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L'auteur :
Anne Rice, de son vrai nom Howard Allen O'Brien, est un écrivain américain, née le 4 octobre 1941. Auteur de romans fantastiques, elle devint célèbre grâce à son roman Entretien avec un Vampire avant de lui donner une saga : Les Chroniques des Vampires. Elle s'illustra également dans des romans sur des sorçières, des momies, des contes érotiques, et sur la religion.
Les chroniques des Vampires (T.2) Lestat le vampire. / Les chroniques des Vampires (T.3) La reine des damnés. / Les chroniques des Vampires (T.4) Le voleur de corps. / Les chroniques des vampires (T.6) Armand le vampire. / Les chroniques des vampires (T.7) Merrick. / Les chroniques des vampires (T.8) Le sang et l'or. / Les nouveaux contes des vampires (T.1) Pandora. / Les nouveaux contes des vampires (T.2) Vittorio le vampire.
Quatrième de couverture :
De nos jours, à la Nouvelle-Orléans un jeune homme a été convoqué dans l'obscurité d'une chambre d'hôtel pour écouter la plus étrange histoire qui soit. Tandis que tourne le magnétophone, son mystérieux interlocuteur raconte sa vie, sa vie de vampire.
Mon avis :
Je n'ai pas encore parlé d'Anne Rice sur ce blog, il faut dire que je n'ai commençé à vraiment découvrir cette auteur que récemment. A l'origine, j'avais découvert ce titre et cette auteur sur la blogosphère que vers 2005/2006, et si au vu du résumé, le livre ne me tentait pas (je n'avais encore pas tenté la littérature vampirique, ce n'était pas un genre qui m'attirait avant de lire Dracula, comme quoi on ne peut pas savoir si on aime si on a pas essayé), j'avais quand même retenu ce titre dans un coin de ma tête pour ne le ressortir que cette année alors que j'avais visionné, un peu par hasard, le film adapté du livre en VO Interview with the Vampire ; et j'avais adoré ce film qui reste sans doute l'un de mes coups de coeur dans le domaine du cinéma (je n'aime pas Tom Cruise habituellement, mais j'avoue qu'il a merveilleusement joué, il m'a bien fait rire... ce doit être à cause de lui que j'ai mieux aimé et même supporté Lestat dans ce tome xD)
Alors, influençée par le film, j'ai commandé le livre qui s'avère être le tome un d'une saga nommée La Chronique des Vampires. Livre reçu lundi et lu... que dis-je, dévoré, la même journée. Une journée entière sur mon lit à écouter une compilation d'Apocalyptica et Mylène Farmer en même temps que je lisais, à lire attentivement le récit de Louis, sa vie de vampire, les belles descriptions, les personnages... c'était une lecture dont je ne suis pas sortie indemne, ce livre m'a vraiment marqué. Ce livre, c'était... c'était... wouah ! Les mots me manquent pour décrire une telle merveille ! je me rends bien compte que je parle encore sous le coup de l'émotion, sous mon enthousiasme encore apparent qui m'influençe dans mon billet mais ce qui est sûr, c'est qu'Entretien avec un vampire est devenu mon gros coup de coeur de cette année. Quand je pense que je n'étais pas emballée au début, non mais franchement... Avec Anne Rice, j'ai eu envie de lire d'autres récits sur des vampires, d'écouter la soundtrack du film, de relire Dracula, de revisionner le film, de découvrir la Nouvelle-Orléans, de revoir Paris à nouveau, de relire très très souvent Entretien avec un vampire, de retrouver Louis, Lestat, Armand... et là, je compte relire encore ce volume, mais doucement (à cause des révisions pour le BAC), pour mieux savourer ma lecture, prendre mon temps cette fois-ci, m'arrêter sur des paragraphes, me laisser emporter par les mots...
Petit résumé d'abord avant de continuer mon avis ; c'est dans une chambre d'hôtel, à San Francisco, que commençe cette histoire : un jeune journaliste a été convié par un étrange individu à l'accent français dans un bar. Sous le magnétophone, il va lui confier une histoire à la fois incroyable et étrange qui est l'histoire de sa vie ; vie qui n'a rien de si banale car l'individu en question de révèle être un vampire depuis plus de 200 ans ! Tout avait commençé en 1791, quand cet individu nommé Louis de Pointe du Lac était encore mortel, patron d'une plantation à la Nouvelle-Orléans, fils aîné d'une famille française ayant immigré dans le nouveau monde, avec ses parents, sa soeur et un frère nommé Paul. Tout était bien avant que tout ne bascule avec la mort accidentelle de Paul qui fera sombrer Louis dans la dépression, recherchant la mort mais étant trop lâche pour se la donner lui-même. Une nuit pourtant bouleversera sa vie entière alors qu'il se fait attaquer par un vampire. Vampire qui viendra chercher Louis la nuit suivante avec la proposition de faire de lui un vampire et c'est la vie entière de Louis qui prendra un autre sens... ainsi que sa non-vie. Je n'en dit pas plus, je ne veux pas risquer de dévoiler tout le livre, ce serait un crime !
J'ai beaucoup aimé ce livre, bien que l'on pourrait reprocher les nombreuses descriptions parfois trop longues, mais je n'ai pas eu trop à me plaindre (sauf à un passage lors de la première visite au Théâtre des Vampires), pour moi, ça reste un très bon livre, différent des livres de vampire que j'ai pû lire jusqu'à présent (ce qui est peu xD) tout en respectant certains élèments symboliques des vampires (le cerceuil, l'obligation de ne 'vivre' que la nuit, boire le sang pour survivre, la force...), et d'autres pas (notamment l'ail ou les crucifix). On trouve une introduction de l'univers des vampires et de leur société, mais ce fut un goût de trop peu, j'imagine qu'on en saura plus par la suite, car ce tome est exclusivement du point de vue de Louis, vampire nouveau-né dans le monde de la nuit et malgrè tout son bon vouloir, son maître-vampire reste assez radin sur les informations concernant leur 'espèce', leur monde ; ce qui n'aide pas Louis à s'adapter à sa nouvelle condition, son nouveau lui, en effet Louis a du mal à s'harmoniser avec son côté vampirique. On s'en apperçoit très bien, ce tome se centrant majoritairement sur Louis, ses reflexions sur tout : l'immortalité, la religion, la vie de vampire... c'est troublant, sensuel, passionnant, captivant, parfois terrifiant et choquant ; on découvre à quel point Louis est un être profond, il ressent les choses si profondément, il a une telle capacité à souffrir, à ressentir qu'on ne peut s'empêcher d'être touché.
Louis reste mon personnage préféré dans ce tome. Si humain, si profond, si touchant pour un vampire. Ses lamentations, contrairement à certains lecteurs, ne m'ont ni gêné ni agaçé, il a une telle profondeur psychologique. Il a des principes moraux qu'il a du mal à suivre avec sa transformation en tant que vampire qui est loin d'entraîner chez lui un changement fixe et stable, tout se fait progressivement, petit à petit. Il va garder longtemps ses principes, ses croyances, sa foi en Dieu si forte, ce qui l'empêchera de vraiment bien plonger dans le monde des vampires, pendant longtemps il sentira sur lui le poid de la culpabilité à chaque fois qu'il doit tuer pour se nourrir, et quel sentiment horrible que celui de la faim, la soif de sang qui dévore l'intérieur et consumme l'être, c'est une évolution douloureuse de la psychologie que celle de Louis. Et quand enfin il quitte ce stade de culpabilité, c'est pour en rencontrer d'autres. J'ai aimé suivre ce jeune homme, ce vampire troublé, humain. Isolé des autres humains depuis sa transformation, vivant avec Lestat, son maître vampire avec qui il aura des relations conflictueuses, ils n'ont pas la même vision du monde, c'est un couple étrange, il y a beaucoup d'ambiguïté (déjà, rien que la première nuit de Louis en tant que vampire, il a dû dormir dans le même cerceuil que Lestat qui avait oublié de lui en prendre un), une étrange relation d'amour et de haine, de respect et de dégoût que Louis ressent envers Lestat, des sentiments contradictoires et Lestat lui-même fera des gestes assez contradictoires parfois. J'attends de lire le second tome, Lestat le vampire pour mieux comprendre ce personnage intriguant.
On trouve aussi le thème de l'homosexualité qui est abordée, qui semble être plus aceptée dans le monde des vampires. Je n'ai jamais vu ce thème dans la littérature auparavant (Dumbledore ne compte pas vraiment, on ne l'a jamais sû avant que JK Rowling ne nous le révèle dans une interview quelques mois après la sortie du dernier tome d'Harry Potter), ni dans des films, ça ma fait tout drôle la première fois mais étrangement, ça me plaît ! L'existence de Louis est passionnée, mouvementée, violente, brillante, désespérée. Il y a des relations ambigües avec les personnages, notamment entre Louis et Lestat ; Louis et Armand, Louis est captivé par le vampire Armand - 'gérant' d'un établissement à Paris : le Théâtre des Vampires où des vampires jouent des pièces de théâtre pour des mortels, jouant la mort sur scène ce qui est ironique - Armand lui-même 'flirtant' avec Louis [ il y a des paroles très claires : il désire posséder Louis, l'aimer, l'avoir auprès de lui ] un amour tordu, une relation ambigüe ; et enfin Louis et Claudia, Claudia la petite fille transformée en vampire par Lestat, Claudia qui est d'abord une charmante petite fille mais qui finit par mûrir, devenir une femme enfermée dans un corps de petite fille, elle cache une tueuse sanguinaire sous ses airs adorables, je ne sais comment définir la relation entre Louis et Claudia, il y a quelque chose de pervers mais en même temps une affection paternelle, comme un père avec sa fille...
Enfin bref, je m'arrêterais là au risque de trop en dire ; en gros, le livre (comme le film, dont le film a été rédigé par l'auteur elle-même) est très bien, envoûtant, sensuel, attachant, parfois ambigü et déroutant pour certains passages expliquant par exemple les meurtres des vampires, le désir...des personnages aussi qui ne déçoivent pas, on s'attache à eux. Non... je n'ai pas été déçue, je dirais même qu'il me tarde d'être en Juillet après le BAC pour que je puisse enfin commander et lire les tomes suivants car Anne Rice a attisé mon interêt ! J'aime énormément sa plume, je suis tombée sous le charme, littéralement. Franchement, je ne comprends pas toutes ces mauvaises langues qui disent que ce n'est pas Stephenie Meyer qui a "ruiné" le thème des vampires, mais Anne Rice. Non, je dirais qu'Anne Rice a en quelque sorte donné une voix aux vampires, eux qui dans beaucoup d'oeuvres n'étaient que les méchants prédateurs, ici, on découvre le vampire lui-même, on ne suit plus le point de vue des victimes innocentes ou des chasseurs de vampires, mais bien du vampire lui-même, un vampire "humanisé" en quelque sorte...
Extrait :
Quand il (Lestat) eut rattrapé l'esclave, il le baîllonna, l'immobilisa et dégagea son cou.
- Allez-y, me dit-il. Vous ne pouvez plus revenir en arrière.
J'obéis, révulsé et impuissant. Je m'agenouillai près de l'homme qui se débattait, plié en deux, et, me cramponnant des deux mains à ses épaules, enfonçait dans son cou mes dents, qui ne faisaient que commençer leur transformation. Je dus déchirer la chair, au lieu de la percer ; mais, la blessure ouverte, le sang coula, et, quand je fus soudé à son cou, que je commençai à boire..., tout le reste disparut.
Première partie.