de l'espoir ? "

L'auteur dédie ce court texte lumineux, émouvant et métaphorique à la mémoire de son grand-père, ancien combattant à Verdun et de son père, ancien résistant. Le deuzième volet d'Effroyables Jardins a paru en 2002 aux éditions Joëlle Losfeld sous le titre Aimer à peine.
Effroyables Jardins a fait l'objet d'une adaptation cinématographique par Jean Becker en 2003.


Mon avis : 

Premier livre pour le challenge Nos régions ont du talent ! Je rappelle que ma région est celle du Nord Pas-de-Calais. J'ai eu la chance de tomber sur ce livre à la médiathèque, il a été fini en une matinée à peine, il faut dire que ce texte est court. 63 pages pour l'édition de la médiathèque. D'ailleurs, le résumé ne résume pas vraiment l'histoire. Il s'agit en fait d'un récit où le narrateur a toujours eu honte de son père qui aimait faire le clown, amuser le monde en se déguisant ainsi et en jouant ce rôle. Le narrateur ne se rendra compte que tardivement que son père est en fait un héros, ancien résistant, et il vient à regretter tout le mépris et les sarcasmes envers son père. C'est son oncle Gaston qui lui conte cette histoire après que la famille soit allée au cinéma après la messe et que le père frissonne en voyant apparaître un nom allemand sur le générique. Un allemand que lui et Gaston ont bien connu. Ce livre me disait vaguement quelque chose... je me souvennais avoir lu une histoire à propos d'un fils honteux de son père qui était un clown, au collège, mais je ne saurais dire s'il s'agit de ce livre-là... enfin bref...

C'est un récit vite lu... une belle histoire dans le fond mais j'ai du mal à comprendre toutes les bonnes critiques. Sans doute à cause de la briéveté du texte, du style d'écriture qui ne nous permet pas de bien ressentir, l'écriture est assez familière, pas trop profonde, ce qui fait que j'ai eu du mal à bien ressentir l'histoire, les sentiments des personnages, du narrateur. Et si on ne connaît pas un minimum le vocabulaire patois, on est perdu. Moi, comme je connais, ça ne m'a posé aucun problème, mais je ne crois pas que ce serait le cas de quelqu'un d'autres habitant ailleurs que dans le Nord.

J'aurais préféré que ça soit plus approfondis, plus poignant au niveau de l'écriture pour que je puisse mieux ressentir, être émue par l'histoire et la situation du narrateur car le sujet est intéressant et fait du livre une belle histoire, si on oublie le style d'écriture (où s'il était autre), un beau sujet à traiter : un petit garçon qui a honte de son père qui ne cesse de faire le clown, même devant ses élèves (il est professeur), qui abandonne son fils et sa femme pour aller faire rire d'autres enfants. Il ne connaît pas vraiment son père mais son oncle va lui apprendre à travers ce récit qui décrit une période de la vie de son père et de l'oncle quand ils étaient résistants durant la Seconde Guerre Mondiale dans le Nord de la France. Pourtant, l'auteur a sû malgrè tout bien retranscrire la honte et la tristesse du garçon face à son père, les moments qui ont failli voir mourir l'oncle et le père et la fin du récit reste belle. Je crois que c'est l'écriture qui m'a le plus gênée et qui gâche la lecture, ce qui est dommage car avec un meilleur style et un peu plus d'approfondissement, l'histoire aurait été belle. Trop bref, on reste sur sa faim et on a pas eu le temps de tout ressentir, de s'attacher, de rentrer dans l'histoire. J'ai aussi eu un peu de mal à démarrer.

J'ai un second roman de Michel Quint : Une Ombre, sans doute, qui se situe aussi durant la seconde guerre mondiale, on verra bien ce que j'en pense et si le style d'écriture est le même. J'espère pas. L'adaptation cinématographique serait plus belle et plus approfondie, mais je n'ai pas encore eu l'occasion d'aller voir le film. Un jour, peut-être...

[!] A savoir : Pour ceux qui ne suivent pas bien le résumé du livre, Maurice Papon était un homme politique et haut-fonctionnaire français, condamné en 1998 pour complicité de crimes contre l'Humanité pour des actes commis lorsqu'il était secrétaire général de la préfecture de Gironde entre 1942 et 1944, sous le régime de Vichy.


Extrait : 

Il [le père] courait les fêtes de fin d'année, les goûters de Noël, les anniversaires et les raouts de comités d'entreprises. Les après-midi récréatives des oeuvres laïques, de préférence et, bien entendu, jusqu'à plus soif. Dans tous les sens. Parce que ce genre de manifestation, on sait ce que c'est, l'amical est de règle, et ce brave clown il en avait sué sous les projecteurs, fallait veiller au remplissage régulier de sa chope. Mon père revenait de ses prestations bourré de reconnaissance liquide et satisfait d'être ivre par devoir. Et moi j'avais honte de lui, je le reniais, l'ignorais, je l'aurais donné au premier orphelin si j'avais pensé qu'un seul eût pu l'accepter. Je haïssais ma mère de le mettre au lit, de lui essuyer le front en lui murmurant des tendresses.

Vendredi 11 juin 2010 à 15:00

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres/Jesusmaime.jpgJésus m'aime - David Safier.

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L'auteur :

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David Safier, né en 1966, est un écrivain allemand qui travailla tout d'abord à la télévision en tant que scénariste avant de s'imposer dans le monde littéraire avec son premier roman, Maudit Karma, qui devint rapidement un best-seller.

Emprunt médiathèque.

Quatrième de couverture : 

Après le succès de Maudit Karma, son premier roman, David Safier confirme son talent pour la comédie avec Jésus m'aime, une réjouissante histoire d'amour, de famille et de tolérance. Du divertissement à l'état pur ! Marie est abonnée aux échecs sentimentaux. Alors qu'elle vient de saboter son premier mariage, elle rencontre un charpentier plein de qualités. Doux, sensible et généreux, Joshua a tout de l'homme idéal. A un détail près: il lui déclare être Jésus. Marie pense tout d'abord avoir une fois de plus affaire à un tordu. Mais il n'est pas donné à tout le monde de marcher sur l'eau...


Mon avis : 

J'étais tentée par ce livre il y a un petit bout de temps, et j'ai eu l'immense surprise de voir dans la-médiathèque-où-il-n'y-a-jamais-rien-d'intéressant-niveau-bouquin ce roman, j'ai sauté sur l'occasion et je remercie la médiathèque d'avoir reçu des choses nouvelles niveau livres et DVDs (maintenant que je vais pouvoir remater Big Fish. Aah, Tim Burton ^.^)

Avec plusieurs échecs sentimentaux, Marie va enfin se marier avec Sven, un homme tout à fait charmant. Elle qui n'est guère croyante, elle est même parvenue à convaincre le prêtre Gabriel d'organiser son mariage dans son église. Elle a tout pour être heureuse... alors pourquoi doute-t-elle le jour J ? Certaine d'aimer Sven mais encore moins de l'aimer suffisament pour vouloir passer le reste de sa vie à ses côtés, Marie plante son fiançé au moment de dire le "Je le veux " fatidique. A présent, la voilà sans fiançé, sans moral, et obligée de retourner vivre chez son père divorcé et qui a retrouvé l'amour dans les bras d'une biélorusse blonde ayant l'âge d'être sa fille. Même sa chère soeur Kata ne peut la consoler. Et en plus, le plafond lui tombe sur la tête ! Heureusement qu'il y a ce charpentier nommé Joshua qui vient pour le réparer. Mais il y a quelque chose d'étrange chez lui... Il ressemble à un BeGee, il chante de l'hébreu, il ne semble pas très bien connaître les moeurs et coutumes d'aujourd'hui, et il dit des choses bizarres comme "partager le pain", "si on te frappe, tends l'autre joue"... et pourtant, Marie est sous le charme de cet étrange si étrange et l'invite même à dîner !

Alors, sinon, ce roman... chuis un peu mitigée. C'est divertissant, parfois drôle même si je n'ai pas vraiment ris, seulement eu quelques petits sourires, mais il y avait certaines choses plutôt amusantes. Le Diable qui s'amuse à se transformer en célébrités, surtout Georges Clooney (what else ?) ou Alicia Keys, et Dieu en Emma Thompson. L'une des dernières scènes où Dieu en Emma et Satan en Clooney, au bord d'un lac, l'un en train de tuer des canards et l'autre de les réssuciter, énervant l'autre, était amusant. J'aime bien le prêtre Gabriel aussi, même si [ ça m'étonnerait que l'Archange Gabriel se conduise ainsi pour certains cas... il a un sale caractère quand il veut ! Mais c'est de la fiction, et c'est sensé être drôle, donc je suppose que je ne dois pas prendre tout au sérieux
]

Les petits dessins sensés être les petites BDs de la soeur Kata étaient sympathiques, aussi. On voit bien toute la complicité et les taquineries qu'il peut y avoir entre Marie et Kata. On a aussi des moments cocasses, comiques, surtout quand Marie essaye de faire comme Jésus et de dire en hébreu "Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné" alors qu'elle n'arrête pas de se planter et qu'elle dit carrément l'inverse, une phrase humiliante, comique...

Marie peut se révéler attachante, elle n'est pas parfaite, elle n'est pas la chrétienne parfaite, elle a même du mal à croire en Dieu, elle se fâche volontier contre Lui ou Son fils, ou le prêtre, mais elle finit par croire en Jésus au fur et à mesure qu'elle s'attache à lui. J'avoue qu'une romance avec Jésus, ça m'a paru bizarre, et que parfois j'ai eu du mal à imaginer Jésus dire telle ou telle chose, mais l'auteur s'est voulu fidèle à Jésus, lui donner une voix qui pourrait lui convenir et en même temps, le faire humain, et pas seulement Messie, c'est un changement plutôt agréable et comme c'est un roman drôle et divertissant, je ne dois pas me prendre trop au sérieux et me dire toutes les cinq minutes "C'était pas dans la Bible, ça...", je ne sais même pas si certaines choses concernant Jésus étaient vraies [Genre s'il avait eu des frères et soeurs, s'il était amoureux de Marie-Madeleine...], faut dire que je ne m'amuse pas à relire ma Bible. [ Puis, franchement, l'Apocalypse et le Jugement Dernier, je m'attendais à quelque chose d'exceptionnel... c'était bof-bof, pis c'est quoi cette quasi-paix entre Dieu et Satan ??
]

Donc, quelques surprises, mais pas vraiment de déception en fait... des choses assez bizarres et surprenantes, mais pas un moment d'ennui... enfin, c'était pas une lecture inoubliable non plus, et je suis contente de ne pas avoir dépensé 19,50 euros pour ça...

Extrait : 

Qu'est-ce qu'il fabriquait donc ? Pourquoi ne venait-il pas au secours de Kata ? D'accord, il avait bien d'autres prières à exaucer. Mais Dieu n'était quand même pas un centre d'appel, il ne pouvait pas être saturé... Ou peut-être que si ? "Bonjour, vous êtes bien au service après-vente de Dieu. Vous avez une prière pour un proche ? Dites : Un. Vous voulez expier un péché ? Dites : Deux. Vous êtes victime d'un supérieur ? Dites : Trois... Nous sommes désolés, toutes nos lignes sont actuellement occupées, rappelez-nous un peu plus tard... Tut... tut... tut..."

- Pourquoi fais-tu "tut-tut" ? demanda Kata en entrant dans la chambre avec les croissants qu'elle venait d'acheter.

Je ne m'étais pas rendu compte que, sous l'effet du choc, j'avais parlé tout haut. Décidement, ma raison vacillait.

33.

Vendredi 11 juin 2010 à 15:48

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres/LAmiRetrouve.jpgL'ami retrouvé - Fred Uhlman.

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L'auteur :

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Fred Uhlman, (1901-1985) était un écrivain et peintre anglais, d'origine allemande et d'origine juive. Il est célèbre pour avoir écrit son court roman, presque autobiographique, L'ami retrouvé.

>> La lettre de Conrad (suivi de Pas de résurrection, s'il vous plaît).

Quatrième de couverture : 

Pour lire les oeuvres intégrales. Lire, c'est tracer dans un texte des parcours de lecture. Chaque volume de cette collection propose un parcours de lecture possible pour une oeuvre intégrale reconnue ou méconnue, à découvrir ou à relire. Ces parcours de lecture veulent aussi donner par l'exemple les moyens d'une lecture active. Pour aider chacun à tracer ses propres chemins, - des repères dégagent les méthodes d'analyse et les notions techniques utilisées, - des textes complémentaires ou des prolongements suggèrent des approfondissements et des ouvertures vers d'autres oeuvres.


Mon avis : 

Aah, depuis le temps que je voulais le lire, ce petit livre, l'ocassion s'est présentée lorsque je l'ai repéré à la médiathèque.

Hans Schwarz est fils d'un médecin juif, étudiant dans un prestigieux lycée en Allemagne lorsque sa route croisera celle de Conrad, fils d'un comte protestant, qui vient s'intégrer dans la classe d'Hans. Ce Conrad a tout pour lui, et il est parfait. Il intéresse beaucoup de camarades de sa classe, dont Hans qui est déterminé à devenir son ami, afin de réaliser son exigeant idéal de l'amitié. Son seul et unique ami, il le devient, à sa plus grande joie. Cela va au-delà de ses espérances. Mais voilà qu'en 1933, Adolf Hitler est au pouvoir et gagne de plus en plus de partisant. Cette frénésie gagne la tranquille ville de Stuttgart, là où vivent Hans et Conrad...

C'est un roman vite lu, et ceux qui me connaissen savent à quel point j'aime l'Histoire et les récits d'amitié, j'ai donc été servie. C'est une belle et courte histoire que j'aurais voulu plus longue. Que l'histoire d'amitié entre Hans et Conrad soit un peu plus développée... enfin, elle l'est d'une certaine manière. C'est une amitié intense qu'il y a entre ces deux-là, c'est presque ambigü. Hans/le Narrateur utilise des mots comme "conquérir" cet ami, il utilise de très belles phrases : "Il entra dans ma vie pour ne plus jamais en sortir" , "Ce garçon qui allait devenir la source de mon plus grand bonheur et de mon plus grand désespoir", donc même si leur amitié n'est pas suffisament développée, on voit quand même toute la profondeur de leur amitié et des liens qui unit ces deux adolescents. C'est une amitié touchante, ils sont comme deux amis peuvent l'être, avec la différence de rang social, qui ne se préoccupent pas vraiment de la politique de leur pays car cela ne les concernent pas, mais malheureusement, le destin et l'Histoire vont finir par les rattrapper et briser cette amitié. Hans est juif et doit fuir cette Allemagne qui devient menaçante pour lui et ses semblables, et Conrad et sa famille adhérent aux idéaux d'Hitler. Conrad le dit dans sa dernière lettre pour Hans avant qu'il n'émigre en Amérique, il est impressionné par cet homme et Hans voit-là la fin d'une amitié qui n'aura duré que quelques mois, une amitié pourtant forte que l'Histoire aura finit par briser. On voit-là l'influence que pouvait avoir Hitler sur le peuple allemand, comment il a sû manipuler les foules.

Puis Hans arrive en Amérique, mais ce qu'il fit par la suite n'est pas révélé (ce qui est fort dommage, d'ailleurs) et on le voit adulte, vieux, qui n'a jamais voulu revenir dans sa patrie après la fin de la guerre, tourmenté par son passé. Pourtant, un jour, il cherche à savoir ce qu'il est advenu de son cher ami. Ces recherches sont longues, et on ne sait que ce qui est arrivé à Conrad qu'à la toute fin, de façon brutale et soudaine que ça m'a presque coupé le souffle, j'ai reçu comme un coup. Quelle chute cruelle ! Et le fait que l'auteur se soit inspiré de sa vie rend ce texte encore plus émouvant qu'il ne l'est déjà, un peu plus vivant.

En bref, c'est court, ça se lit d'une traitre, c'est émouvant, ça raconte un beau récit d'une amitié forte mais brisée, les chapitres sont courts, ça se lit vite et bien. Pas vraiment de deception, sauf que j'aurais voulu l'amitié un peu plus développée et en apprendre plus sur la vie qu'a pû mener Hans dès son arrivée en Amérique. Mais sinon c'était beau, et trop court, je serais tentée de lire la suite : La Lettre de Conrad et Pas de Réssurection S'il-Vous-Plaît.

Extrait : 

Je ne puis guère me rappeler ce que Conrad me dit ce jour-là ni ce que je lui dis. Tout ce que je sais est que, pendant une heure, nous marchâmes de long en large comme deux jeunes amoureux, encore nerveux, encore intimidés, mais je savais en quelque sorte que ce n'était là qu'un commencement et que, dès lors, ma vie ne serait plus morne et vide, mais pleine d'espoir et de richesse pour tous deux.

V.

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