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Lundi 20 juin 2011 à 21:54

Quatrième de couverture : 

Vittorio est un jeune noble qui partage son temps entre la Florence des Médicis et les terres de son père, dont le château domine la Toscane. Une existence dorée qui lui permet de bénéficier de tous les attraits de la Renaissance italienne, jusqu'au jour où sa famille est massacrée par une confrérie démoniaque. Vittorio lui-même ne devra sa survie qu'à l'intervention d'Ursula, une vampire d'une stupéfiante beauté.  Dès lors, il n'aura de cesse de venger les siens. Parti à la recherche des démons pour les exterminer, il rencontre sur son chemin la guerre, les intrigues de cour et toutes sortes de mystères aussi bien sacrés que profanes.

Mais attention : celui qui nous raconte cette étonnante histoire est aujourd'hui... un vampire ! Que s'est-il donc passé ? Comment l'amateur d'art qui dialoguait avec les anges, l'adolescent assoiffé de vengeance a-t-il succombé à la séduction de la nuit ?


Mon avis : 

La semaine dernière, j'ai eu la surprise de recevoir un paquet de Matilda, je venais alors à peine de rentrer de l'hôpital pour passer la nuit chez moi quand j'ai reçu et ouvert ce colis qui m'a remonté le moral, donc, je ne me répèterais jamais assez mais encore mille fois merci à Matilda :) Ce livre faisait parti du paquet et Matilda a eu l'oeil car en effet, elle et moi partageons la même passion pour l'auteur Anne Rice, ce titre m'étais inconnu mais cela ne m'a pas empêché de le finir en quelques jours à peine (je n'avais pas tellement le choix en même temps, coincée à l'hôpital).

Ce livre ne fait pourtant pas parti des Chroniques des Vampires dont je recherche encore quelques tomes, mais fait parti des Nouveaux contes des vampires regroupant pour le moment l'histoire de deux vampires : Pandora et Vittorio, et l'histoire de Vittorio se déroule paisiblement dans la Florence de la Renaissance avec ses parents, deux nobles, son frère Matteo et sa soeur Bartola. Mais voilà qu'une nuit, la famille est importunée par d'étranges individus qui finiront par massacrer la demeure et la plupart de ses habitants. Vittorio n'aura le salut que grâce à une vampire nommée Ursula, subjugée par le jeune homme. Perturbé lui-même par cette rencontre, Vittorio décide néanmoins de se mettre à la recherche des démons ayant massacré sa famille...

C'est assez différent de ce à quoi je m'attendais, mais ce n'était pas vraiment de façon négative, disons que c'était différent des tomes des Chroniques des Vampires que j'ai pû lire jusqu'à aujourd'hui, mais en même temps il y a quelques similitudes. Anne Rice a un style bien à elle et ça se voit tout de suite, ça se ressent, ça se savoure. L'écriture si chère à Anne Rice que j'ai pris plaisir à retrouver, m'ennivrer de ses descriptions, oui, les belles descriptions de la Florence de la Renaissance, ses beaux paysages, ses châteaux, ses peintures. Ce livre fait aussi beaucoup de mentions et de descriptions de peintures, surtout représentant des scènes religieuses, des peintures de l'auteur peintre Fra Lippi, peut-être aussi Botticelli, Fra Angelico mais surtout Fra Lippi. Les descriptions sont tellement représentées pour rendre, d'une certaine manière, toute la beauté du tableau, pour nous faire ressentir la beauté et les émotions qui se dégagent du tableau envers celui qui contemple l'oeuvre et Vittorio admire ces peintures et leurs auteurs, ça se ressent beaucoup à un point où j'ai fait ma curieuse et j'ai été me renseigner sur le net afin d'en savoir plus sur ces peintures et leurs auteurs, admirer les oeuvres d'art, je crois que comme Vittorio, Anne Rice doit profondément admirer ces peintures. Comment ne pas succomber aux descriptions faites par Vittorio ?

Il y a aussi pas mal de références historiques, surtout sur les Médicis en particulier Cosme de Médicis, il fait savoir que Vittorio et sa famille sont de très grands admirateurs de cette famille. J'ai aimé cette atmosphère de la Florence, de la Renaissance, c'était magnifiquement bien retranscrit avec des mots beaux, justes. Il y a une telle passion dans l'écriture, on ressent bien les émotions de Vittorio. Toujours cette écriture sensuelle, troublante, frémissante pour nous donner un récit se situant dans la Renaissance mais avec un brin de fantastique, d'histoire, un peu de macabre, de luxure et avec de nombreuses mentions à la religion : les rituels, les tableaux, la foi de Vittorio, les anges Ramiel et Setheus. Pourtant cela ne m'a pas gêné, moi qui connais suffisament bien les oeuvres d'Anne Rice, il ne faut pas être idiot pour savoir que le religion est un des thèmes que l'on retrouve dans ses écrits et elle a une telle façon d'en parler, de mélanger la religion avec le sang, la mort, les vampires, la luxure, l'Histoire ; d'une certaine façon, cela me rappelle le style bien cher à la chanteuse Mylène Farmer que je suis depuis de nombreuses années, ses chansons, ses clips reprenant à peu près les mêmes thèmes qu'Anne Rice (sans les vampires ou l'Histoire ceci dit). En lisant, j'ai eu envie d'écouter Mylène Farmer, de me plonger dans la Renaissance italienne, de relire l'histoire des Médicis...

Ici, point de vampires que l'on retrouve dans Les chroniques des Vampires, pas de Lestat ou autres, mais de nouveaux vampires pour une nouvelle histoire. La particularité avec les vampires d'Anne Rice est qu'ils sont éternellement damnés, ils sont rarement heureux et s'ils sont contents de leur quotidien à un moment donné, ils finissent par se lasser. C'est très différent des vampires de Stephenie Meyer où l'on retrouve le happily ever after, où les personnages vivront heureux pour toute l'éternité et où l'héroïne n'attendais que ça : être vampire pour pouvoir roucouler pour l'éternité avec son chéri. Et j'aime cette facette des écrits d'Anne Rice, les vampires auront à jamais une existence troublée, éternelle, rarement heureuse pour toujours car pour moi, l'éternité est un fardeau et les vampires ne peuvent supporter de vivre éternellement. Mais les vampires de l'auteur aiment aussi se donner en spectacle, faire un peu dans l'excès dans leurs rituels étranges, ça m'a un peu rappellé le Théâtre des Vampires dans Entretien avec un vampire, sauf qu'ici il s'agit d'un Graal rubis avec ses messes, ses rituels, ses sacrifices et ses vampires un peu loufoques mais intéressants. C'est l'inconnu, c'est mystique, c'est obscur.

Et quel étrange couple que celui d'Ursula et Vittorio mais tellement intéressant. Et quel personnage intéressant que celui de Vittorio qui ne se laisse pas impressionner par les vampires, qui a le sens de la répartie avec eux, qui est pieux, seul, courageux, qui est passionné. Et si ce roman était un peu trop court à mon goût, qu'il m'a déconcerté à bien des moments, que je m'attendais à plus et qu'il manque ce quelque chose qui faisait tout le charme des Chroniques, je suis ressortie plutôt positive de ce roman. Certes, ce n'était pas aussi formidable que les autres tomes de la Chronique, je m'attendais à bien plus (c'est trop court !), mais je ne parlerais pas de deception. J'ai retrouvé le style de l'auteur si envoûtant, j'ai découvert les merveilles des tableaux de Fra Filippo, la Renaissance italienne, des personnages intéressants. Bref, une lecture satisfaisante !

Extrait : 

A quelque aune qu'on me juge, je suis un vampire remarquable, très puissant, ayant vécu cinq cents ans depuis la grande époque de Cosme de Médicis, et même les anges attesteront de mes pouvoirs si vous pouvez les amener à vous parler. Soyez tout de même prudents. Je n'ai cependant rien à voir avec cette bande d'étranges vampires romantiques du Nouveau monde, de la cité méridionale de La Nouvelle-Orléans, qui vous ont déjà régalés de tant de contes et de chroniques. Je ne sais rien de ces héros d'évènements macabres déguisés en fiction. Je ne connais pas leur paradis charmeur des marais de Louisiane. Vous ne trouverez dans ces pages nulle information nouvelle sur eux, ni même d'autre mention que celle-ci de leur existence.

1. Qui je suis, pourquoi j'écris, ce qui doit advenir.

Vendredi 25 novembre 2011 à 22:15

Quatrième de couverture : 

Au chevet de Lestat, plongé dans un profond coma, David Talbot, l'archiviste du Talamasca, rencontre Armand, peut-être le plus mystérieux et sans conteste le plus séduisant des vampires. Il entreprend de lui faire raconter l'histoire de sa vie. Une histoire cruelle et flamboyante qui nous mène des steppes de la Russie à Constantinople et à la Venise de la Renaissance, où il est recueilli par Marius, un peintre qui vit avec faste et dont il ignore qu'il s'agit d'un vampire...

Mon avis : 

Je refais encore un peu de découpage au niveau de la quatrième de couverture, marre des résumés qui révèlent l'intrigue ! Et l'effet de surprise, alors ? Heureusement que malgrè les spoilers dans le résumé, cette lecture fut un véritable délice qui me donne envie de relire Anne Rice encore et encore ! Merci à Matilda de m'avoir offert ce volume quasi introuvable (mais elle a un don pour trouver les livres rares, j'imagine qu'elle n'est pas une fée des livres pour rien :D).

Anne Rice est sans conteste la grande prêtresse des vampires, elle m'a charmé avec Entretien avec un vampire, relatant l'histoire de Louis de Pointe du Lac, vampire très humain possédant une très grande profondeur psychologique ; avec Lestat le vampire aussi, contant l'histoire de Lestat de Lioncourt, vampire libertin avec un penchant pour la violation des règles ; avec aussi La reine des damnés, Le voleur de corps, Merrick et enfin Vittorio, vampire de la Renaissance. Ce tome-ci nous conte l'histoire mortelle et vampirique du personnage d'Armand, que nous avons déjà vu dans les premiers tomes et qui est un personnage assez important, l'un de mes préférés aussi. Armand conte son histoire à la demande de David Talbot, enfant vampire de Lestat et qui travaillait dans le surnaturel avant d'être vampirisé. De son enfance en Russie, ses nombreuses années dans la Venise de la Renaissance en compagnie et sous la protection de Marius, peintre vampire tout habillé de rouge, à son entrée dans le monde des vampires, puis l'Europe en France avec le Théâtre des Vampires, et à New York...

Enfin un récit sur Armand le vampire ! Un des vampires clés des Chroniques des Vampires, qui apparaissait et disparaissait au fil des évènements, personnage qui m'intriguait déjà depuis le premier tome, vampire mystérieux qu'il est, prenant d'autres dimensions dans les autres tomes et découvrir son histoire permet de lever le voile sur certains mystères, beaucoup de choses s'éclairent et nous permettent de mieux le comprendre : ses relations avec son maître vampire Marius, l'importance de sa rencontre avec Lestat, ses liens et ressentis face aux autres vampires comme Louis (comment se voient-ils depuis le tome un ?) ou Daniel. L'histoire d'Armand nous donne quelques réponses en même temps qu'elle dresse plusieurs questions, notamment sur Marius de Romanus, son créateur, et son histoire car là encore, des évènements de l'histoire de Marius (l'évènement après Venise par exemple, mais je n'en dirais pas plus, pour ne pas spoiler) restent bien floues, mais là j'espère que le tome consacré à Marius (Le sang et l'or) nous en dira plus, en même temps que deux femmes de la connaissance de Marius : Pandora et Bianca, surtout cette dernière qui laisse un voile de mystère derrière elle après la lecture de Armand le vampire. Bref, bref, le livre est riche en évènements étonnants, rebondissements et péripéties ! Le tout, sous plusieurs époques. Comme quoi, Anne Rice sait manier pratiquement toutes les époques. Quand on sait qu'elle nous a fait voyager dans les XVIIIe jusqu'au XIXe siècle, ici c'est la Renaissance en grande majorité !

Toute la beauté de la Renaissance à Venise et à Florence ! Deux belles villes italiennes plongées dans l'art, où l'Antiquité est revisitée, redécouverte, ou tout ce qui était benéfique dans l'Antiquité est remodelé, repris. Comme dans Vittorio, cette plongée dans la Renaissance ne se fait pas sans une plongée dans l'art. Il y a beaucoup de mentions de Fra Angelico, des peintures d'icônes ou de tableaux représentant des personnages ou scènes bibliques. Marius, qui est un artiste et aussi maître d'Armand, tâche de lui apprendre l'art, lui faire comprendre et ressentir l'art car comme il l'a déjà dit à son cher apprenti : 'Etudier l'art te mènera à étudier l'humanité, étudier l'humanité te conduira à célèbrer le monde ou à pleurer sur lui.'. L'histoire de Venise est vraiment très riche et cette richesse est retranscrite dans le roman, c'est la Renaissance italienne comme s'y on y était ! Les peintres italiens et les Médicis, associés à cette époque, sont également mentionnés de nombreuses fois. Ca me rappelle d'une certaine façon l'histoire de Vittorio le vampire que j'ai lu et chroniqué il y a quelques mois déjà.

Armand est vraiment un personnage intriguant et intéressant. Il évolue au fil des pages, des chapitres. C'est un vampire important dans Les Chroniques et ce tome permet vraiment au lecteur de mieux le découvrir. Armand n'a pas toujours été Armand. Longtemps avant d'être l'apprenti de Marius, il fut Andrei et a grandit en Russie, à Kiev [ avant que la famille soit attaquée et qu'il ne fut enlevé, évènement que son père Ivan vivra mal, sombrant dans la culpabilité de n'avoir pas pû sauver son fils, noyant son désespoir dans l'alcool ], puis devenu esclave et vendu à Marius qui lui offre protection et foyer, il devient Amadeo, qui signifie 'aimé de Dieu'. Il fut très longtemps Amadeo auprès de Marius pour qui il fut appenti... et amant. Si les relations homosexuelles étaient des sous-entendus ou implicites dans les premiers tomes, ici on assiste vraiment à l'évolution de la relation entre Armand et Marius, une relation passionnée. Ils sont vraiment très attachés l'un à l'autre, bien qu'Armand ne peut s'empêcher de tenter son maître, de le contrer, de jouer les impertinants, car il veut faire ressortir de son maître toutes sortes d'émotions, il aime le provoquer. Bien que quand je parle de leur relation, je devrais plutôt parler d'Amadeo et non d'Armand car en mon fort intérieure, ce sont deux personnes assez différentes. Je ne doute pas qu'il reste un peu d'Amadeo en Armand mais ce sont deux personnes différentes [ et le fait d'avoir été séparé de Marius un long moment, pendant plusieus siècles a dû changer Amadeo, le modeler en Armand qui est un nom qui a été choisi pour lui par un groupe de vampires dont il a fait parti à un moment ] mais grâce à ce tome, la scène des retrouvailles de Marius et Armand est plus compréhensive et d'autant plus touchante, on voit bien là toute l'étendue de leur affection.

On comprend mieux les ressentis de Marius et Armand dans La Reine des Damnés, ainsi que certains évènements d'Entretien avec un vampire (je n'en dirais pas plus ! mais ceux qui l'ont lu doivent comprendre de quoi je parle), on avait déjà eu le point de vue de Louis et Lestat sur ces évèments, maintenant nous avons celui d'Armand, qui nous permet de mieux comprendre ce qu'il s'est passé et ce qu'il a caché à Louis et Lestat au sujet de la petite Claudia, l'enfant vampire. C'est raconté d'une telle manière que ce n'est pas du tout répétitif ou ennuyeux. Et comme pour Lestat et Louis, il y a une vraie quête de spiritualité chez Armand qui est peut-être plus profonde et marquée chez ce personnage qu'elle ne l'a jamais été pour Lestat ou même Louis car la particularité des vampires d'Anne Rice est leur profondeur psychologique : les vampires sont tous des personnages torturés et plongés dans de nombreuses réflexions sur nombre de choses, sans que cela soit gonflant. Car ai-je besoin de préciser à quel point la plume d'Anne Rice est envoûtante ? L'art de parler de sang, d'immortalité, de sexe (car il y a des passages assez... olé-olé comme les scènes avec la courtisane Bianca, l'initiation sexuelle d'Armand, etc.), de religion et spiritualité, et d'Histoire de façon très réaliste, ce qui donne une grande profondeur à l'histoire qui nous paraît plus réelle.

Assez papoté ! Pour résumer, je dirais que c'était un excellent Anne Rice, comme toujours, son univers vampirique et sa plume ont sû me charmer dans un récit proposant l'histoire à la fois mortelle et vampirique d'un des personnages clés de la saga, Armand. Histoire, religion, vampirisme, luxure et art sont mélangés dans ce petit bijou écrit d'une main d'or !

Extrait : 

Le maître me révéla que sa création en tant que vampire remontait à près de quinze cents ans et qu'on trouvait des êtres de notre sorte par le monde entier. Dissimulés, méfiants, pour la plupart misérablement solitaires, les errants de la nuit, ainsi qu'il les appelait, faisaient de leur existence qu'une longue suite de tristes catastrophes, jusqu'à ce que le désespoir les consumât, les poussant à s'immoler dans un affreux brasier ou à la lumière du soleil.

IX. Première partie : Le corps et le sang.

Mercredi 21 mars 2012 à 18:17

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres2/LeSangetlOr.jpgLes chroniques des vampires (T.8) Le sang et l'or - Anne Rice.

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Emprunt par Matilda.

Les chroniques des vampires (T.1) Entretien avec un vampire. / Les chroniques des vampires (T.2) Lestat le vampire. / Les chroniques des vampires (T.3) La reine des damnés. / Les chroniques des vampires (T.4) Le voleur de corps. / Les chroniques des vampires (T.6) Armand le vampire. / Les chroniques des vampires (T.7) Merrick. / Les nouveaux contes des vampires (T.1) Pandora. / Les nouveaux contes des vampires (T.2) Vittorio le vampire.

/ ! \  Challenge Histoire  / ! \

/ ! \  Fang's addict challenge  / ! \

/ ! \ Challenge Mythologies du monde entier / ! \



Quatrième de couverture : 

De tous les vampires imaginés par Anne Rice, Marius est sans doute le plus civilisé, le plus raffiné. Philosophe et artiste, mentor de Lestat et Armand qui, comparés à lui, font figure d'enfants turbulents, gardien d'Enkil et Akasha, il émane de lui une sorte de sagesse et de sérénité. Peut-être cela s 'explique t-il par le fait qu'il a été un témoin privilégié de la grandeur et la décadence de l'Empire romain, a assisté à l'épanouissement de Constantinople, puis découvert la Renaissance italienne. Mais quelqu'un de cette stature ne peut que se faire des ennemis. Car il y a aussi, parmi les vampires, des barbares, assoiffés de sang, qui commencent à se réclamer de Satan.


Mon avis : 

J'ai terminé ce livre hier soir et je ne pensais pas écrire mon avis aussi vite, j'aurais préféré attendre de lire Pandora, dans le même univers mais ce tome est déjà tellement riche que je ne voudrais pas mélanger les évènements du Sang et l'or et de Pandora, je ne veux pas les mélanger et les confondre, donc je préfère écrire mon avis dessus avant d'être encombrée par les évènements et mes impressions de Pandora. Ensuite, je remercie
Matilda d'avoir eu la gentilesse de me prêter ce tome, bien difficile à trouver. Merci, je me suis régalée devant cette lecture (mais c'était évident, c'est du Anne Rice après tout :p)

Au fur et à mesure que je lisais Les chroniques des vampires, j'en suis venue à m'attacher à plus de vampires que Lestat, Louis et Claudia, the Unholy Family, qui sont mes préférés depuis le début, j'ai appris à mieux connaître les autres vampires, même secondaires car ils ont tous un passé, une histoire, quelque chose à raconter. J'ai mieux fait connaissance avec Armand, avec Daniel, avec David... ici, c'est Marius qui nous conte son histoire, qui choisi de raconter son passé à un autre vampire qu'il a rencontré : Thorne, un vampire ayant vécu à l'époque des vikings et qui a passé de nombreux siècle dans un sommeil de glace. Marius est un personnage intriguant, je l'ai toujours imaginé comme étant un homme très sage, le mentor de beaucoup de vampires, un protecteur silencieux et lire un récit de lui sous son point de vue, sa perspective, découvrir son passé, bien qu'on ait déjà eu un aperçu dans Lestat le vampire quand Marius raconte un peu sa vie à Lestat ; et dans Armand le vampire, Armand ayant vécu à un moment avec Marius donc ces évènements sont résumés dans ce tome, l'auteur n'a pas passé son temps à raconter ce qui a déjà été dit, au moindre détail de la vie de Marius, des tomes précédents même s'il va me falloir relire des extraits de Lestat car je n'ai plus trop de souvenirs de la transformation en vampire de Marius. Donc même si chaque tome peut se lire individuellement, il vaut mieux avoir quand même lu les tomes précédent pour mieux comprendre certains évènements ou les découvrir plus en détails.

Ce tome est palpitant, excellent ! J'ai appréçié l'univers qui entoure Marius, les époques qu'il traverse. C'est l'un des plus vieux vampires de la saga des Chroniques, vampirisé dans l'Antiquité. J'ai passé des heures merveilleuses entre l'Antiquité romaine, j'ai assisté à la chute de l'Empire Romain et aux invasions barbares qui déferlaient en Europe, j'ai vu la douleur de Rome victime de ces attaques barbares venus conquérir le continent européen, la Rome savante sous les massacres, j'ai vu Constantinople, j'ai vu l'Empire Romain encore existant en Orient, je me suis lentement avançée vers le Moyen-Âge avec ses guerres, ses épidémies de peste, sa culture pour enfin arriver à la Renaissance de Botticelli, puis Venise toujours sous la Renaissance italienne, la belle et rayonnante Venise. Je suis longtemps restée dans cette Venise de la Renaissance jusqu'à la Dresde du XVIIe siècle avant d'enfin revenir au monde moderne. Anne Rice sait vraiment manier toutes les époques historiques ! Et elle ne se contente pas seulement de poser une époque comme décors, elle raconte vraiment ce qu'il s'est passé et l'impact qu'il y a eu chez Marius. Lui qui voûe un profond attachement à Rome, sa patrie, est effondré de la voir succomber face aux invasions barbares, ce n'est plus la Rome qu'il connaît, et ce, depuis avant les invasions quand les Empereurs romains se succédaient et mourraient aussitôt à cause de complots, meurtres car la plupart de ces Empereurs pervertissaient Rome ou ne pouvaient la gouverner.

Marius assiste à tout cela, il voyage beaucoup. Il va en France lorsqu'elle était encore la Gaule Romaine, il va jusqu'à Constantinople, en Orient que les barbares n'ont pas encore touché. Il vit le Moyen-Âge et la Renaissance, surtout la Renaissance. Il vit plus que ça : il a vécu la montée en puissance du christianisme en Europe. Il ne porte pas à la religion le même regard que Lestat, Louis ou Armand qui eux, sont né dans une époque où le christianisme avait une grande importance dans la vie des individus et ont, comme qui dirait, vécu une quête spirituelle à un moment de leur vie. Marius a vécu dans la Rome Antique avec leurs Dieux et Déesses greco-romains, sa religion polythéiste et il a du mal à comprendre comment les gens pouvaient tomber dans ce nouveau culte d'un seul et même dieu, que certains allaient même jusqu'à s'isoler dans des grottes pour prier, Marius ne voit pas l'intérêt de prier un Dieu dont il n'a jamais cru l'existence, et voit d'un oeil étrange les différents mouvements religieux, il voit les chrétiens persécutés, les icônes des divinités païennes remplacées par des peintures de Saints et Saintes, mais il admet que les représentations artistiques de la Vierge Marie, des anges, des Saints sont aussi belles que les représentations des dieux et déesses greco-romaines, surtout quand il rencontre le célèbre peintre Botticelli, il est envoûté par son art, les couleurs, les formes. Botticelli peint aussi bien la Vierge Marie que la déesse Vénus. Marius voût vraiment une grande admiration, un grand amour pour Botticelli, ça se ressent bien et j'ai très appréçiée la présence de Botticelli dans ce tome, c'était risqué que de présenter un personnage historique qui a existé mais Anne Rice s'en est très bien sortie, elle doit elle-aussi admirer ce peintre, comme Marius.

Lorsqu'il s'installe à Venise durant la Renaissance, c'est une grande étape pour lui je dirais. Il n'a jamais cessé de bouger et trouve enfin un point fixe à Venise, il s'installe, prend des élèves, des domestiques. C'était, je pense, une bonne période pour lui, il en avait bien besoin car nous découvrons un Marius qui se dévalorise sans cesse, il se sent obligé d'être seul et de ce fait, il souffre. Il souffre de cette solitude mais parfois, se sentant comme un grand méchant vampire (je ne vois pas en quoi, c'est un citoyen respectueux, sage, intelligent, un peintre de talent et il ne boit le sang que de malfrats, voleurs, assassins afin de ne pas tuer d'innocents) il se dit qu'il vaut mieux qu'il soit seul. Il passe quand même pas mal de temps à gémir sur son sort ou sur Pandora, son enfant vampirique et son amour perdu, il passe bien du temps à pleurer sur elle, le fait qu'il l'a perdue et comme elle lui manque, comme il aimerait la retrouver et oh Pandora, Pandora comme je te regrette, reviens, je t'aime ! C'était un peu agaçant à la longue et je me suis demandée à quel point leur histoire à tous les deux fut forte (si Marius en a parlé dans Lestat le vampire, mea culpa, je ne m'en rappelle plus !), même lorsqu'il est heureux et amoureux avec Amadeo ou encore même Bianca, qu'il admet avoir avec eux une relation stable, sans disputes, sans secrets, dès que Pandora entre en scène, il finit par tout plaquer pour aller la rejoindre. Et sa faiblesse pour Pandora est un de ses défauts qui lui fera tout perdre. Sa faiblesse est son attachement envers ses enfants-vampires en fait et pas seulement Pandora. Heureux avec son Amadeo, il baisse sa garde et devient moins attentif face aux dangers d'autres vampires satanistes voulant sa perte, il laisse tomber son face ce qui fait qu'Amadeo et Bianca, alors qu'ils étaient encore mortels, devinaient que Marius n'était pas humain mais bien plus que ça. Il est si attaché à ses enfants vampiriques qu'il en devient faible, aveugle, moins attentif, ce qui sera sa perte à un moment.

Cela dit j'ai adoré découvrir le point de vue et la vision de Marius sur Amadeo/Armand, comment est-il venu à le découvrir, comment il l'a sauvé d'un destin funeste deux fois de suite, comment il a tenté de lui faire revenir son don pour la peinture qu'il a perdu dans son traumatisme avant d'être découvert par Marius lorsqu'il l'a arraché à ses bourreaux, comment il devient si attaché à Amadeo qu'il considère sérieusement l'idée de le changer en vampire pour qu'il soit son compagnon, alors que depuis Pandora il y a des siècles de cela, il avait juré de ne pas offrir le don du sang à un mortel. On apprend enfin ce qu'il est advenu de Marius après les évènements de Venise (je ne spoile rien, mais disons qu'on retrouve cet évènement dans Armand le vampire mais ici, on a enfin l'occasion de découvrir ce qui est arrivé à Marius) et comment la courtisane Bianca Solderini l'a aidé à se relever, elle est restée auprès de lui et a partagé sa vie un long moment, elle a vraiment sauvé sa vie, j'ai pris plaisir à découvrir et redécouvrir ce personnage, on fait mieux connaissance avec elle. Je ne sais exactement comment la décrire, toujours est-il qu'elle m'a fait une impression très favorable et que je trouve dommage qu'après qu'elle quitte Marius, on ne sache plus rien d'elle ni ce qu'elle est devenue (Anne Rice avait indiqué sur son Facebook que Bianca 'was still around'). J'ai également aimé retrouver Mael, le vampire-druide qui a vécu en Gaule dans l'Antiquité et qui a crée Marius, ils ont une relation intéressante tous les deux, je ne sais pas trop les impressions de Mael sur Marius mais ce dernier aime Mael comme il le déteste pour ce qu'il lui a fait. J'ai aimé faire la connaissance d'Avicus et Zenobie, le groupe qu'ils ont formé avec Marius et Mael pendant un moment. Je me demande aussi ce qu'il est advenu d'Avicus et Zenobie... il y a des vampires comme ça qui vont et viennent et qui repartent en disparaissant dans la nature sans revenir.

J'ai trouvé incroyable toute la dévotion de Marius envers Enkil et Akasha, le roi et la reine des vampires, les tous premiers vampires ; et en particulier envers Akasha. Il y a comme un culte de ces Parents plongés dans un sommeil profond au fil des siècles, Marius, qui est leur gardien, fait des prières en leur parlant, change ou arrange leurs habits, les orne de bijoux selon la mode du siècle. Il y a un profond amour et une immense dévotion, comme s'ils étaient des dieux et j'ai aimé connaître le point de vue de Marius sur les agissements d'Akasha dans La reine des damnés. J'ai aussi aimé la présence du Talamasca, cette organisation qui se spécialise dans le paranormal et se renseigne sur tout être ou toute créature surnaturelle, en la présence d'un des leurs, Raymond qui va à la rencontre de Marius qui lui révèle - étant sûr que le Talamasca n'était pas dangereux - quelques informations sur les buveurs de sang, devenus plus tard les vampires. J'ai aussi aimé faire la connaissance de Thorne, cet ancien vampire roux de l'époque des Vikings, nommé après le dieu du tonnerre Thor, et j'aime surtout le fait que Santino a enfin eu ce qu'il méritait, au moins Marius pourra être tranquille de ce côté-là.

Assez blablaté ! Inutile pour moi de préciser qu'Anne Rice écrit divinement bien, que ses écrits vampiriques sont envoûtants, qu'elle sait rendre intéressant chacun de ses personnages, qu'elle s'y connaît dans toutes les époques historiques qu'elle évoque, qu'elle nous transmet sa passion de l'art et qu'elle sait très bien parler des diverses mythologies et même la religion chrétienne dans un livre mélangeant luxe, sang, sensualité, vampire et histoire ? Ce fut une très bonne lecture, malgrè les lamentations de Marius et je continue de ce pas ma lecture de Pandora afin de mieux comprendre ce personnage et sa relation avec Marius !


http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Illustrations/VenusbyBotticelli.jpg
La Naissance de Vénus, de Sandro Botticelli (1485).

Extrait : 

Cet esclave [Amadeo] par moi secouru avait en outre été peintre ! Il connaissait la magie de l'oeuf et des pigments, de la couleur répandue sur le panneau de bois. Il se souviendrait ; il se rappellerait d'une époque où rien d'autre n'avait compté pour lui. Certes, ç'avait été dans la lointaine Russie, où les artistes oeuvraient au fond des monastères, cantonnés au style byzantin que j'avais depuis longtemps rejeté en me détournant de l'Empire grec pour venir m'installer parmi l'agitation occidentale. Mais vois ce qui s'était produit ; l'Occident avait eu sa part de guerre, oh oui ; les barbares l'avaient semblait-il conquis tout entier. Pourtant, Rome s'était relevée grâce aux grands peintres et penseurs des années 1400 ! Je le constatais dans les oeuvres de Botticelli, de Bellini, de Filippo Lippi et de cent autres.

XIX.

Vendredi 30 mars 2012 à 16:13

Quatrième de couverture : 

Je suis une vampire. Bientôt deux mille ans. Pourtant, je me souviens, comme si c'était hier, de ma vie mortelle, de mes fantasmes d'adolescentes, de ma première rencontre avec Marius, de mon mari, de mes amants. Jamais je n'oublierai mes visites au temple d'Isis, les persécutions de ses adeptes, le début du cauchemar, ni les complots de la Rome d'Auguste, les trahisons, les massacres... Mon père assassiné sous mes yeux. La fuite à Antioche. L'espoir d'une nouvelle vie. Et toujours les rêves. Rêves où je me repais de sang. Rêves à la fois troublants et terrifiants. Rêves prémonitoires.


Mon avis : 

J'ai lu et terminé Pandora en une semaine, j'ai pris plus de temps qu'il n'en faut pour lire ce livre d'à peine 300 pages, mais je tenais à faire cette chronique aujourd'hui, demain étant le dernier jour pour le Challenge Fang's addict, j'aurais préféré lire un nouveau tome de la Communauté du sud, mais je n'en ai pas le temps. Tant pis, je clôs donc ce challenge avec ma dernière participation : Pandora. Ma chronique sera sans doute moins longue comparée à celle du Sang et l'or (en même temps, Le sang et l'or compte au moins 600 pages), mais j'ai beaucoup aimé cette lecture, comme toujours Anne Rice a sû me captiver.

A la demande du vampire nouveau-né David (qui semble vouloir interviewer tous les vampires de la saga), Pandora - une vampire âgée d'au moins 1 000 ans - rédige son histoire sur un cahier. De sa vie de mortelle jusqu'à sa transformation en vampire puis de sa vie de vampire jusqu'à aujourd'hui. Seule fille d'une famille ne comptant que des garçons, Pandora fait pourtant la fierté de son père, brillant sénateur dans la Rome Impériale sous Auguste César. En sa compagnie et celle de son grand amour, Marius de Romanus, nous traversons toute la Rome jusqu'à Antioche dans l'Antiquité jusqu'à la montée en puissance du christianisme, de la persécution des chrétiens, de Dresdre du temps du Roi Soleil jusqu'aux années 1990. Je n'en révèle pas plus ! L'histoire de Pandora est certes moins riche que celle de Marius, elle reste intéressante, même si j'aurais préféré le roman plus long pour que l'auteur s'attarde plus sur certains moments de la vie de Pandora, qu'elle nous en révèle un peu plus, en particulier après que [ Pandora décide de quitter Marius ] car après cette partie, tout s'accélère jusqu'au moment où Pandora termine son récit, ce qui est fort dommage, j'aurais voulu en savoir plus, vivre les nombreux voyages et déplacements de Pandora, comment elle en est venu à connaître Arjunn, son enfant vampirique, ses regrets, ses sentiments au sujet de Marius. Certains élèments n'étaient pas assez exploités à mon goût.

Mais comme toujours, Anne Rice nous fait voyager dans le temps ! Et ici, on s'attarde sur l'Antiquité romaine. Pandora a longtemps vécu dans la Rome de l'empereur César Auguste. On vit dans cette époque, on assiste au style de vie des Romains qui aimaient festoyer (mais quand même, je dis beurk quand je lis ce qu'ils mangeaient parfois : des anguilles, des cervelles d'autruche ou de faisans, des calamars, le tout arrosé d'une sauce nommée garum), cultivant ainsi la gourmandise voire même la gloutonnerie, Pandora nous explique bien comment se déroulaient les banquets des romains, mais aussi combien ils adoraient sortir, participer ou assister à des cérémonies, des spectacles comme le cirque avec les gladiateurs ou les lions, les courses de chars, le commerce, les cérémonies religieuses... mais aussi les complots du Sénat et la liberté incroyable dont jouissaient les romaines à cette époque. Et comment oublier les nombreuses mentions que l'auteur fait des célèbres auteurs de l'Antiquité Romaine ? Virgile, Lucrèce, Ovide et ses Amours et Métamorphoses, Cicéron. Lorsqu'elle était encore une petite fille, Pandora récitait ces auteurs - et en particulier Ovide - aisément. Anne Rice nous offre vraiment de très beaux extraits de ces poésies, de ces vers, ça me donne envie de me plonger dans la poésie de l'antiquité romaine, j'ai toujours eu envie de lire Ovide et Anne Rice me rappelle pourquoi ! Elle cite aussi de nombreux évènements historiques : les campagnes du général romain Germanicus en Germanie ou encore en Orient, les nombreux complots, les invasions barbares, comment l'empire romain s'est dégradé et combien le rôle d'empereur était devenu une farce, la plupart étant choisis par l'armée qui contrôlait le pouvoir, et encore bien d'autres choses...

Fille d'un riche sénateur romain, Pandora était tout d'abord Lydia. Elle est très cultivée, elle a un grand don d'oratrice, elle connaît les plus beaux poèmes des auteurs de son époque, elle est aussi très jolie, rusée (ainsi qu'elle nous le prouve lors d'une scène avec l'un de ses frères, Lucius, à Antioche), libre. C'était un personnage très agréable à suivre et c'était dommage de la quitter si vite. Elle est bien le seul personnage vampire féminin de la série à nous compter son histoire, sa vie de mortelle, sa vie vampirique et ses rêves étranges quand elle était encore mortelle, des rêves où elle se voit brûler lorsqu'elle est exposée au soleil, des rêves où sa soif, sa faim, se calment une fois qu'elle boit le sang d'une victime qu'elle a chassé, des rêves au sujet d'une autre femme, d'une reine malheureuse et tourmentée, une reine qui ressemble tant à Isis que Pandora pense rêver de cette déesse égyptienne. Je savais qui était Isis mais je n'aurais jamais cru que son culte allait au-delà des frontières de l'Egypte, dans ce roman ce culte continue et est très célèbre dans l'Antiquité Greco-Romaine, Pandora a participé à ce culte, elle était une membre de ce culte en quelque sorte, elle est devenue une fidèle au temple d'Isis à Rome.

Anne Rice nous raconte ce culte, comment les fidèles étaient initiées (car c'étaient le plus souvent des femmes) au culte de la déesse mère Isis, mais aussi les persécutions de ces fidèles. La mythologie egyptienne est assez exploitée de ce côté-là, il y a de très nombreuses mentions à Isis et Osiris mais surtout dans le sens où Pandora pense rêver d'eux alors qu'elle rêve, sans le savoir, d'Enkil et Akasha, roi et reine des damnés. Pour mieux comprendre ces deux personnages, je crois qu'il faudrait lire La Reine des Damnés, mais aussi Lestat le vampire pour comprendre l'implication de Marius avec eux, lui est est leur gardien. Marius était plein de surprise dans ce tome, j'ai aimé le retrouver mais ici, une fois que Pandora et lui sont en couple, il est assez différent de ce que je m'imaginais. Il veut que tout soit sous contrôle, le sien si possible, un tantinet machiste (il n'admet pas qu'une femme pense comme un homme) et très rationnel : Pandora est intéressée par la montée du christianisme, par ces chrétiens et leurs récits, elle ne veut pas adhérer à cette nouvelle religion mais elle est intéressée et Marius ne tolère pas cela. Il se méfie de cette nouvelle religion, de ces chrétiens et leurs histoires sur un Dieu, un Diable et un Sauveur de l'Humanité, de ce chrétiens qui se disputent entre eux, lorsqu'ils ne sont pas persécutés. Pas étonnant après que Marius et Pandora se soient souvent disputés !

Ce qui m'embête un peu est que la relation Marius/Pandora et le personnage de Pandora en lui-même étaient prometteurs, ils avaient un potentiel énorme qui n'a pas été suffisament exploité. J'aurais aimé mieux comprendre la relation entre Marius et Pandora, son évolution au fil des siècles, j'aurais voulu en apprendre plus sur la vie de Pandora : ses deux mariages, ses sentiments pour Marius, ses regrets, ses nombreux voyages, ses états-d'âmes, ce qui est advenu de ses trois exclaves bien-aimés : les deux jeunes filles et l'Athénien Flavius qu'elle a transformé en vampire, et son amant Arjuun qu'on a croisé dans Le sang et l'or. Alors que j'espèrais en apprendre bien plus sur sa vie après [ sa séparation avec Marius ] les nombreux siècles qu'elle a traversé avec cet évènement jusqu'au réveil d'Akasha dans La Reine des Damnés, les évènements sont rapidement racontés. L'auteur s'est surtout intéréssée et centrée sur la vie mortelle de Pandora et ses premières années en temps que vampire. La suite est balayée d'un revers de la main, et je trouve ça bien dommage et frustrant, j'aurais aimé en apprendre plus, que le roman soit plus long. Je suis restée sur ma faim.

Il n'y a pas vraiment d'intrigue, ni d'action, ni la sensualité dans l'écriture mais on est très rapidement transporté dans les pensées de Pandora, on a quand même du suspence, et Anne Rice aborde un aspect un peu plus philosophique et psychologique dans le caractère des vampires. Sans compter que l'auteur sait très bien nous faire voyager dans le temps, la partie historique est très présente, les références aux mythologies sont très appréçiées et Pandora reste un personnage intéressant. Donc malgrè ma petite deception qu'à un moment donné, l'histoire de Pandora est rapidement racontée, j'ai passé un bon moment de lecture.

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Illustrations/IsisandOsiris.jpg
Représentation murale d'Osiris et Isis, dans le temple d'Abydos en Egypte.

Extrait : 

J'adorais les mots. J'adorais les chanter et les déclamer, et maintenant, je ne puis le nier, je prends un immense plaisir à les écrire. [...] Mon père trouvait ahurissant que je puisse réciter les vers de Virgile à un si jeune âge, et se faisait un plaisir de m'exhiber à l'occasion des banquets où il recevait ses amis sénateurs, tous conservateurs voire quelque peu démodés, ainsi que, parfois, Auguste César en personne.

2. L'histoire de Pandora.

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