Inconnu à cette Adresse - Kathrine Kressmann Taylor.
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L'auteur :
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L'auteur :
Kathrine Kressmann Taylor (1903 - 14 juillet 1996/97) est une auteur américaine, surtout connue pour son court roman Address Unknown/Inconnu à cette adresse, écrite à l'aube de la seconde guerre mondiale, afin d'avertir les Américains du danger du Nazisme qui se propageait alors...
/ ! \ Challenge Histoire / ! \
Quatrième de couverture :
Mon cher Max... Mon cher Martin...
Du 12 novembre 1932 au 18 mars 1934, entre l'Allemagne et les Etats-Unis, deux amis s'écrivent. Max, l'Américain, parle de sa solitude depuis le départ de son ami ; Martin, l'Allemand, lui raconte sa nouvelle vie dans une Allemagne qu'il peine à reconnaître tant elle est défigurée par la misère. Au fil des lettres, inexorablement, Martin et Max s'éloignent l'un de l'autre. D'autant que Max est juif...
Mon avis :
J'avais une heure à tuer, alors j'en ai profité pour lire ce petit livre emprunté juste hier à la médiathèque, livre qui était dans ma Wish-List et qui pourra aussi s'ajouter au Challenge Histoire où je participe.
C'est l'histoire de Martin Schulse, allemand, et Max Eisenstein, juif américain, deux galeristes associés aux Etats-Unis, mais plus encore, ils sont amis, et ils sont comme des frères, une grande affection les lie tous les deux. Cette amitié vit encore à travers des lettres échangées entre l'Europe et l'Amérique lorsque Martin retourne vivre dans sa patrie avec sa famille. Une patrie qu'il a bien du mal à reconnaître tant la Grande Guerre changea l'Europe. Le peuple allemand est perdu, désespéré et a besoin de quelqu'un qui lui tend la main pour la secourir. Et il y a justement cet Adolf Hitler, nommé au pouvoir, qui enflamme et captive les foules... Si Martin se méfie d'abord de cet homme, il souhaite avant tout que son cher pays se redresse et que le peuple retrouve son moral, ainsi approuve-t-il le choix de ce Hitler de redresser le pays. Mais Max s'inquiète, les nouvelles d'Allemagne et de cet Hitler à travers les informations ne rassurent guère Max, surtout quand, dans les lettres de son ami, il sent un changement s'opérer... et même l'amitié ne pourra sauver leur lien, car Martin change pour ne plus être le frère que Max aimait...
Ce livre est court, il se finit en une heure à peine. Je me demandais ce que j'allais trouver, au début je croyais que c'était deux adolescents qui s'envoyaient des lettres. Que nenni ! J'aurais du mieux regarder la couverture xD Par le résumé, je m'attendais à un texte du même style que L'ami Retrouvé, et même si je préfère le roman de Fred Uhlman, je dois avouer que celui-ci n'était pas mal non plus. Un peu trop court, c'est vrai, j'aurais aimé qu'il soit plus développé, plus long, qu'on en sache plus sur les deux amis (leur rencontre par exemple, leur vie en tant que galeristes avant le départ en Allemagne de Martin), un peu plus d'informations sur la situation de l'Allemagne au moment de la montée du Nazisme au pouvoir, et ce qu'en pensent les Etats-Unis. J'aurais donc aimé que ce soit un peu plus etoffé.
Mais d'un côté, ce style net, clair et tranchant nous fait couper le souffle. Le changement 'psychologique' de Martin se fait de façon un peu brutale. Certes, il se méfiait d'Hitler au début mais il ne voulait que le bien du pays à l'agonie après la Première Guerre Mondiale, désespéré, perdus et il pensait qu'Hitler pouvait redresser le pays car ses discours enflammaient le peuple, il était acclamé. Malgrè sa méfiance et son doute (car le désespoir nous fait parfois faire des choses inconsidérées et la bêtise est humaine), il finissait par prendre les émeutes dans les rues sur les magasins juifs par l'exubérance d'une foule qui s'enflammait. Mais il a finit par 'tomber dans le piège' lui-aussi car il a finit par adhérer aux idéologies d'Hitler, à l'antisémistisme régnant, il a fait ce qu'un bon nombre (et c'est un euphémisme) d'Allemands ont fait à cette époque. Ce qui est la preuve qu'Hitler, bien qu'étant un beau sal**, était un orateur remarquable car il a sû captiver son audience et les convaincre de ses idées (et comme quoi, six mois de cours de rhétorique, ça s'en va pas facilement...).
On remarque ce changement dans les lettres. Les signatures 'Affectueusement / De tout coeur à toi / Souvenir affectueux' deviennent 'Martin' tout court ou encore 'Cordialement'. Ce changement inquiète Max, la chaleur de l'amitié s'en va peu à peu et pour Martin, Max n'est plus qu'un Juif, et un sentimental lorsque Max tente de maintenir le contact, de lui assurer que ce 'changement' n'est que témporaire. Les lettres de Martin deviennent froides, un peu moqueuses, cruelles (surtout quand il est question de la soeur de Max, là où j'ai eu mal au coeur) et je comprends bien le fait que Max se soit vengé. Les lettres s'arrêtent brusquement en 1934, avec Max [ a-t-il réussi sa vengeance ? Si oui, Martin en est-il mort car les 'fausses' lettres de Max laissaient penser aux autorités allemandes que Martin sympathisait avec l'ennemi et il avait déjà reçu des avertissements... l'auteur nous laisse imaginer, je pense ], la fin d'une amitié déchue, causée par l'antisémitisme et de ce qu'a pu causer le nazisme.
Un texte court, que j'aurais aimé plus ellaboré, mais qui va droit au coeur. En quelques pages à peine, un concentré d'émotion. Je n'ai pas été vraiment déçue, j'ai été contente de découvrir ce petit texte.
Extrait :
Une force vive. Les gens se sentent stimulés, on s'en rend compte en marchant dans les rues, en entrant dans les magasins. Ils se sont débarrassés de leur désespoir comme on enlève un vieux manteau. Ils n'ont plus honte, ils croient de nouveau à l'avenir. Peut-être va-t-on trouver un moyen pour mettre fin à la misère. Quelque chose -j'ignore quoi - va se produire. On a trouvé un Guide ! Pourtant, prudent, je me dis tout va : où cela va-t-il nous mener ? Vaincre le désespoir nous engage souvent dans des directions insensées.
Lettre de Martin Schulse à Martin Eisenstein, datée du 25 mars 1933.
Mon cher Max... Mon cher Martin...
Du 12 novembre 1932 au 18 mars 1934, entre l'Allemagne et les Etats-Unis, deux amis s'écrivent. Max, l'Américain, parle de sa solitude depuis le départ de son ami ; Martin, l'Allemand, lui raconte sa nouvelle vie dans une Allemagne qu'il peine à reconnaître tant elle est défigurée par la misère. Au fil des lettres, inexorablement, Martin et Max s'éloignent l'un de l'autre. D'autant que Max est juif...
Mon avis :
J'avais une heure à tuer, alors j'en ai profité pour lire ce petit livre emprunté juste hier à la médiathèque, livre qui était dans ma Wish-List et qui pourra aussi s'ajouter au Challenge Histoire où je participe.
C'est l'histoire de Martin Schulse, allemand, et Max Eisenstein, juif américain, deux galeristes associés aux Etats-Unis, mais plus encore, ils sont amis, et ils sont comme des frères, une grande affection les lie tous les deux. Cette amitié vit encore à travers des lettres échangées entre l'Europe et l'Amérique lorsque Martin retourne vivre dans sa patrie avec sa famille. Une patrie qu'il a bien du mal à reconnaître tant la Grande Guerre changea l'Europe. Le peuple allemand est perdu, désespéré et a besoin de quelqu'un qui lui tend la main pour la secourir. Et il y a justement cet Adolf Hitler, nommé au pouvoir, qui enflamme et captive les foules... Si Martin se méfie d'abord de cet homme, il souhaite avant tout que son cher pays se redresse et que le peuple retrouve son moral, ainsi approuve-t-il le choix de ce Hitler de redresser le pays. Mais Max s'inquiète, les nouvelles d'Allemagne et de cet Hitler à travers les informations ne rassurent guère Max, surtout quand, dans les lettres de son ami, il sent un changement s'opérer... et même l'amitié ne pourra sauver leur lien, car Martin change pour ne plus être le frère que Max aimait...
Ce livre est court, il se finit en une heure à peine. Je me demandais ce que j'allais trouver, au début je croyais que c'était deux adolescents qui s'envoyaient des lettres. Que nenni ! J'aurais du mieux regarder la couverture xD Par le résumé, je m'attendais à un texte du même style que L'ami Retrouvé, et même si je préfère le roman de Fred Uhlman, je dois avouer que celui-ci n'était pas mal non plus. Un peu trop court, c'est vrai, j'aurais aimé qu'il soit plus développé, plus long, qu'on en sache plus sur les deux amis (leur rencontre par exemple, leur vie en tant que galeristes avant le départ en Allemagne de Martin), un peu plus d'informations sur la situation de l'Allemagne au moment de la montée du Nazisme au pouvoir, et ce qu'en pensent les Etats-Unis. J'aurais donc aimé que ce soit un peu plus etoffé.
Mais d'un côté, ce style net, clair et tranchant nous fait couper le souffle. Le changement 'psychologique' de Martin se fait de façon un peu brutale. Certes, il se méfiait d'Hitler au début mais il ne voulait que le bien du pays à l'agonie après la Première Guerre Mondiale, désespéré, perdus et il pensait qu'Hitler pouvait redresser le pays car ses discours enflammaient le peuple, il était acclamé. Malgrè sa méfiance et son doute (car le désespoir nous fait parfois faire des choses inconsidérées et la bêtise est humaine), il finissait par prendre les émeutes dans les rues sur les magasins juifs par l'exubérance d'une foule qui s'enflammait. Mais il a finit par 'tomber dans le piège' lui-aussi car il a finit par adhérer aux idéologies d'Hitler, à l'antisémistisme régnant, il a fait ce qu'un bon nombre (et c'est un euphémisme) d'Allemands ont fait à cette époque. Ce qui est la preuve qu'Hitler, bien qu'étant un beau sal**, était un orateur remarquable car il a sû captiver son audience et les convaincre de ses idées (et comme quoi, six mois de cours de rhétorique, ça s'en va pas facilement...).
On remarque ce changement dans les lettres. Les signatures 'Affectueusement / De tout coeur à toi / Souvenir affectueux' deviennent 'Martin' tout court ou encore 'Cordialement'. Ce changement inquiète Max, la chaleur de l'amitié s'en va peu à peu et pour Martin, Max n'est plus qu'un Juif, et un sentimental lorsque Max tente de maintenir le contact, de lui assurer que ce 'changement' n'est que témporaire. Les lettres de Martin deviennent froides, un peu moqueuses, cruelles (surtout quand il est question de la soeur de Max, là où j'ai eu mal au coeur) et je comprends bien le fait que Max se soit vengé. Les lettres s'arrêtent brusquement en 1934, avec Max [ a-t-il réussi sa vengeance ? Si oui, Martin en est-il mort car les 'fausses' lettres de Max laissaient penser aux autorités allemandes que Martin sympathisait avec l'ennemi et il avait déjà reçu des avertissements... l'auteur nous laisse imaginer, je pense ], la fin d'une amitié déchue, causée par l'antisémitisme et de ce qu'a pu causer le nazisme.
Un texte court, que j'aurais aimé plus ellaboré, mais qui va droit au coeur. En quelques pages à peine, un concentré d'émotion. Je n'ai pas été vraiment déçue, j'ai été contente de découvrir ce petit texte.
Extrait :
Une force vive. Les gens se sentent stimulés, on s'en rend compte en marchant dans les rues, en entrant dans les magasins. Ils se sont débarrassés de leur désespoir comme on enlève un vieux manteau. Ils n'ont plus honte, ils croient de nouveau à l'avenir. Peut-être va-t-on trouver un moyen pour mettre fin à la misère. Quelque chose -j'ignore quoi - va se produire. On a trouvé un Guide ! Pourtant, prudent, je me dis tout va : où cela va-t-il nous mener ? Vaincre le désespoir nous engage souvent dans des directions insensées.
Lettre de Martin Schulse à Martin Eisenstein, datée du 25 mars 1933.