Paroles de Poilus - Collectif et Jean-Pierre Guéno.
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'I hear the mountain birds
The sound of rivers singing
A song I've often heard
It flows through me now
So clear and so loud
I stand where I am
And forever I'm dreaming of home
I feel so alone, I'm dreaming of home'
- I'm dreaming of home, Joyeux Noël soundtrack -
Lettres à nos mères.
Paroles de l'Ombre.
Paroles du Jour J.
Mon papa en guerre.
De Gaulle à Londres : Le souffle de la liberté.
/ ! \ Challenge Histoire / ! \
Quatrième de couverture :
Ils avaient dix-sept ou vingt-cinq ans.
Se prénommaient Gaston, Louis, René. Ils étaient palefreniers, boulangers, colporteurs, bourgeois ou ouvriers. Ils devinrent soudainement artilleurs, fantassins, brancardiers...
Voyageurs sans bagage, ils durent quitter leurs femmes et leurs enfants et revêtir l'uniforme mal coupé, chausser les godillots cloutés...
Sur huit millions de mobilisés entre 1914 et 1918, plus de deux millions de jeunes hommes ne revirent jamais le clocher de leur village natal. Plus de quatre millions subirent de graves blessures...
Huit mille personnes ont répondu à l'appel de Radio France visant à collecter les lettres, jusqu'ici éparpillées, de ces Poilus. Cet ouvrage en présente une centaine. Des mots écrits dans la boue et qui n'ont pas vieilli d'un jour. Des mots déchirants, qui devraient inciter les générations futures au devoir de mémoire, au devoir de vigilance comme au devoir d'humanité...
Mon avis :
Tout d'abord, merci à Dame Meli pour m'avoir offert ce livre (même si c'était il y a quelques mois déjà), j'appréçie beaucoup, et j'ai aussi aimé le fait que tu te sois rappellée de mon goût pour l'Histoire. Merci, la miss ;) J'ai un peu tardé à le lire, c'est vrai, mais j'ai tâché de réparer ce retard et par conséquent, d'en profiter pour inscrire ce livre au Challenge Histoire. Ce qui fait donc mon troisième livre lu pour ce défi, et un quatrième est en cours de lecture.
Bon, je sais qu'aujourd'hui c'est Halloween, malheureusement, je n'ai pas de livre d'horreur à vous présenter. Peut-être pour l'an prochain, si je me décide à ouvrir le seul Stephen King que j'ai. Plus sérieusement, pour parler de ce livre... il s'agit donc d'un recueil de lettres écrites par divers soldats français, des poilus donc, de la première guerre mondiale. Toutes rassemblées en quatre catégories correspondant aux saisons : Automne, Hiver, Printemps, Eté, avec un paragraphe en introduction sur cette saison à cette époque, sur la saison vécue durant ce début de XXe siècle, et durant la guerre. Les saisons de l'âme. Florilège printemps ou hiver glacial.
Si j'ai mis du temps à lire ces lettres, ce n'est pas seulement parce lire plusieurs lettres, à force, ça peut devenir lassant, mais aussi à cause de l'effet que cette lecture me faisait. J'ai souvent ressenti cet effet de poignard dans le coeur, tout ce choc que j'ai éprouvé, cette tristesse renforcé par le fait que tout cela est véridique. Tous ces morceaux de vie, des vies brisées par la guerre, des 'récits' qui font froid dans le dos quand on se rend compte comment c'était, à cette époque, quand on devine à travers les lettres les difficultés de la guerre, toutes ces horreurs, les morts, le sang, la violence... Je dis 'deviner' parce qu'on ne peut pas le savoir, connaître tout ça, c'est impossible si on n'a pas vécu ça, si on a pas vécu l'époque. On ne peut se contenter que d'imaginer, et c'est plutôt préférable. J'ai failli avoir la larme à l'oeil quand je lisais. Certaines lettres étaient belles par leur façon d'écrire, de raconter. Belles mais terribles à la fois. Et c'était magnifique de lire la camaraderie, l'amitié entre soldat, la solidarité, le patriotisme (qui se perd aujourd'hui, je le crains), et comme c'est terrible de lire qu'en fait, la guerre sensée être courte, la guerre ou au début, les volontaires s'enthousiasmaient, finiront pat vite déchanter. Les champs de bataille, le carnage, le sang, le froid, les poux... et encore bien pire. Quelle terrible page de notre Histoire, mais une partie que l'on se doit de connaître tout de même. Car c'est trop important, car il faut se souvenir, ne jamais oublier.
Ca fait réfléchir, ça fait penser, en plus de ressentir effroi, choc, tristesse. Je me suis aussi sentie coupable. Même si les auteurs de ces lettres ou bien leur famille ont 'donné' ces lettres pour ce recueil, j'ai été gênée de lire ces lettres qui ont été privées, juste pour les familles, et de les lire confortablement chez moi, et de m'intéresser à ce sujet, à ce moment de l'Histoire et à ce que les lettres racontaient. J'ai eu le sentiment d'être une voyeuse, d'espionner. Mais malgrè tout, je ne peux pas le nier. Cette période de l'Histoire, bien que pas très joyeuse je vous l'accorde, m'intéresse beaucoup, et les lettres des poilus aussi. Je ne dirais pas que c'était une lecture "agréable", quel choix de mot ! C'était intéressant, instructif, ces lettres accompagnées d'une courte biographie de son auteur, et de quelques mots d'explication de Jean-Pierre Guéno.
Ce sont des témoignages bouleversants, et j'espère que les lire serait rendre hommage à nos courageux aïeux qui se sont battus pour nous, et pour la France. Malgrè tout, Jean-Pierre Guéno a sauvé de l'oubli ces témoignages précieux, en nous permettant de nous rappeller encore et encore, même si ça reste parfois une lecture difficile par moment, mais sourtout bouleversante et qui ne peut nous laisser insensible. Et cette partie de l'Histoire est réaliste parce qu'elle est racontée par les soldats eux-même qui l'ont vécu, on est loin du livre d'Histoire. En bref : un témoignage bouleversant, que dire de plus ? Encore merci à Dame Meli !
Extrait :
"Mes aïeux, en acceptant l'hospitalité de la France, ont contracté envers elle une dette sévère ; j'ai donc un double devoir à accomplir : celui de Français d'abord, celui de nouveau Français ensuite. C'est pourquoi je considère que ma place est là où les risques sont les plus nombreux.
Je veux, après la guerre, si mon étoile me préserve, avoir la satisfaction d'avoir fait mon devoir, et le maximum de mon devoir. Je veux que personne ne puisse me contester le titre de Français, de vrai et de bon Français.
Je veux, si je meurs, que ma famille puisse se réclamer de moi et que jamais qui que ce soit ne puisse lui reprocher ses origines ou ses parentés étrangères."
Lettre d'Henry Lange, datée du 06 septembre 1917.