Les Enfants de la Liberté - Marc Levy.
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'Vivre c'est lutter, lutter c'est vivre'
- Victor Hugo -
Et si c'était vrai.
Quatrième de couverture :
« Dis-leur Jeannot, dis-leur de raconter tout cela de ma part, avec leurs mots à eux, ceux de leur époque. Les miens ne sont fait que des accents de mon pays, du sang que j'ai dans la bouche et sur les mains... »
Mon avis :
J'ai voulu retenter du Marc Levy, même si ce livre n'est pas comme les autres écrits par l'auteur. Cette fois-ci, c'est un roman historique et biographique en quelque sorte. Marc Levy retrace ici la jeunesse de son père, Raymond Levy, alias Jeannot, qui rentre dans la Résistance à 18 ans avec son frère cadet, Claude. Une brigade de résistants français ou venant d'autres pays, tous entre 16 et 22 ans qui rêvent de liberté et qui se rebelle face à l'autorité allemande et la France de Vichy. S'en prendre à un résistant, c'est s'en prendre à toute la Résistance, on venge le camarade tombé, on croit encore à la liberté et à la fin de la guerre.
Le récit de ces jeunes est bouleversant, on s'attache à eux rapidement, on en peut qu'être ému, bouleversé, avoir le souffle coupé face à leur courage, leur engagement, leur soif de liberté sans fin, et tout ce qu'ils ont vécu, tout ce qu'ils ont traversé comme épreuve, tout ce qu'ils ont perdu...
Marc Levy nous fait sourire, nous rendre ému, triste, nous fait réfléchir. C'est comme un héritage qu'il nous transmet car ce n'est pas l'auteur qui a vécu ce récit mais son père, et il l'écrit en toute simplicité et sincérité. Il nous transmet également, à travers son talent, un récit romancé oui, mais une partie importante de notre histoire. Pour ne pas oublier que même si la France a vite perdue la seconde guerre mondiale et qu'elle a collaboré avec l'Allemagne Nazie sous Vichy, il y avait des personnes qui n'avaient pas baissé les bras, qui résistaient encore, qui y croyaient encore et qui rêvaient d'une France libre après la guerre, et c'est une partie de l'Histoire qui me passionne terriblement.
Habituellement, l'emploi du présent me gêne, mais là c'est passé tout seul, il m'a même fallu un moment pour le remarquer ! J'ai eu plusieurs scènes préférées, et donc choisir un extrait fut plutôt difficile, je ne pouvais pas tous les mettre mais certains sont inoubliables. La promesse que Samuel demande à Jeannot de faire, son discours, l'infirmière en chef qui remet à sa place un officier allemand, le lien fort qu'on devine bien entre Jeannot/Raymond et son frère cadet, Claude...
C'est un livre plein d'humanité auquel on est attaché du début à la fin, et même lorsque la dernière page est tournée, les personnages nous manquent tellement qu'on a envie de relire leur incroyable parcours. C'est beau et émouvant, parfois un peu long, romanesque et mou ceci dit après les 100 premières pages, mais l'histoire est poignante sans pour autant tomber dans le "pathos".
C'est le récit marquant d'une bande de copains qui mènent la vie dure aux officiers allemands, qui ont des valeurs et qui, malgrè leurs souffrances, nous permettent de sourire aujourd'hui. On passe du rire aux larmes. Un beau témoignage, un peu romanesque, mais beau tout de même.
Extrait :
« L'heure du réveil n'a pas encore sonné mais tous les prisonniers sont déjà debout. Ils savent, quand l'un des leurs va être exécuté. Un murmure s'élève ; les voix des Espagnols se fondent à celles des Français que bientôt les Italiens rejoignent, c'est au tour des Hongrois, des Polonais, des Tchèques et des Roumains. Le murmure est devenu un chant qui s'élève haut et fort. Tous les accent se mêlent et clament les mêmes paroles. C'est la Marseillaise qui résonne dans les murs des cachots de la prison Saint-Michel.
(...) Marcel s'arrête au haut des marches de l'escalier, il se retourne, lève lentement le poing et crie : "Adieu camarades."
La prison toute entière se tait un court instant.
"Adieu camarade et vive la France" répondent les prisonniers à l'unisson. Et la Marseillaise envahit à nouveau l'espace, mais la silhouette de Marcel a déjà disparu. »
7.