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Mercredi 7 juillet 2010 à 21:41

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres/LeGarconenPyjamaRaye.jpgLe Garçon en Pyjama Rayé - John Boyne.

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L'auteur :

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John Boyne, né le 30 avril 1971, est un écrivain irlandais, auteur de sept romans et de quelques nouvelles et articles.

Emprunt médiathèque.


Quatrième de couverture : 

Vous ne trouverez pas ici le résumé de ce livre. On dira simplement qu'il s'agit de l'histoire du jeune Bruno que sa curiosité va mener à une rencontre de l'autre côté d'une étrange barrière. Une de ces barrières qui séparent les hommes et qui ne devraient pas exister. Une lecture d'une force inoubliable.


Mon avis :

Un livre qui me faisait envie depuis un petit bout de temps et que j'ai eu la chance de trouver à la médiathèque. Malheureusement, je n'étais pas au meilleur de ma forme quand j'ai englouti ce livre, j'étais même plutôt déprimée, et j'avais décidé de lire un peu pour essayer de me changer les idées, et par qu'il n'y a que vers les livres que je me tourner dès que j'ai le moral dans les chaussettes. Mais j'avoue que ce livre n'a pas arrangé mon moral, j'en suis ressortie encore plus déprimée, si possible, mais malgrè tout, j'ai trouvé que c'était une belle histoire, très humaine, très touchante.

Pour résumer ce livre, je dirais que ça a commençé par une surprise : une surprise lorsque le Fourreur vient dîner chez les parents de Bruno, c'est un drôle d'invité, pas agréable du tout ! Surtout que c'est à cause de lui qu'ils sont obligés de quitter leur belle maison à BerlinBruno jouait aux explorateurs. Ils doivent habiter dans une maison, moins bien que celle de Berlin, à Hoche-Vite. C'est pas génial. Le paysage est moche, la maison est trop petite au goût de Bruno, il y a beaucoup de soldats qui traînent, et il y a cette drôle de barrière au loin où se trouvent des personnes toutes habillées en pyjama rayé, et qui ne doivent pas se mélanger à Bruno et sa famille parce qu'ils ne sont pas des personnes, ils ne sont rien. Mais Bruno s'ennuie, loin de Berlin et de ses amis, sa grand-mère lui manque, son père est toujours à son travail, et comme compagnie, il n'a que Gretel, sa soeur, un "cas desespéré" ! Il s'ennuie à mourir et il a besoin de distractions, alors Bruno sort, il explore, puis sa curiosité le pousse à découvrir, de l'autre côté de la barrière, un petit garçon nommé Shmuel. Il a le même âge que lui, et la même date de naissance, il porte un pyjama rayé, il est très maigre et il a ses cheveux rasés. Bruno, qui s'ennuie, décide de s'en faire un ami et de lui rendre visite...

Au début de ma lecture, j'ai été interpellée par l'écriture. Je voyais bien que l'auteur s'exprimait en "il" et qu'il se mettait sous le point de vue de Bruno, mais je sais pas pourquoi, dans les premiers chapitres, je m'attendais toujours par voir un récit à la première personne. Je sais pas si c'est moi, où parce que l'auteur nous met vraiment dans la peau de Bruno, si bien qu'on finit par s'attendre qu'en fait, c'est lui qui parle, en "je". Mais cette impression est passée après les premiers chapitres. Ah, et aussi parce que je suis pas douée, j'ai mis un petit bout de temps avant que ça fasse 'tilt' dans ma tête, en effet, j'ai mis quelques minutes à me rendre compte que 'Fourreur' voulait dire 'Führer' et 'Hoche-Vite' 'Auschwitz', ce sont les mots qu'utilisent Bruno car il n'arrive pas à dire les mots originaux, en même temps je comprends, c'est plutôt difficile à prononcer, et ça rend presque innocent sa façon de dire les mots à sa manière.

Sinon, l'histoire met un petit bout de temps à démarrer, Bruno ne rencontre Shmuel que vers la moitié du roman, car on parle surtout du déménagement Berlin/Auschwitz, à quel point c'est si différent, à quel point Bruno déteste, qu'il est seul, que sa soeur est un cas désespéré... en fait, l'auteur a la detestable habitude de répéter ce qu'il dit, comme si on avait pas compris au bout de la troisième fois. Si le livre avait été un livre jeunesse, là j'aurais compris le pourquoi des répétitions (d'après mes cours, les enfants aiment retrouver des choses dites dans les livres, les répétitions...) mais il n'est pas spécifié que c'est un livre jeunesse, il peut se lire par des adultes ou des plus jeunes. Malgrè les sujets graves que l'on devine : l'Holocauste, camps de concentration, antisémitisme, soldats nazis... on a ces sujets, mais vu par les yeux de Bruno qui ne comprend pas forçément ce qu'il voit, qui voit d'une autre manière, avec des reflexions innocentes. Comment un enfant peut-il comprendre toutes les horreurs du Nazisme ?

Son amitié avec le jeune juif Shmuel était mignonne, touchante, même si je m'attendais à un petit plus, mais c'était mignon quand même, touchant, surtout vers la fin qui fut un vrai coup de poing dans l'estomac pour moi, je ne m'y attendais pas, quel choc ! D'où la raison qui a fait que je suis ressortie de cette lecture toujours avec le moral au plus bas. Le tout dernier chapitre, où on revient dans un point de vue général était triste, j'ai eu vraiment mal au coeur pour les personnages vraiment, même pour Gretel.

Un texte qui m'a plu, surtout par le sujet traité, même si je ne peux m'empêchée d'être dégoûtée, malgrè tout ce que j'ai pû apprendre, lire ou voir sur ces sujets-là, j'en aurais toujours la nausée tellement c'était affreux, inhumain, barbare, et quand je pense que cette période n'est pas si éloignée de nous... et Bruno ne voit pas toutes ces atrocités, il est jeune, il a du mal à comprendre, il est naïf, une naïveté exaspérante et touchante à la fois, comment peut-on lui en vouloir et imaginer une toute autre version, moins laide, moins pire que celle que nous savons ?

Sinon, entre l'histoire de Bruno à 'Hoche-Vite' (c'est plus facile à écrire que Auschwitz !), on a quelques fois quelques petits retours en arrières, comme la période où les grands-parents rendaient visite, j'ai beaucoup aimé la grand-mère, sa force, ses convictions, je suis de tout coeur avec elle ; ah et aussi le passage où le petit con... euh, le Fourreur et Eva (Eva Braun, je suppose, amante d'Hitler), je l'attendais, curieuse de savoir ce qu'il allait se passer, mais on a eu qu'un aperçu. J'ai vu avec éffarement sa réaction lorsque Gretel disait apprendre le français et le Fourreur voir rouge. Eva m'avait paru sympathique, même si je ne connais pas vraiment ce personnage historique. Sinon, quelques trucs illogiques, comme au niveau des camps de concentrations, à ce que je sache, les barrières étaient électrifiées, mais je ferais mes recherches sur le camps de Auschwitz.

En gros, une lecture plaisante, touchante, qui traite de sujets graves sous une couche d'innocence et de naïveté enfantine. Une fin qui donne une claque au lecteur, selon moi, mais un bon livre.

Extrait :

Le clou des fêtes de Berlin était toujours le tour de chant de Grand-mère. Son numéro coïncidait bizarrement avec le moment où Mère quittait la pièce dans laquelle la fête battait son plein, pour aller dans la cuisine en compagnie de quelques amies. Père restait pour écouter Grand-mère et Bruno aussi, car il adorait l'entendre chanter à pleine voix et récolter une salve d'applaudissements à la fin de la chanson. Par ailleurs, la Vie en rose lui donnait la chair de poule et faisait se dresser ses petis cheveux sur la nuque.

Chapitre 8. Pourquoi Grand-Mère est partie comme une furie.

Samedi 17 juillet 2010 à 16:05

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres/UnHommeAccidentel.jpgUn homme accidentel - Philippe Besson.

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'You're the only one I see...'
- Slow life, de Grizzly Bear -

L'auteur :

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Photosdauteurs/philippebesson.jpg

Philippe Besson est un homme d'affaire et un écrivain français, né le 29 janvier 1967.

Emprunt médiathèque.

Quatrième de couverture : 

'Nous n'aurions jamais dû nous rencontrer. Seulement voilà, le hasard nous a mis en présence. Si on veut bien considérer que la découverte d'un cadavre sur les pelouses impeccables de Beverly Hills est un hasard.'

Deux êtres que tout sépare se trouvent brutalement réunis par la mort d'un inconnu. Aussitôt, entre ces deux-là, surgit, sans qu'ils s'y attendent et sans qu'ils puissent s'y opposer, un sentiment violent. Un sentiment qui va les arracher à la solitude et au mensonge. A Los Angeles, ville mythique et dangereuse, une intrigue criminelle peut quelquefois devenir une intrigue amoureuse.


Mon avis :

J'avais repéré ce titre sur le blog de Le Coin Littéraire, et j'ai eu la chance de le trouver à la médiathèque. Ce livre avait tout pour me plaire : un polar hollywoodien (où la fâcheuse manie des écrivains français de situer l'intrigue de leur livre partout sauf en France. Pas que ça me gêne mais... il est pas beau notre pays ?), une histoire d'enquête policière, de meurtre, un flic sans histoire, sans reproche, embarqué du jour au lendemain dans une relation qu'il aurait préféré ne pas avoir : tomber amoureux d'un de ses suspects, un homme qui plus est, alors que le flic lui-même est marié et bientôt père. Chouette ! Conflits intérieurs, tortures mentales, se remettre en question, avec du polar, du policier en plus ! Génial, mais...

C'est le récit d'un flic sans histoire, réservé, qui faisait correctement son boulot. Marié et bientôt papa. Qui aurait cru que cet homme irréprochable ferait une longue descente aux enfers à cause d'une histoire de meurtre ? Mais un bon flic ne se serait jamais, jamais, jamais permi de se laisser avoir des contacts avec l'un des suspects. Mais il est faible, et il se laisse entraîner dans cette relation troublante avec ce suspect, cet acteur chéri d'Hollywood, ne sachant pas où cela va le mener... Il n'est pas raisonnable de mélanger travail et vie privée...

Bon, je n'ai pas été déçue, juste que j'ai eu des attentes et elles n'ont pas toutes été remplies. L'enquête est en bruit de fond, elle n'avançe pas trop où alors c'est le lecteur qui n'en entend pas trop parler car le flic/narrateur préfère se concentrer sur sa relation avec le suspect, beau gosse d'Holywood, acteur nommé Jack Bell. On en apprend pas assez sur l'enquête, à croire qu'elle n'est là que pour servir de pretexte à compliquer une histoire d'amour quasi-impossible entre un flic et le supposé criminel. Je m'attendais à quelque chose de plus complexe, surtout au niveau des sentiments, du conflit intérieur du flic sans nom. Il est faible, timide et réservé, il a des remords oui, mais... pas assez. A croire que ça ne lui fait pas grand chose de trahir sa femme enceinte, de briser son ménage pour une amourette avec un acteur canon dont on ignore la sincérité de ses sentiments envers son homme [ bon, on s'en doute un peu depuis le début que c'est lui, le meurtrier. Maintenant, comment savoir s'il n'a pas entraîné le flic dans cette adultère, cet amour interdit juste dans l'espoir d'embobiner le filc, espérer s'en sortir, même s'il se suicide à la fin, même si son tragique passé lui donne l'envie d'être aimé, l'auteur ne précise pas. Dommage, j'aurais aimé savoir... ]

Enfin, Philippe Besson a eu l'audace d'écrire une relation homosexuelle, c'est ça qui m'a surtout attirée. Ca change des amours hétérosexuels. On n'en retrouve pas souvent, même si on se dit tolérant. Donc j'ai aimé ce côté relation homosexuelle plutôt rare dans la littérature, même si j'aurais aimé la relation plus complexe, plus torturé, renforcer l'interdit de cet amour. Je voulais des conflits intérieurs, des tortures mentales, des choix difficiles : l'homme qu'on aime ou le boulot et la famille qu'on a construit ? J'aurais voulu plus de complications dans la relation naissante de cet amour voué à l'échec, plus de bâtons dans les roues... mais on en a peu. C'était bouleversant... mais pas assez.

Au niveau de l'écriture. C'est assez oral, mais l'auteur a sû saisir avec des mots vifs et des phrases courtes la force des sentiments, les dits et non-dits, parfois c'est vibrant et sensible. Le narrateur nous raconte sa vie, mais en nous faisant savoir dès le début dans quelle situation il est maintenant, depuis Jack Bell. Dommage car on sait déjà comment ça va se finir, une fin malheureuse, il n'y a plus de suspence, pas de surprise. Enfin bon. Ce livre dans l'ensemble n'est pas si mal que ça, l'idée de départ, l'histoire est plutôt bonne et cet aspect amour homosexuel interdit est intéressant à exploiter. Même si j'aurais aimé que certaines choses soient plus complexes et/ou exploitées. Un bon roman dans l'ensemble, que je suis contente d'avoir lu, mais sans plus. Pas inoubliable malgrè tout.

Extrait :

 
Il y a des choses qu'on ne décide pas. Des événements qu'on ne voit pas venir. Et quand ils se produisent ou sont au bord de se produire, c'est déjà trop tard. Il y a des chemins qu'on emprunte sans se douter du danger, tout a l'air calme autour, pourquoi on se méfierait, pourquoi on serait sur ses gardes ? Il y a des gens vers qui on va, sans les craindre, sans rien attendre d'eux, on est persuadé qu'on ne croisera plus jamais leur chemin et puis un jour, ils sont là, à nouveau, devant nous, et on est surpris mais pas inquiet et on tend la main, on accepte de prendre un verre ou d'échanger une cigarette, ou de parler du temps qu'il fait, de la vie qu'on voudrait et voilà, on est mort sans s'en apercevoir.

Mardi 10 août 2010 à 14:18

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres/SHandtheTitanicTragedy.jpgSherlock Holmes and the Titanic Tragedy - William Seil.

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'The sun is sleeping quietly
Once upon a century
Wistful oceans calm and red'

- Sleeping sun, Nightwish -

L'auteur :

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William Seil (né en ?) est un auteur britannique.

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/SSHD/MiniLogoDilettantesBlanc.jpg

Quatrième de couverture : 

The world of Sherlock Holmes and the great Titanic are closely linked in this exciting Sherlock Holmes adventure by William Seil, a life-long devotee of the great detective. In 1912, Holmes and Watson board the Titanic en route to America, where Holmes is to carry out a top secret government mission.

Disguised as a Naval Commodore, Holmes is given the added task of looking after Christine Norton, a young and attractive secret agent, as she transports highly important submarine plans to the US navy. Soon after departure, tragedy strikes and the plans are stolen and concealed somewhere on board the huge luxury liner. The list of suspects is narrowed down to a most curious collection of passengers including a beautiful widow with an undiguised interest in Dr Watson. Most notable of them all is Colonel James Moriarty, brother of the legendary late Professor Moriarty.

As the investigation continues and the plot thickens the Titanic moves swiftly across the Atlantic towards New York. But out in the distance there is a place where the sky is dark and the water is bitterly cold. A gigantic iceberg waits, ready to take on and master mankind's latest challenge to the power of nature.


Mon avis : 

Ce livre dormait dans ma bibliothèque depuis un bon moment quand je l'ai ressorti, avec l'envie soudaine de lire quelque chose sur le Titanic après avoir lu un long article sur le net (Titanic : maledictions et prémonitions), et étant toujours dans ma 'période holmesienne', je l'ai lu assez rapidement, bien que j'étais plutôt hésitante lorsque je l'ai ouvert, peur que l'auteur ne dénature complètement l'univers Holmesien.

L'histoire commençe avec Mycroft Holmes qui décide de tirer son frère, Sherlock, de sa retraite et de ses abeilles, et le docteur Watson de ses patients afin de leur confier une mission de la part du Premier Lord de l'Amirauté, un certain sir Winston Churchill qui est : veiller à la bonne arrivée des plans en toute sécurité en Amérique pour le ministère de la marine, des plans ultra-secrets du dernier modèle sous-marin britannique portés par miss Christine Norton, fille d'Irène Adler/Norton qui voyagera et transportera ces plans sur le R.M.S Titanic, dernier paquebot conçu par la White Star Line qui partira de Southampton pour arriver à New York. Le voyage se déroule dans le calme et la quiétude jusqu'au vol des plans, l'assassinat de deux personnes et un couple d'allemands qui reçoivent des menaçes... et si tout finira par rentrer dans l'ordre à la dernière minute, un 'petit' imprévu va bouleverser à tout jamais le voyage du Titanic, géant des mers et des océans...

Donc, mon avis... plutôt positif dans l'ensemble. Je m'attendais à pire, mais au final, je dirais que l'auteur s'en est bien tiré dans l'ensemble. Bien-sûr, j'ai noté quelques trucs négatifs par-ci par-là, mais dans l'ensemble, c'était plutôt bon. Même si bon, utiliser les noms Titanic, Moriarty, fille de Irene Adler, Sherlock Holmes... c'était aussi pour attirer du public. On aura décidement mêlé Sherlock Holmes à toutes les affaires associées à son époque : Jack l'Eventreur, le Titanic, le fantôme de l'Opéra... peut-être même l'affaire Dreyfus... Si l'on suit le canon, les livres de Doyle, ce n'est pas correct : le Titanic coula en 1912. Or, si on a lu Son dernier coup d'archet, qui a lieu en 1914, à l'aube de la première guerre mondiale, Watson retrouve Holmes après plusieurs années, ils se sont vus rarement, et le travail d'infiltration de Holmes dans la nouvelle a pris aussi longtemps, donc Titanic... 1912... ça ne colle pas. Juste un moyen de coller Sherlock Holmes et Titanic, mais je n'ai pas trop rechigné là-dessus car le sujet donnait envie, l'idée que Sherlock Holmes ait pû embarquer dans ce célèbre paquebot au destin tragique, et que je rêvais de lire une telle aventure. Après tout, Conan Doyle avait bien dit quelques mots sur le Titanic, après son naufrage (lu sur je-sais-plus-quel-site).

J'ai trouvé les descriptions du Titanic précises et fidèles, je n'ai rien eu à redire là-dessus, l'ambiance de la traversée aussi, j'ai retrouvé des personnages que la vie réelle a connu : le capitaine Smith, Bruce Ismay, Sir Andrew, l'écrivain Frutelle aussi. J'avoue que j'attendais surtout le naufrage, je voulais voir comment l'auteur allait nous le présenter, ainsi que la collision fatale avec l'iceberg, comment allait-il nous décrire le Titanic sombrant lentement dans l'océan atlantique, la tension et la peur des passagers, la course affolante pour sauver sa propre vie, cette ambiance tendue alors que le paquebot coulait. Comme j'ai été déçue, si la traversée traîne un peu en longueur (il suffit de voir les titres des chapitres : The early morning of..., the late morning of..., the evening of... plus la date. On va du 9 au 15 avril. Puis on fait un bond jusqu'au 21).

J'ai été déçue, je m'attendais à mieux pour la description du naufrage, tout s'est passé si vite, c'était presque si insignifiant que s'il n'y avait pas avec précision les descriptions du R.M.S Titanic, on aurait cru que Holmes et Watson se seraient retrouvés sur n'importe quel paquebot qui était en train de faire naufrage (et ça ne manquait pas les paquebots à l'époque). C'est un peu comme Miss Norton, fille d'Irène Adler/Norton et du colonel James Moriarty, ils n'ont pas fait grand chose, ils ne me rappellaient pas les professeurs Moriarty et de Irène Adler, d'une façon ou d'une autre, si ce n'est les noms. A mes yeux, ils auraient pû être n'importe quelle personne avec un nom différent que ça n'aurait rien changé, qu'il n'y aurait eu aucune différence. Je n'ai rien contre Miss Norton, elle était plutôt sympathique, même si je trouve qu'elle n'a pas fait grand chose. Une autre personne, même un homme, au nom inconnu aurait pu faire son travail qu'il n'y aurait eu aucun changement, c'était juste une occasion pour l'auteur de glisser le nom d'Irène dans le roman, encore heureux qu'il n'ait pas laissé entendre une romance entre elle et Holmes parce qu'elle est la fille de LA Femme (je ne vois pas comment, elle a entre 20 et 30 ans et Holmes est un vieillard). Je n'ai pas vu, aussi, l'intérêt de Miss Holly Storm-Fleming qui collait un peu trop Watson à mon goût, mais Watson n'a pas montré d'intérêt romantique (Ouf !), plutôt du style 'no sex, please, we are british !', par contre, j'ai bien aimé le neveu de la dame qui s'est montré en vrai fan des aventures de Holmes et qui voulait une dédicasse de Watson sur son exemplaire du Chien des Baskerville, en lui demandant s'il croyait que Holmes voudrait de lui en tant qu'irrégulier.

Sinon... Holmes est déguisé en Commodore, mais pour un commodore, il passe bien beaucoup trop de temps avec Watson, mais ça m'a fait plaisir de les voir ensemble, surtout qu'on voit bien l'ampleur de leur amitié, combien ils sont attachés à l'autre, surtout Watson, lors du naufrage, [ qui voulait rejoindre Holmes, parti combattre Moriarty tout seul après avoir laissé une lettre d'adieu à Watson (petit parallèle à Le Dernier Problème, et un autre pour La Maison Vide lorsque Watson retrouve Holmes sain et sauf, le croyant mort dans le naufrage. Et Holmes qui ne trouve rien de mieux à dire 'Greetings, Watson !' alors que Watson le croyait noyé !) ]
J'ai été surprise de voir un Watson comme je les aime : pas idiot, pas un faire-valloir de Holmes, qui se montre utile, qui enquête aussi de son côté. Un bon Watson en fait. Un bon Holmes aussi, même s'il n'enquête pas assez à mon goût (ou est-ce du au fait que c'est Watson qui est sur le devant de la scène ?) et qu'il [ a été découvert à travers son déguisement deux fois. Pas professionnel du tout, Sherlock ! C'est l'âge qui vous fait ça ? ]

En gros, malgrè quelques points négatifs à droite à gauche, c'était plutôt bon, et c'était agréable de voir Holmes mais surtout Watson sur le devant de la scène. J'ai eu (un peu) peur pour rien, ou presque rien. J'espère avoir compris au moins 70 % de l'histoire, comme il n'existe pas de version française, mais je n'ai pas eu trop de difficultés à lire.

Extrait :

Mycroft started, then peered into the distance as if lost in thought.
'It is a dangerous world, Watson. A very dangerous world. But my brother has encoutered danger many times in th past. I am confident that he'll make it though this ordeal. Meanwhile, you have a train to catch. I will not detain you any longer. Tell Sherlock that I will dine with him at the Diogenes Club when he returns.'
We shook hands and I walked quickly into the station (...)

2. The Morning of Wednesday 10 April 1912.

Samedi 13 novembre 2010 à 18:19

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres/DeBonsPresages.jpgDe bons présages - Neil Gaiman et Terry Pratchett.

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Les auteurs :

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Neil Gaiman (né le 10 novembre 1960) est un auteur britannique de fantasy et de bande-dessinée résidant aux Etats-Unis.
Sir Terence David John Pratchett, (né le 28 avril 1948) plus communément appellé Terry Pratchett, est un écrivain britannique, auteur connu des Annales du Disque-Monde.


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De Neil Gaiman :

L'étrange vie de Nobody Owens.
Des choses fragiles : Une étude en vert.

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Quatrième de couverture : 

L'Apocalypse ! Depuis le temps qu'on en parle... Eh bien, c'est pour demain. Enfin, dans onze ans, très exactement. Depuis que Dieu a créé le monde et Satan l'enfer, chacun des deux cherche à tirer la couette à lui. Pour défendre leurs intérêts respectifs, ils ont leurs envoyés spéciaux sur terre. Côté Bien : Aziraphale (ange de son état, bibliophile et libraire à mi-temps). Côté Mal : Rampa (démon, lunettes noires et boots en peau de serpent, propriétaire d'une Bentley). Et l'Apocalypse, ça ne les arrange pas du tout. Parce que, vous savez ce que c'est, quand on vit quelque part depuis des siècles, on a ses petites habitudes. Alors ange et démon vont doubler leurs patrons et tout mettre en oeuvre pour faire capoter l'Apocalypse.


Mon avis : 

Je ne sais franchement plus de comment je suis tombée sur ce livre sur le net, toujours est-il qu'il me faisait envie et qu'il a été dans ma wish-list sur Livraddict un bon moment avant d'avoir eu la chance de le trouver. Sitôt acheté, sitôt lu. Hop ! Même pas passé par la casse dépar... la PAL ! J'avais déjà fait connaissance avec Neil Gaiman avec ma lecture de L'étrange vie de Nobody Owens que j'avais adoré, et depuis j'étais tentée de découvrir plus de livre du Monsieur, en revanche, si je connais Terry Pratchett de nom, je n'ai jamais lu ses livres, mais c'est déjà chose faite depuis ma lecture de De Bons Présages, alias Good Omens. Alors, que dire, que dire ?

Tout d'abord, rapide résumé de l'histoire : La date de l'Apocalypse a enfin été fixée par les forces du Bien et du Mal, cela a été décidé lors de la naissance de l'Anté-Christ : lorsque celui-ci atteindra l'âge de 11 ans, le chien des enfers ira rejoindre son maître, l'Anté-Christ lui-même et lui-seul a le pouvoir de décider de la victoire du Bien ou du Mal, tout se décidera selon sa volonté. Lui seul sera le vecteur de la fin du monde. L'Enfer et le Paradis annonçent donc à leur envoyé sur Terre respectif 'l'heureuse' nouvelle. Mais voilà, ces deux envoyés - l'ange Aziraphale, collectionneur de vieux livres, libraire et anglais, ainsi que le démon à lunettes noires conduisant une Bentley, Anthony J. Crowley (je préfère la version originale du nom, plutôt que la VF qui est Terence Rampa :/) - ne sont pas franchement ravis de cette nouvelle. Pensez donc ! Lorsqu'on a passé plus de 6 000 ans sur Terre, forçément, on finit par avoir des habitudes et à aimer cette bonne vieille planète bleue. Crowley et Aziraphale décident donc de pactiser : ensemble, ils assureront l'éducation de l'Anté-Christ jusqu'à ses 11 ans en tant que parrains, afin d'éviter l'Apocalypse. Ainsi, il ne sera tenté ni par le Bien ni par le Mal et aura une éducation normale. Mais voilà, ce que Crowley et Aziraphale n'ont pas prévus était que l'enfant qu'ils ont surveillé n'était pas le bon : des bébés ont été échangés à la naissance, et le fameux Anté-Christ répond au doux nom d'Adam Young. Maintenant, l'ange et le démon n'ont plus que quelques jours pour essayer de le trouver et de stopper le véritable Anté-Christ avant que ne débute l'Apocalypse...

Ne vous attendez pas à un livre d'action et de drame/tragédie tout simplement parce que ça parle d'une Apocalypse à venir, ça n'a rien à voir avec les films catastrophes sur une possible fin du monde comme en 2012 (où vont-ils chercher tout ça ?), il n'est pas non plus question de parler Dieu, religion, et toussa, ce livre n'est pas fait pour ça. Il est fait pour divertir, amuser, faire rire. On retrouve bien là dans ce livre cet humour so british que j'aime tant. En fait c'est ça : le livre est surtout truffé d'humour qu'autre chose, c'est une tout autre façon de voir l'Apocalypse : rien qu'à voir les quatre cavaliers de l'Apocalypse devenus les quatre motards de l'Apocalypse, mais j'imagine qu'il faut bien suivre le mouvement dans la modernisation, vous vous attendriez à voir le serpent qui a tenté Eve devenir humain puis conduire une Bentley en écoutant du Queen, vous ? C'est ce qu'est devenu Crowley. Et il est croustillant ce personnage, de même que l'ange Aziraphale qui me fait un peu penser à Remus Lupin, libraire mais qui refuse ab-so-lument de vendre ses livres car c'est les siens et que la boutique est juste une excuse pour avoir la place qu'il faut pour sa collection de livres datant de l'époque où l'on a sû publier des histoires jusqu'à aujourd'hui. Et si quelqu'un veut acheter l'un de ses livres, il les en dissuade. Pas très angel-like de sa part mais Aziraphale n'est pas comme les autres anges, c'est peut-être pour ça qu'un démon comme Crowley aime passer du temps avec lui. Après tout, quel ange digne de ce nom contesterait les ordres du Tout-Puissant sur l'Apocalypse ?

Aah, oui, les moments entre Crowley et Aziraphale sont croustillants et drôles, surtout quand ils sont saoûls, lorsqu'ils se disputent en voiture et nourrissent les canards au Saint James' Park. Ce sont ces moments que j'ai le plus adoré dans ce roman, de même  du caractère de Mr Shadwell, vieux grognon assez spécial dans son genre se spécialisant dans le paranormal, et ses boutades avec Madame Tracy (et l'image d'une dame en rose criant "Banzaaii", avec un vieux grincheux, sur une moto n'a rien d'insolite pour eux). Les quatre motards de l'Apocalypse (Guerre, Pollution, Mort et Famine) et le groupe des Eux ne m'ont pas fait grande impression mais c'était toujours 'sympa' de lire leurs aventures. Le récit est vivant et accrocheur au niveau de la narration, le seul bémol est que je doute à classer ce livre en roman. Ce n'est pas vraiment un roman pour moi, on a une histoire coupé en plusieurs récits ou morceaux plus ou moins longs où l'on passe d'un personnage (ou plusieurs) à l'autre sans cesse, avec comme sujet de fond l'Apocalypse à venir et l'Anté-Christ. J'ai eu du mal à m'y faire, malgrè tout, j'ai aimé ce roman. Mais sachez que ce roman a un style particulier, il faut un temps d'adaptation. C'est difficile de trouver un fil conducteur durant les 100 premières pages, on peut trouver quelques longueurs, mais petit à petit, ça se dessine et on s'attache aux personnages, à l'humour des deux auteurs, monstres de la littérature britannique.

Situations incongrues, humour anglais... ce n'est pas l'histoire le plus important en fait (enfin pour moi surtout), mais surtout les personnages intéressants, loufoques, drôles, insolites mais si attachants, je pense surtout à Crowley (Celui-Qui-Terrorise-Ses-Plantes) et à Aziraphale. Ils ont beau être complètement opposés, avoir des camps différents : Enfer vs Paradis, Démon vs Ange, et malgrè cela, ils ne sont pas si manichéens que ça. Et les autres personnages secondaires sont aussi intéressants à lire, surtout ceux avec les noms à coucher dehors, genre : Bière-sans-Alcool, Cruauté envers les animaux, Messages sur le répondeur, un ex-Tous les étrangers surtout les français (aah, quelles relations celles entre les anglais et les français, j'vous dit pas), censés être des Maux pour l'Apocalypse comme Famine ou Guerre.

Et les notes en fin de page... si insignifiantes, mais si drôles. En gros, c'est un livre que j'ai bien aimé dans l'ensemble, mais pour une fois, je vous dirais de ne pas prendre en compte mon avis si vous êtes intéressés par ce livre car critiquer ce livre est quelque chose de périlleux. Le lire, c'est comme une expérience à part. Il faut lire et juger par soi-même, et ne pas trop se laisser influencer par les avis des autres. Ce livre, soit on l'aime, soit on le deteste car il a vraiment un style particulier qui ne peut pas plaire à tous... c'est tellement spécial que tandis que certains adoreront, d'autres detesteront. Comment parler comme il faut d'un tel livre dans une critique ? Pour ma part, j'ai aimé, ce livre regorge de bonnes choses même s'il est loin d'être parfait, j'aime assez pour me ranger près des amoureux de Good Omens (ouip... Crowley et Aziraphale y sont pour beaucoup xD), et maintenant, c'est sûr et certain, je veux lire plus de Neil Gaiman !

Extrait : 

Il y eut un vrombissement, un cri, un choc sourd. La voiture s'arrêta. Aziraphale cligna des yeux, baissa les mains et ouvrit précipitamment la portière.
- Tu as heurté quelqu'un, annonça-t-il [à Rampa/Crowley]
- Pas du tout. C'est quelqu'un qui m'a heurté.
(...) - Vous rouliez tous feux éteints, attaqua Anathème.
- Vous aussi, répliqua Rampa, pris en faute. Un prêté pour un rendu.

Mercredi.

Vendredi 19 novembre 2010 à 18:18

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres/Geisha.jpgGeisha - Arthur Golden.

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L'auteur :

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Photosdauteurs/ArthurGolden.jpg

Arthur Golden, né en 1956, est un écrivain américain, diplômé en Histoire de l'Art Japonais et titulaire d'une maîtrise d'histoire japonaise. Geisha est l'oeuvre qui le rendit célèbre. Arthur Golden enseigne à présent la littérature et les techniques d'écriture, à Boston.

/ ! \ Challenge Histoire / ! \


Quatrième de couverture :
  

A neuf ans, Sayuri est vendue par son père à une maison de plaisir de Kyoto. Dotée d'extraordinaires yeux bleus, la petite fille se plie avec docilité à l'initiation difficile qui fera d'elle une vraie geisha. Art de la toilette et de la coiffure, rituel du thé, science du chant, de la danse et de l'amour : Sayuri va peu à peu se hisser au rang des geishas les plus convoitées de la ville. Ecrit sous la forme de mémoires, ce récit a la véracité d'un exceptionnel document et le souffle d'un grand roman.


Mon avis : 

C'est en regardant, un peu par hasard, le film qui a inspiré le livre, il y a une semaine jour pour jour, que j'ai eu envie de découvrir ce livre. Il faut croire que ce film m'a donné envie de découvrir le Japon, ses coutumes, ses moeurs, ses Geishas, et j'ai englouti le livre en une semaine, j'ai eu du mal à le lâcher, j'ai été prise dans ce roman du début à la fin et je suis presque deçue de savoir que ces "mémoires" sont fausses et que tout n'est que fiction, que l'auteur voulait nous faire croire que c'était vrai bien qu'il s'était inspiré des propos d'une geisha qu'il avait rencontré.

Chiyo Sakamoto est une petite fille de neuf ans, de pêcheurs vivant dans une petite ville nommée Yoroido. Elle vit une enfance heureuse avec ses parents et sa soeur aînée, Satsu, malgrè leur pauvreté. Mais un jour, la mère tombe gravement malade et rien ne semble prévoir une guérison. Le père étant déjà âgé, il accepte de laisser ses deux filles à M.Tanaka qui les vendra dans deux okiyas différentes, à Kyoto dans le quartier de Gion. Avec une autre fille de son âge, Pumpkin, Chiyo vit en tant que servante dans une okiya, une maison qui prenent en charge des geishas. Justement, là où vit Chiyo se trouve une jeune Geisha très belle mais très cruelle, Hatsumomo qui n'hésite pas à lui mener la vie dure. Chiyo tente de s'enfuir avec sa soeur, sans succès. Malheureuse, Chiyo essaye de se faire à sa vie de servante jusqu'au jour où elle grandira, devenant une jeune fille, et rencontrera deux personnes qui vont changer sa vie à jamais : Un président d'une société qui sera la première personne à lui accorder beaucoup de gentilesse, et Mameha, geisha très célèbre et convoitée à Gion qui prendra Chiyo sous son aile pour faire d'elle une Geisha. Apprentie de Mameha, Chiyo, Sayuri de son nom de Geisha, devra affronter les difficultés et déjouer les pièges d'Hatsumomo, folle de jalousie et de haine, tant envers Mameha que Chiyo. La route sera longue et dure, mais Sayuri semble déterminée à réussir et à devenir une Geisha convoitée, et tout cela pour une personne seulement : le Président.

Le Japon est un pays qui m'intéresse et me passionne, bon surtout à cause de manga c'est vrai, mais toute l'histoire, les coutumes et autres de ce pays ont de quoi passionner, c'est donc pour cela que je n'ai eu aucun mal à entrer dans ce roman. Ca m'a permi de découvrir plus de choses sur le Japon, et notamment l'univers assez méconnu des Geishas qui ne sont pas des prostituées mais des personnes raffinées ayant poursuivis études et entraînements, c'est tout un art et d'ailleurs le mot 'geisha' veut dire 'artiste', c'est tout un apprentissage (les rituels, les différents kimonos, les cultes, les cours) et c'est parfois un univers impitoyable, prometteur mais cruel. Le jeu des influences, les méchancetées ou remarques des autres, la jalousie des Geishas s'il s'avère qu'elles ont une rivale, ces hommes hypnotisés par ces femmes magnifiques... Une immersion totale dans le Japon de la moitié du XXe siècle ! C'est 600 pages qui se lisent toutes seules. Et les métaphores de Chiyo, ces mots ou ces noms qu'elle lie à des images, sont magnifiques dans le récit. C'est un personnage attachant, docile, intelligente, déterminée et plutôt jolie, surtout ses yeux couleur bleu-gris, comme de l'eau, tous ces élèments qui l'aideront pour être une geisha accomplie et cela dans le seul but d'approcher et de devenir digne du Président, l'homme le plus important de sa vie, le premier à lui avoir témoigné de la gentilesse.

C'est un livre envoûtant et captivant, quel dépaysement ! L'auteur sait allier l'art de conter une histoire avec la précision des descriptions sur la culture nippone et ce Japon des années 20 (puis 30's), un roman d'apprentissage passionnant, qu'est-ce que j'ai pû lire avidement en tournant les pages, préssée de connaître la suite. Cela faisait un moment que je n'avais pas été happée par ce point là par un livre, pensez-y ! 600 pages lues en une semaine ! Moi qui prend mon temps pour lire, là j'étais avide de continuer à lire l'histoire. Et narrée à la première personne, elle est rendue encore plus touchante puisqu'on a accès directement aux pensées et sentiments de Chiyo/Sayuri. Sans pour autant être un Cendrillon version nippone, ni un Oliver Twist au pays du Soleil Levant, cette histoire reste crédible pour ses lecteurs, l'auteur a vraiment eu une très bonne documentation sur les Geishas, univers méconnu de nous, un univers exotique emprunt de séduction et de mystère, de beauté et raffinement, de cruauté et difficultés, et de l'Histoire du Japon des années 20 et 30 et durant et après la Seconde Guerre Mondiale.

Je me suis pris de passion pour ce roman, cet univers, ces personnages. L'auteur parvient à nous expliquer correctement toute cette culture, sans oublier un seul détail (sans trop révéler certaines parts, comme le rituel du mizuage où des hommes payent cher pour la virginité, le dépucelage d'une jeune apprentie Geisha), et à nous donner des personnages intéressants. Mameha que j'ai beaucoup aimé, la "grande soeur" (ou marraine) de Chiyo, en s'occupant de son apprentissage et en l'aidant à devenir une grande Geisha, bien qu'elle le fait surtout pour se venger d'Hatsumomo, la faire tomber ; Hatsumomo, geisha cruelle, jalouse, impitoyable mais très belle et célèbre. Une vraie tête à claque, je redoutais les mauvais tours qu'elle jouait à Chiyo. Puis les femmes qui s'occupent de l'okiya où vit Chiyo : Granny, Mère et Tatie. Et les hommes aussi, qui ont une grande place dans ce roman : M. Tanaka qui a vendu Chiyo dans une okiya, M. Bokku qui l'y a emmené, Le Président homme crucial dans la vie de Sayuri, Nobu associé du président et homme marqué par la guerre qui sera aussi important dans la vie de Sayuri bien quil est complexe dans ses sentiments, on ne sait jamais ce qu'il veut.

Ici, pas de manichéisme : pas de Sayuri petite fille innocente et toujours pure contre la méchante Hatsumomo. Elle est faible mais touchante, dénuée de tout sentiment malsains mais s'il faut se venger, elle le fera. Chaque personnage a un penchant sombre : Mameha est une bonne tutrice et a beaucoup aidé Chiyo mais elle est mue par son désir de se venger d'Hatsumomo qui n'a aucune onde positive en elle, Pumpkin qui aime bien Chiyo mais qui est faible et ne peut rien refuser à Hatsumomo, la Mère qui ne cherche qu'à s'enrichir et à choisir la geisha qui lui gagnera le plus d'argent, et etc.

Un roman passionnant, selon moi, avec une histoire crédible, des personnages avec des facettes intéressantes, quelques remarques amusantes des personnages, avec le charme et toute la poésie du Japon, de jolies métaphores, une manière plus contemplative de voir le décors et les personnages, tout est bien décrit, univers, Histoire, langage... et enfin une héroïne attachante et touchante par ses sentiments. Et mon Dieu, la fin... Bref, coup de coeur <3 !

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Illustrations/geisha.jpg

Image d'une Geisha, dans un paysage neigeux.

Extrait : 

Je fis alors une chose très insultante : je m'inclinai devant Hatsumomo, puis ouvris la porte et sortis sans répondre. Elle aurait pu me frapper, mais elle se contenta de me suivre dans le couloir.
- Si tu es curieuse de savoir ce que ça fait de rester servante toute sa vie, demande à Tatie ! continua-t-elle. Vous vous resemblez déjà comme les deux extrémités d'une ficelle. Elle a sa hanche cassée. Tu viens de te casser le bras. Et tu finiras peut-être par ressembler à un homme, comme elle !
- C'est ça, Hatsumomo, dit Tatie. Je reconnais bien là son charme légendaire. On ne s'en lasse pas.

8.

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