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Mardi 4 août 2009 à 19:36

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Quatrième de couverture : 

Vampire impie, qui ne croit ni en Dieu ni au diable, ivre d'amour et de sensualité, résolu à découvrir les mystérieuses origines de ses semblables, Lestat se lance dans une quête effrénée qui va nous transporter du Paris de Louis XV à l'Egypte ancienne pour nous amener à San Francisco de nos jours où, devenu chanteur de rock, il lance un défi suprême aux 'puissances des ténèbres'.


Mon avis : 

J'ai bien dû batailler pour l'avoir, mais je l'ai enfin ce second tome, maintenant je m'arrête un peu au niveau des achats concernant la saga, Anne Rice me coûte trop cher !

Dans ce second tome, Lestat de Lioncourt est la star ! Comme son compagnon perdu, Louis de Pointe du Lac, il se met à raconter sa vie, sa jeunesse de mortel en France, comment il est devenu vampire avant la Révolution Française, son irrépressible quête d'amour et d'attention, sa rencontre avec les autres vampires comme Armand, Marius de Romanus qui lui révèle le secret de l'origine des vampires, puis sa rencontre avec les premiers vampires : Enkil et Akasha... je n'en dis pas plus !

Je dois avouer que si j'avais aimé le personnage de Lestat dans le premier tome, il m'avait bien moins touché que celui de Louis, contrairement à Louis, il est plus artificiel, il est tout ce que Louis n'est pas et on le remarque dans le ton employé dans ce tome : Lestat nous conte tout de façon légère, moins grave, nostalgique, plus cynique, ironique, même s'il y a des évènements plutôt sombres et émouvants dans le roman, touchants [ le moment où il transforme sa mère, mourante, en vampire ; les relations avec son ami Nicolas de Lenfent, son désespoir lorsqu'il se retrouve transformé en vampire, la folie de Nicolas ], Lestat reste un personnage très intéressant à (re)découvrir, on voit une facette plus humaine de lui, très différente de celle d'Entretien avec un vampire. On a l'impression de lire un autre Lestat : loin du vampire froid et cruel du premier tome, Lestat est plus humain, plus vivant, drôle, cynique, touchant, bien toujours cruel et imbu de sa personne parfois mais fascinant, un peu cinglé sur les bords, mais séducteur, charmeur, charmant, assez solitaire au début, défiant toutes les lois et coutournant toutes les règles... combien de fois dans ma lecture je me disais que ce qu'il faisait n'avait aucun sens, avant de finir par éclater de rire ?

 J'ai souvent fait la comparaison entre le Lestat du tome un et celui du second, aussi, car même si Louis laissait planer une ombre de mystère sur Lestat dans Entretien avec un vampire, ce sont deux Lestat différents, à croire qu'Anne Rice a changé d'avis en cours de route, ce qui est assez surprenant, déroutant, même si parfois les sentiments de Lestat dans ce tome se réconcilient quelque peu avec son attitude du premier tome. Anne Rice justifie ce fait que dans le premier tome, Louis était amer face à Lestat et qu'il n'était pas tout à fait honnête dans ses descriptions (pourtant, il m'avait semblé lire dans le tome un un certain regret chez Louis d'avoir été si amer avec Lestat), donc... idée de départ modifiée ou pas ? Parce que là, ça fait passer Louis pour un menteur (et Armand qui perd un peu de son aura, il m'a paru assez cinglé, tordu Armand, même si j'ai découvert un visage de lui heu... intéressant dans ce tome !).

Mais sinon, c'était un très bon tome, même si j'aurais préféré que Lestat nous parle plus de Louis (ouioui, j'aime beaucoup ce personnage, je l'attendais impatiemment, dommage qu'il n'apparaisse qu'à la dernière partie du roman) même si c'est clair qu'on sent que Louis était en quelque sorte le grand amour de Lestat, à quel point ils sont attachés l'un à l'autre, combien ces moments entre Louis et Claudia furent chéris, les sentiments de Lestat à l'égard de ses deux enfants vampires sont touchants. J'ai beaucoup aimé lire l'épopée de Lestat dans le monde des vampires. Il vit pleinement chaque nouvelle expérience, va jusqu'à la provocation pour trouver des réponses à ses questions, à attirer l'attention sur lui, décide de ses propres lois, contourne les règles. Sa vie de mortelle, quoiqu'un peu longue lorsqu'elle est relatée dans le roman, s'avère aussi intéressante que sa vie de vampire. Sa vie en Auvergne, sa fuite à Paris, sa rencontre avec les autres vampires : Armand, le sage Marius, les légendes d'Akasha et Enkil... J'ai beaucoup aimé aussi l'atmosphère qui se dégage de ce tome, comme pour la saga, c'est assez facile d'accès, c'est riche, bien recherché, élégant, expressif, l'écriture correspond bien au style et caractère de Lestat, immortel passionné.

Certes il y a eu des moments un peu... too much (je ne m'attendais absolument pas à voir Lestat star du rock, ça faisait un peu trop pour moi, assez ridicule avant que je ne m'habitue à cette idée), il y a eu des moments creux ou longs, mais pas trop, on reste quand même accroché au livre, à l'histoire, c'est très intéressant, fascinant, on a des personnages charismatiques, chacun a quelque chose à nous offrir, ils nous permettent pour la plupart d'en apprendre un peu plus sur l'origine des vampires, et le récit se tient parfaitement. Certaines zones d'ombres du tome un s'éclaircissent ici, surtout concernant les origines des vampires, et la fin de ce tome donne envie de se (re)plonger dans la suite, La reine des damnés. Vraiment un très bon tome.

Extrait : 

'Comment va la légende vivante ?' chuhota-t-il (Louis).
J'entendais clairement son accent français, alors que je n'avais jamais pû entendre le mien.
J'oubliai toutes les phrases hargneuses et maussades que je m'étais proposé de prononcer et je le pris dans mes bras.
Nous nous étreignîmes comme nous ne l'avions jamais fait jadis. Je le serrai contre moi comme j'aurais serré Gabrielle, puis je laissai mes mains courir sur ses cheveux, son visage, le dévorant des yeux comme s'il m'appartenait. Il en faisait autant de son côté. Je le sentais déborder d'affection et d'une fièvreuse satisfaction presque aussi violente que la mienne.

Dionysos à San Francisco. 1985.

Jeudi 20 mai 2010 à 18:25

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres/DraculalImmortel.jpgDracula l'Immortel - Dacre Stoker et Ian Holt.

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Les auteurs :


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Dacre Stoker est un citoyen canadien résidant aux Etats-Unis, il est également le petit-neveu de l'écrivain Bram Stoker, auteur de Dracula.
Ian Holt est un spécialiste du comte Dracula, qui a étudié les arts, l'écriture.



Quatrième de couverture :

Seule fiction littéraire soutenue par la famille du créateur de Dracula, cette oeuvre a été écrite par Dacre Stoker, l'arrière petit-neveu de celui-ci, et Ian Holt, spécialiste émérite du célèbre prince vampire.


En 1888, un groupe de six intrépides a réussi à détruire Dracula aux portes de son château de Transylvanie. Vingt-cinq ans plus tard, ils se sont dispersés mais le souvenir de cette périlleuse aventure où l’un d’eux a laissé sa vie les poursuit. Combat quasi mystique contre les forces du mal, vengeance d’amoureux endeuillés ou inextinguible jalousie : les raisons mêlées de leur acte continuent de perturber leur existence et la disparition du prince des ténèbres n’a pas apaisé leurs tourments.

Une mort inexpliquée devant un théâtre parisien et un deuxième assassinat d’une effroyable cruauté au cœur de Londres vont réveiller la peur. Du Quartier latin à Piccadilly Circus, l’ombre de Dracula semble à nouveau planer… Les héros d’autrefois devront faire face à un ennemi insaisissable aux attaques sournoises ou d’une violence inouïe, mais aussi à leurs propres démons. De quoi brouiller les pistes et troubler les esprits, dans une intrigue menée avec maestria qui ressuscite le fantasme et la malédiction de l’immortalité.



Mon avis : 

En tant qu'adoratrice du célèbre roman de Bram Stoker, je ne pouvais pas passer à côté de ce roman qui s'annonçe comme une suite du célèbre Dracula, écrite en plus par un des héritiers de l'écrivain. Et bien, que dire, que dire ?

Pauvre Bram Stoker qui doit se retourner dans sa tombe. Qu'a-t-on fait à son célèbre Dracula, oeuvre pour laquelle il a passé des années à écrire et à faire des recherches ? J'ai une envie soudaine d'aller trouver les 70 héritiers de Bram Stoker et de les secouer un bon coup, et de leur demander s'ils n'avaient pas bu ou étaient devenus fous le jour où ils ont donné leur approbation, leur consentement quant à la publication de ce livre. J'admets que l'affaire du film Nosferatu a profondément blessé la famille, car Hollywood en a pris les droits d'auteur en quelque sorte, et a escroqué la famille, et que donc, ils voulaient beaucoup se réapproprier Dracula, mais quand même ! Ils appellent ça une oeuvre fidèle ? 

 Je n'ai pourtant rien à reprocher au style d'écriture. Je trouve que les auteurs (comment peut-on écrire un livre à plusieurs oO ?) s'en sortent bien, j'ai été suffisament "appée" par l'histoire au point de continuer sans problème, et bien-sûr, ce n'est pas le style de Bram Stoker, et on entre pas dans l'histoire à travers un journal intime, des extraits de lettres ou de journaux, comme dans l'oeuvre originale, et le livre aurait été une belle histoire si les personnages étaient restés fidèles à eux-même, ou si les auteurs avaient raconté une histoire de vampire avec des personnages à eux, qu'ils auraient crées. L'intrigue était intéressante pourtant : nos héros, 25 ans après, vieux et fatigués, mais obligés de se confronter au mal qu'ils ont combattus auparavant, alors que le fils de Jonathan et Mina : Quincey Harker, est dans l'ignorance la plus totale concernant le passé de ses parents.

A ceux qui ne veulent rien savoir, ne continuez pas. Sinon, cliquez et faites passer votre souris sur l'écriture blanche que j'ai mise entre crochets : [
D'abord, j'ai du mal à comprendre la présence de l'auteur, Bram Stoker, dans ce livre, de plus, il n'est présenté que comme un malheureux, un colérique, jaloux du succès de son rival : Oscar Wilde, persuadé que son Dracula sera vite oublié de la littérature tandis que l'on se souviendra pendant des années du Portrait de Dorian Gray. L'histoire de Dracula que Van Helsing lui-même aurait raconté à l'auteur, trahissant ainsi le groupe qui avait fait serment de ne jamais divulguer quoique ce soit de leur passé. Je rajouterais d'ailleurs au sujet de Van Helsing, que, le pauvre, a bien été dénaturé ! Le personnage préféré de Bram Stoker en plus ! C'est pourquoi il lui avait donné son prénom (Bram, diminutif d'Abraham). 
J'avoue, qu'en achetant ce gros pavé, je m'attendais bien à ne pas retrouver le style et les personnages à la sauce Bram Stoker, mais Dracula avait été et reste l'un de mes coup de coeur, et puisque ce livre était la seule fiction sur Dracula soutenue par les descendants de l'auteur, je m'étais dit 'pourquoi pas ?'. Même si j'appréhendais, j'avais peur que les auteurs ne massacrent les personnages... peur fondée ! En fait, non, ils ne massacrent pas les personnages, je suis trop gentille dans cette expression... non, je veux dire... les piétiner, les rouler dans la boue, les massacrer à coup de hache, en passant la voiture dessus en marche avant-arrière-avant-arrière avant de brûler le reste puis de le jeter aux ordures.
Alors, alors... Van Helsing ? Transformé en vampire ? Par Dracula ? J'avoue que le concept aurait été intéressant : le chasseur de vampire devenu lui-même vampire, quelle ironie du sort, mais en fait, dans le livre, au lieu de s'épouvanter, il y prend goût, et il n'hésiterait pas à tuer Quincey Harker si le jeune homme n'adhérerait pas à ses idées ! Mais la cerise sur le gâteau est que ce serait Van Helsing et non pas Dracula, qui aurait tué Lucy à la suite d'une mauvaise transfusion sanguine. Le bon Dracula, dans son immense bonté, l'aurait transformée en vampire pour la sauver ! Et Dracula, il est pas mieux ! Le si cruel Dracula, ici, est transformé en pauvre innocent incompris, pris pour le grand méchant de l'histoire, alors qu'il n'a rien fait de mal. Le moment où j'ai vraiment failli balancer le bouquin est lorsque les auteurs nous ont servi un scénario à la Star Wars : "Non Quincey, je n'ai pas tué Jonathan Harker, celui que tu crois être ton père... non... JE SUIS TON PERE !!!" Quincey ? Fruit d'une relation Mina/Dracula ? Dracula et Mina qui s'aiment ? Mina en vampire ? Mina qui trompe son mari, Mina qui a toujours aimé Dracula ? Et le reste des héros : Jonathan, Arthur, Seward... tous transformés en abrutis incapables qui ont mal vieillis, sans aucune profondeur.
La présence d'Elisabeth Bathory, la très tristement célèbre comtesse sanglante, l'évocation de l'ère victorienne, du Titanic et de Jack l'Eventreur paraissaient tellement prometteur pourtant... et vlan, qu'on nous sort : Bathory est Jack l'Eventreur, c'est elle le grand méchant de l'histoire, elle qui veut se venger des héros, elle qui veut tuer Dracula qui veut la tuer pour stopper le carnage en la suppliant de laisser nos héros tranquilles. Bouahaha, quelle plaisanterie ! Mais pincez-moi, je rêve !
De plus, les auteurs dénaturent le mythe du vampire : ils peuvent regarder sans crainte des crucifix, on voit leur reflet dans la glace, Dracula peut encore procréer alors que lui et tout son organisme sont sensés être morts !
]


Bon, je ne me suis pas plainte sur tout, je risquerais de pondre un roman, mais je plains sincèrement Bram Stoker. Même ses notes n'ont pas vraiment servi son arrière petit-neveu qui a voulu s'en inspirer. Certes, on découvre des personnages qui auraient pû/dû se retrouver dans l'oeuvre originale, et tout ça mais... non, et si l'auteur ne les a pas insérés dans son oeuvre, c'est qu'il y a une raison.

D'autre part, si on considère le livre en lui-même, c'est une bonne histoire de vampire avec ses défauts et ses qualités. Le problème est que ce n'est pas une simple histoire de vampire : les auteurs ont misé haut en s'attaquant à une suite de Dracula. A côté du chef-d'oeuvre, cette suite ne tient pas la route et même si les auteurs ont beaucoup repris l'oeuvre originale, il trahissent beaucoup d'élèments de Dracula, contredisent Bram Stoker, et on ne retrouve pas les personnages originaux, ils vont à l'encontre des idées reçues, on a de la violence gratuite, des personnages méconnaissables... j'avoue qu'ils pourraient vieillir ainsi, mais... non, je peux vraiment pas...
En gros, lecture plaisante, mais que les connaisseurs et admirateurs du chef d'oeuvre de Bram Stoker, comme moi, ne portent pas trop haut leurs espérances sous risque de grosse deception...

Maintenant, je vais tenter de me remettre de cette lecture en relisant la vraie bonne oeuvre. Rien ne vaut du vrai Bram Stoker, avec le Dracula qu'il a crée, croyez-moi. Si vous voulez du Dracula, découvrir le vrai Dracula, lisez le roman d'origine !

Extrait : 

Un bruit de pas à l'extérieur lui fit dresser l'oreille.
- Beth ?
N'obtenant pas de réponse, il se reprit : - Wentworth ?
Toujours rien. Derrière la porte, une ombre passa sur le sol de marbre. On marchait dans le couloir. Des bruits de pas, à nouveau... Holmwood se précipita dans le corridor.
- Qui est là, nom d'un chien ?
Silence. Manifestement, Arthur était seul. Il sentit un courant d'air froid, puis perçut comme une respiration. Il regarda autour de lui, rien. Il remarqua alors la fenêtre ouverte. Le mystère est résolu. Il alla pour la fermer, souriant de sa paranoïa, et pensa à ses anciens camarades légionnaires qui se seraient volontiers moqués de lui. Une fois le loquet baissé, Arthur revint au bureau, quand il huma une odeur familière. Du lilas ? Sûrement pas en cette saison. le parfum préféré de Lucy... Cette seule pensée lui donna la chair de poule. A l'époque, il le faisait venir de Paris spécialement pour elle.

Chapitre XXXII.

Lundi 21 juin 2010 à 14:36

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Carmilla - Sheridan Le Fanu.

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'All this beauty is killing me'
- Beauty of the beast, Nightwish -


L'auteur :

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Joseph Sheridan Le Fanu, (1814 - 1873), était un écrivain irlandais, l'un des auteurs majeurs du fantastique, célèbre pour son roman gothique et vampirique, Carmilla.





Quatrième de couverture : 

Il était une fois une jeune fille qui s'ennuyait un peu en compagnie de son père dons son château de Styrie. Jusqu'à l'arrivée accidentelle de Carmilla, pour qui Laure éprouve aussitôt une amitié trouble, faite d'attirance sensuelle et du sentiment qu'il existe entre elles des liens mystérieux. Mais qui est Carmilla ? Comment se fait-il qu'elle ressemble étrangement à la jeune femme qui hantait jadis les cauchemars de Laure ? Et qu'à mesure que celle-ci dépérit, le teint de Carmilla prenne " un velouté et un éclat particuliers " ? Suivi de trois nouvelles où se retrouve le sens de l'horreur d'un des grands noms de la littérature irlandaise, un classique du fantastique " gothique " qui a donné lieu à nombre d'adaptations cinématographiques (dont Et mourir de plaisir, de Roger Vadim, 1960) et compte parmi les principales sources d'inspiration du fameux Dracula de Bram Stoker.


Mon avis : 

Livre lu il y a plusieurs mois, et je n'en écrit la critique qu'aujourd'hui, bouh, honte à moi ! Quand on aime la littérature vampirique, impossible de passer à côté de ce grand classique qui a influençé Bram Stoker et son célèbre Dracula. Car en effet, Carmilla est née 25 ans avant Dracula, et c'est plus le prince de Transylvanie qui a retenu l'attention des foules. Pourtant, Carmilla est un très bon roman. Un brin gothique, avec un soupçon d'horreur et de sensualité, une écriture magnifique qui donne toutes ces lettres de noblesses aux vampires. Une oeuvre à ne pas râter ! Un chef-d'oeuvre de l'apparition du vampire dans la littérature du XIXe siècle.

Dans un château de la lointaine Styrie, vit une jeune fille solitaire et maladive, Laure. Sa solitude vient à être troublée par l'arrivée d'un attelage accidenté non loin de là. Le père de Laure offre l'hospitalité à la victime de l'accident, la ravissante Carmilla. Alors qu'un nouveau train de vie commençe pour la jeune Laure, une étrange maladie se répand peu à peu dans leur région, et Laure elle-même, inquiète, est victime d'étranges évènements, la nuit. Sans le vouloir, elle se retrouve proie à la séduction de Carmilla, et un amour étrange, ineffable grandit entre ces deux femmes, entre le prédateur et sa proie. Un amour dangereux et interdit. Un poison qui se répand lentement dans les veines, un amour assassin...

C'est un délice, vraiment. Carmilla est presque autant intéressante et fascinante que Dracula. Une femme vampire, mi-femme, mi-bête, ni morte ni vivante qui entraîne dans sa séduction la douce et faible Laure, elle se laisse aimer et assassiner par Carmilla, lentement. C'est une relation d'amour ambigüe que partagent ces deux êtres, un amour profond mais dangereux, mortel, comme un poison qui se répand lentement mais sûrement. C'est l'influence de cette femme vampire incroyable qui détruit tout sur son passage, le tout sur un fond gothique, un décor étrange de forêt et de ruines. C'est sensuel et effrayant mais si passionnant. On se doute de ce qui va se produire, on connaît le mal dont souffre Laure, on devine bien qui est cette Carmilla, et on assiste, impuissant, au déroulement du récit. Ce personnage est sans doute le plus intéressant, non seulement d'être une femme-vampire, elle excerce comme un charme mortel sur Laure, elle use de psychologie humaine, des jeux subtils de la séduction... c'est une relation bien étrange mais qui fascine.

C'est vraiment un beau roman du vampirisme du XIXe siècle, peut-être mieux que Dracula, alors que Dracula est l'un de mes gros coups de coeur !

Extrait : 

Elle était d'une taille au-dessus de la moyenne, mince et étonnamment gracieuse. A l'exception de l'extrême langueur de ses gestes, rien dans son aspect ne révélait qu'elle fût malade. Elle avait un teint éclatant et coloré, des traits menus parfaitement modelés, de grands yeux noirs au vif éclat. Sa chevelure était magnifique. Jamais je n'ai vu des cheveux aussi épais, aussi longs que les siens, lorsqu'ils retombaient librement sur ses épaules. Je les ai bien souvent soulevés dans mes mains, et me suis émerveillée en riant de les trouver si lourds. Prodigieusement fins et soyeux, ils étaient d'un brun très sombre, très chaud, avec des reflets d'or. Quand elle était étendue sur sa chaise-longue, dans sa chambre, me parlant de sa voix douce et basse, j'aimais les dénouer et les laisser tomber de tout leur poids, pour ensuite les enrouler autour de mes doigts, les natter, les étaler, jouer avec eux. Ciel ! si j'avais su alors tout ce que je sais maintenant !

Jeudi 24 juin 2010 à 14:26

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres/DraculaMonAmour.jpgDracula, mon amour - Syrie James.

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 L'auteur :

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Syrie James, (née en ?), est une auteur américaine, connue pour son roman best-seller The Losts Memoirs of Jane Austen, et aussi pour son autre livre The Secret Diaries of Charlotte Bronte. Elle est diplômée de l'université de Californie en anglais et en communication. Elle vit actuellement à Los Angeles avec son mari et ses deux fils.




Quatrième de couverture : 

Sept longues années se sont écoulées depuis la fin tragique de l'aventure qui nous a opposés au Comte Dracula, moi, Mina Harker, mon mari, Jonathan, et trois de nos amis.  Et pourtant... je me souviens de chaque trait de son visage, de chaque muscle de son corps, comme s'il n'avait jamais cessé de m'étreindre. Aujourd'hui, je ne peux plus supporter le poids de la culpabilité et je me dois d'écrire ce qui s'est réellement passé. Loin du monstre qu'il pouvait être parfois, il était aussi un homme magnifique, d'une beauté terrifiante et d'une intelligence remarquable. Je l'ai aimé au premier regard, d'une passion dévorante, charnelle et interdite. Et j'aime à croire que cet amour incendiaire fut partagé. Voici mon journal intime. Voici la véritable histoire de Dracula.

Mon avis : 

J'avoue que malgrè ma méfiance face à des suites ou réecritures de romans cultes, ce livre me faisait envie. J'avais adoré le célèbre roman de Bram Stoker, et après l'immense deception de la pseudo-suite écrite par son héritier, Dracula l'Immortel, je m'étais dite qu'on ne pouvait pas faire pire.

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J'ai été vite prise dans le roman, le style d'écriture est fluide, facile à lire, j'aime beaucoup la plume de Syrie James, j'ai suffisament accrochée pour continuer et terminer le live au plus vite. Niveau écriture, rien à reprocher, c'était très bien. Elle a bien retranscrit l'Angleterre Victorienne, les lieux, les émotions de Mina. Bon, j'avoue que le personnage de Mina Murray/Harker ne m'intéressait pas tellement dans le roman original, préférant Van Helsing, Renfield le patient fou, et le trio Seward/Holmwood/Quincey, mais ce fut intéressant de voir le roman sous le point de vue de Mina, je l'ai facilement reconnue... au début. Prenez garde, cet avis va être rempli de spoilers ! (Suis-je capable de parler d'un livre sans le spoiler ? Pas vraiment non...)

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L'auteur reprend le même schéma que le livre d'origine : Mina Murray, jeune fiançée, décide de passer quelques jours à Whitby, avec son amie d'enfance Lucy Westenra, alors que son fiançé est envoyé en Transylvanie dans le cadre du travail et elle y coule des jours heureux... à partir de là, l'auteur introduit dans son roman l'arrivée d'un gentleman autrichien nommé Mr Wagner, un être magnifique et cultivé pour qui Mina éprouvera, sans le vouloir, une attirance immédiate, c'est pourquoi elle s'interdit tout contact avec ce beau gentleman, après tout elle est fiançée à un homme qu'elle aime mais malgrè toutes ses bonnes résolutions, elle n'arrive pas à résister aux charmes de ce mystérieux inconnu. Puis, Mina se retrouve inquiète : non seulement elle n'a plus de nouvelles de Jonathan, son fiançé, mais voilà que Lucy, de nouveau atteinte de somnambulisme, devient pâle et souffrante suite à une nuit quelque peu mouvementée...

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Bon, l'auteur n'a rien inventé, bien-sûr, elle n'a fait que reprendre l'histoire et les personnages de Bram Stoker. Chaque lecteur interprète à sa façon le roman original et ses personnages. Pour ma part, j'ai eu l'impression d'avoir un peu le film de Francis Ford Coppola retranscrit dans le roman, mélangé au roman original. Surtout pour la relation Mina/Dracula. [ On se doute bien de l'identité de M. Wagner qui est bien-sûr le célèbre vampire, j'ai nommé Dracula. Comme dans le film, il se présente à Mina en parfait gentleman, beau, cultivé, mystérieux, qui essaye de la mordre mais renonçe, qui l'emmène dans de jolis coins, dans un restaurant, une promenade dans un bâteau. Et Mina qui est attirée, qui en peut s'empêcher de céder, mais qu'elle culpabilise car elle est fiançée, elle aime Jonathan, et que ce dernier est aux abonnés absents depuis longtemps, plus une lettre, aucune nouvelle, nada ! Lucy aussi, j'ai cru revoir la Lucy du film et non celle du roman, enfin bon, je ne vais pas m'attarder là-dessus. ] Fronçement de sourcils. Bon, pourquoi pas ? Si elle se permet d'être séduite par Wagner mais qu'elle aime de tout son coeur Jonathan, qu'elle s'inquiète pour lui, qu'elle se refuse à le tromper, pourquoi pas ? [ Après tout, Wagner/Dracula est un vampire, créature qui peut se révéler magnifique, qui séduit ses victimes, souvent avec succès. Mina est une femme, elle n'est pas différente. Elle ne peut rester indifférente et résister aux charmes du vampire. Pis, Wagner, il a tout pour plaire : il a beaucoup de culture, il est intelligent, il est beau, danse bien, sait charmer et séduire. Mina peut donc discuter littérature et science avec lui, chose qu'apparemment, elle ne fait pas avec Jonathan, mais c'est pas grave, elle l'aime son chéri. ] Donc, j'ai laissé passer. Puisqu'on voit à quel point elle aime son Jonathan, elle lui est fidèle malgrè tout, mais bon, elle n'est pas assez forte pour dire non à Wagner.

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On remarque que Mina a un esprit féministe, elle rêvait d'être princesse, elle aime Jonathan mais est insatisfaite sexuellement et ne lui offre pas les discussions cultivées qu'elle a avec Wagner. Là, elle devient un peu moins vertueuse et innocente. Parfois, elle m'a exaspéré. [ déchirée entre deux hommes, ce dilemme-là, on en entend parler continuellement tout le long du roman à un point où ça devient agaçant. Et ses 'non ! je résisterais à Wagner, la prochaine fois, je dirais non !' il n'empêche que 'la prochaine fois', elle succombe à chaque fois. Même quand elle apprend que son bien-aimé Wagner est Dracula ] Ensuite... les renseignements sur son enfance et celle de Jonathan, le fait qu'elle est orpheline, qu'elle était amie d'enfance avec Jonathan, comment elle a connue Lucy, c'était intéressant d'en savoir plus sur eux, même si j'ai eu du mal pendant plusieurs chapitres de voir où était l'intérêt dans l'histoire de savoir qui étaient réellement les parents de Mina [ Sa mère était gitane, et son père noble, et alors ? En quoi ça influence l'histoire ? Mise à part que Mina a enfin la confirmation qu'elle a du sang noble, que la soeur jumelle de l'épouse de Dracula fut enlevée avec sa fille par des gitans et que la mère de Mina peut faire partie de cette famille enlevée par les tsiganes, et que le fait qu'elle a du sang gitan permet à Mina de "prédire l'avenir". Un peu bizarre cette histoire de famille, mais qui confirme à Dracula que "Mina et lui sont fait l'un pour l'autre" Mouais... ]

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On voit rarement Seward, Arthur, Quincey. Ils parlent peu, on les voit que quelques fois. Par contre, j'ai bien aimé Jonathan, j'ai eu pour lui pitié et sympathie, pour moi, il est un peu la victime dans l'histoire [ le pauvre veut se venger du mal que lui a fait Dracula, et a plein de projet pour lui et sa femme, il la gâte et elle le trompe, en prévoyant de s'enfuir avec Dracula ]


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Van Helsing
est présenté comme quelqu'un qui ne sait pas ce qu'il dit, un idiot, un incompétant, un incapable en ce qui concerne de détruire les vampires [ dans ce livre, c'est Mina qui a tué les épouses de Dracula qui sont en fait ses soeurs. ] présenté comme le grand méchant, moqué par Dracula. Bref, dénaturer ainsi mon personnage préféré, pas sympa, ça... Sinon, Syrie James reprend la même théorie que dans Dracula l'Immortel concernant la mort de Lucy, ça pourrait se tenir oui, même si c'est surtout pour faire passer Van Helsing pour un incompétant [ Lucy, morte à cause des transfusions sanguines et non par Dracula. A cause des trois sangs différents, Dracula l'aurait transformé en vampire selon sa demande. Double "mouais" ! ] Sinon, l'auteur recopie beaucoup de passages du roman original, notamment des passages des journaux de Jonathan et Seward, j'ai sauté ces pages car je connaissais déjà et que ça m'ennuyait. D'autres passages du roman originel ne sont pas dans ce livre [ notamment quand Mina console Arthur et Quincey ]


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Concernant Dracula... ouch... j'aime à croire qu'il séduit Mina pour son compte et non parce qu'il l'aime, parce que franchement, Dracula amoureux ? Trop bizarre pour être vrai. Il est le mal incarné, non ? D'ailleurs, rien ne prouve que ses sentiments sont sincères, surtout vu la fin. Peut-être qu'il se servait de Mina, rien de plus. Où alors est-ce simplement moi qui refuse de voir Dracula amoureux, le préférant largement en tant que GMVMÂ ? (Grand Méchant Vampire Maléfique et sans Âme) Puis les moments où j'en suis tombée des nues [ le roi Salomon de la Bible, un vampire. Pourquoi pas Jésus tant qu'on y est ? ] et les moments où j'ai crié à la déception, à la trahison [ Dracula n'est pas Vlad Tepes, comme le disait Van Helsing, en fait c'est son frère tout doux, tout gentil, qui n'a jamais voulu être vampire et qui n'a aspiré qu'à rencontrer quelqu'un comme Mina. Mensonges de Dracula ou pas ? N'empêche, savoir que Dracula... n'est pas Dracula, celui auquel je pensais, j'ai resentit comme un air de trahison... ] ensuite, mensonges de Dracula pour leurer Mina ou pas, Dracula en innocent incompris incapable de maîtriser ses pulsions vampiriques, moi j'adhère pas. Même si comme dit Mina, tout est question d'interprétation, moi j'adhère pas. Et j'ai été vite fatiguée de cette Mina qui se lamente entre son amour pour deux hommes, heureusement qu'elle se rattrape à la fin.

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En conclusion : pas vraiment une deception. La plume de l'auteur est exquise, j'ai été appée, assez pour le finir en moins de deux, c'est un bon roman, j'ai juste pas adhéré aux "interprétations", à la façon de voir les choses, de l'auteur. Je n'ai pas aimé ce Dracula et la version de certains personnages vus par l'auteur. Ce n'était pas nul, non, après tout, j'ai lu pire. Syrie James écrit bien tout de même et malgrè certains élèments, je peux dire avoir aimé, je ne suis juste pas le bon public pour ce livre, voilà tout. Cet avis peut paraître négatif, mais je dirais qu'il est mitigé. J'ai aimé, mais il faut croire que je suis trop attachée au roman de Bram Stoker, à vénérer Van Helsing et Seward, et à voir une Mina prude et vertueuse et à un Dracula maléfique jusqu'à la moelle.

Extrait : 

Juste à cet instant, un bruit insolite a ébranlé la fenêtre. Sautant sur ses pieds, Lucy a soulevé le store. En sursautant, j'ai distingué une vaste créature ailée qui, légère sous la lune, virevoltait dans les parages.
- Qu'est-ce que c'est ? ai-je demandé. Un gros oiseau ?
- Une chauve-souris.
J'avais déjà vu de ces bêtes, mais celle-ci était plus grosse et plus noire que la moyenne, et ses ailes étaient proprement immenses. Une ou deux fois, elle s'est approchée tout près de la croisée et - je l'ai peut-être imaginé, cependant - il m'a semblé que ses petits yeux perçants se fixaient sur moi. Puis elle a filé vers l'orient.
L'air rêveur de Lucy s'était évaporé, remplacé par une sorte de volupté que je ne lui connaissais pas. Se rallongeant, elle a laissé échapper un rire bizarre qui m'a ébranlée.
- Lucy ! Pourquoi ris-tu ainsi ?
- Comme si tu ne le savais pas, Mina chérie.
Après un ultime regard sensuel, elle m'a tourné le dos et a aussitôt sombré dans le sommeil.
Le lendemain, tout a basculé.

Chapitre 4.

Vendredi 15 avril 2011 à 19:15

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres2/LaDamePale.jpgLa Dame Pâle - Alexandre Dumas.

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L'auteur :

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Photosdauteurs/dumasalexandre.jpg

 Alexandre Dumas, dit aussi Alexandre Dumas père, (24 juillet 1802 - 5 décembre 1870), est un écrivain français, très connu pour être l'auteur des Trois Mousquetaires, du Comte de Monte-Cristo ou encore La Reine Margot. Il est aussi le père d'Alexandre Dumas fils, lui aussi écrivain, auteur en particulier de La Dame aux Camélias.

/ ! \ Fang's Addict Challenge / ! \

 

Note :  Au secours, je ne sais pas si La dame pâle vient d'Alexandre Dumas père ou fils, même le net n'a pas sû me renseigner. Quelqu'un peut-il me répondre ?

Quatrième de couverture : 

Au coeur des Carpates dans le sombre château de Brankovan, les princes Grégoriska et Kostaki s'affrontent pour conquérir la belle Hedwige. Or Kostaki est un vampire qui revient chaque nuit assouvir sa soif de sang auprès de la jeune femme devenue l'objet d'une lutte sans merci entre les deux frères. Une étrange histoire pleine de romantisme et de fantastique où l'angoisse le dispute au romanesque..
 

Mon avis : 

J'avais déjà lu cette nouvelle il y a un moment déjà, mais j'ai choisi de la relire et de la présenter pour le challenge. Alors, La Dame Pâle, c'est un conte ou une nouvelle fantastique qui nous plonge dans les Carpates du XIXe siècle. Hedwige est une femme polonaise qui quitte, avec ses proches, sa Pologne natale alors en guerre contre la Russie dans l'espoir de rejoindre les monts Carpates. L'ennui est que ce lieu est une région infestée de brigands qui attaquent justement les voyageurs, Hedwige ne doit son salut qu'à l'intervention de Grégoriska qui a déclaré bataille contre les brigands et qui l'emmène chez lui, dans son château. Car Grégoriska est l'héritier d'une grande famille, celle des Brankovan. Au château vivent aussi la mère et le demi-frère de ce prince héritier. Hedwige vit désormais au château et s'éprend peu à peu de son sauveur, cet amour partagé devient très vite des fiancailles entre les deux amants. Mais le demi-frère, Kostaki aime aussi Hedwige, la mère s'en rend compte. Chaque nuit, Hedwige est témoin de choses étranges et se réveille bien faible et pâle le lendemain, souffrante parfois, avec une marque étrange et insolite dans le cou... que lui arrive-t-il ? (la réponse est évidente mais bon) 

Ce conte étant relativement court, je n'ai pas mis beaucoup de temps à le terminer, ça a presque été un goût de trop peu, peut-être aurais-je aimé ce conte plus long, plus développé mais ce fut tout de même une lecture agréable, avec de bons vieux vampires classiques, à la Bram Stoker, dans les Carpates au XIXe siècle, avec cette ombre de mystère, de fantastique, de romantisme qui se voit obscurci par les mystères entourant la famille Brankovan. Et bien que je ne sois pas encore motivée pour m'attaquer aux grandes oeuvres de l'auteur, je dois avouer qu'Alexandre Dumas a un talent de conteur et que j'ai pris plaisir à le lire, surtout lors de ses descriptions des Carpates sauvages et sombres. Ou l'histoire côtoie le romantisme, le gothique et le fantastique, la haine de deux frères se battant pour l'amour d'une femme, un combat qui se terminera dans le sang et la mort, c'est la malédiction de la famille, c'est le vampirisme. Une digne représentation du vampire assoiffé de sang, dévoré par le désir et, pour les deux frères, une représentation symbolique de l'amour et du désir dévastateur. Nous n'avons pas exactement un vampire comme Dracula, ici le vampire est plongé dans l'atmosphère romantique du désir dévastateur pour Hedwige et du conflit sanglant avec son frère.

Une nouvelle courte, mais ça se lit bien, les descriptions sont superbes, l'histoire déchirante entre le triangle amoureux, le vampirisme et la haine fraternelle. Ce n'est pas un chef d'oeuvre ni un cinte exceptionnel mais ce fut une agréable lecture, j'ai bien aimé. Si vous avez une heure à perdre, n'hésitez pas à découvrir ce conte fantastique de Dumas !

Extrait : 

Nos monts Carpates ne ressemblent point aux montagnes civilisées de votre Occident.
Tout ce que la nature a d'étrange et de grandiose s'y présente aux regards dans sa plus complète majesté. Leurs cimes orageuses se perdent dans les nues, couvertes de neiges éternelles ; leurs immenses forêts de sapins se penchent sur le miroir joli de lacs pareils à des mers ; et ces lacs, jamais une nacelle ne les a sillonés, jamais le filet d'un pêcheur n'a troublé leur cristal, profond comme l'azur du ciel ; la voix humaine y retentit à peine de temps en temps, faisant entendre un chant moldave auquel répondent les cris des animaux sauvages : chant et cris vont éveiller quelque écho solitaire, tout étonné qu'une rumeur quelconque lui ait appris sa propre existence
.

I. Les monts Carpates.

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