Faust - Johann Wolfgang von Goethe.
o0o
'I can make your dreams come true
What a couple, me and you.
Think well, do take your time
Because your soul will be mine the day you die.'
- Descent of the Archangel, Kamelot -
L'auteur :
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'I can make your dreams come true
What a couple, me and you.
Think well, do take your time
Because your soul will be mine the day you die.'
- Descent of the Archangel, Kamelot -
L'auteur :
Johann Wolfgang von Goethe (28 août 1749 - 22 mars 1832), est un poète, dramaturge, romancier, théoricien de l'art et homme d'état allemand, très intéressé par les sciences. Ses oeuvres les plus célèbres restent Faust I et II ainsi que Les Souffrances du Jeune Werther.
Quelque(s) lien(s) utile(s) :
- Faust, de Goethe - Lecture en ligne.
Quatrième de couverture :
"Faust" : ce simple mot, cette syllabe robuste et trapue comme le "poing" qu'elle désigne couramment, est un signe fort dans l'histoire culturelle des pays allemands que lorsqu'on dit "don Quichotte" en terre espagnole ou "Dante" en Italie.
C'est essentiellement grâce à l'oeuvre de Goethe que le personnage de Faust a passé les frontières et rejoint, dans l'imaginaire occidental, les figures de don Juan et de Prométhée. Comme eux, insatisfait et rebelle, Faust est encore plus proche de ces deux derniers par le défi qui l'oppose à l'autorité divine, dans une partie des plus fascinantes qui soient, puisqu'il ne s'agit plus ici seulement du péché mais bien du sens de la vie et du salut lui-même.
- Faust, de Goethe - Lecture en ligne.
Quatrième de couverture :
"Faust" : ce simple mot, cette syllabe robuste et trapue comme le "poing" qu'elle désigne couramment, est un signe fort dans l'histoire culturelle des pays allemands que lorsqu'on dit "don Quichotte" en terre espagnole ou "Dante" en Italie.
C'est essentiellement grâce à l'oeuvre de Goethe que le personnage de Faust a passé les frontières et rejoint, dans l'imaginaire occidental, les figures de don Juan et de Prométhée. Comme eux, insatisfait et rebelle, Faust est encore plus proche de ces deux derniers par le défi qui l'oppose à l'autorité divine, dans une partie des plus fascinantes qui soient, puisqu'il ne s'agit plus ici seulement du péché mais bien du sens de la vie et du salut lui-même.
Mon avis :
Je n'avais jamais entendu parler du mythe de Faust auparavant, avant de l'étudier l'an passé pendant mes cours de Littérature Comparée. Sans avoir lu les livres (à savoir la version de Goethe et celle de Marlowe), je savais que c'était un conte populaire allemand à la base repris par plusieurs auteurs dans la littérature, dont Goethe. Les cours sur ce mythe étaient bien intéressants mais je n'avais pas poussé la curiosité jusqu'à la lecture des livres jusqu'à cette année. Le responsable est mon nouveau coup de coeur, le manga Black Butler qui m'a donné le goût de lire des récits ou autres sur des démons, des pactes démoniaques, etc. Et j'avais justement deux versions de Faust qui m'attendaient dans ma bibliothèque. Poussée par l'avis de Matilda, j'ai d'abord choisi la lecture de celle de Goethe.
L'histoire commençe avec un démon : Méphistophélès, celui-ci rend parfois visite au Dieu du ciel à qui cela ne dérange pas de converser avec un diable. Leur dernier sujet de conversation concerne un certain docteur Faust, que Satan aimerait bien tenter, faire trébucher du droit chemin et ainsi gagner son âme pour toute l'éternité. Afin de tester cet homme, afin de savoir s'il choisira la voix de la lumière ou celle des ténèbres, Dieu consent à ce que Faust soit tenté. Méphistophélès s'attèle à la tâche : approchant d'abord le vieux savant sous la forme d'un chien noir avant de revétir celle d'un homme, il lui propose un marché. Tout ce que Faust désirera, Méphisto lui accordera car le démon se fera son serviteur jusqu'à la satisfaction de tous ses désirs, mais comme rien n'est gratuit avec les démons, faust devra en échange se donner au diable en lui offrant son âme sitôt le contract terminé. Faust, lui, est un savant qui a beaucoup appris sur bien des sujets à un point où il n'a plus aucun domaine à connaître, à étudier et à maîtriser et donc pour lui, plus aucun but dans sa vie de mortel. Désespéré par ce vide qu'il veut combler et peu soucieux de son âme, Faust accepte la proposition du démon. S'ensuivent alors voyages et péripéthies du docteur Faust et du démon Méphistophélès, pour le meilleur et pour le pire...
C'était assez différent de ce que j'imaginais, mais je n'ai pas été déçue, ce fut une agréable surprise et ça m'aura enfin donné l'occasion de connaître Faust. Goethe reprend bien le mythe originel où Faust est un savant, fou ou pratiquant la magie selon les versions, qui vend son âme au diable. Ici, Faust est un vieux savant qui a tant appris qu'il n'a plus rien à étudier et il s'ennuie, il a soif de connaissance et d'aventures, il veut voir plus de monde, connaître davantage du monde, mais il a déjà tant appris pendant si longtemps avec beaucoup de ardeur, il n'y a plus rien à voir et ne sait que faire pendant le restant de sa vie. Il est mélancolique et désespéré et sa faiblesse et sa soif de pouvoir seront sa perte car vint à lui Méphistophélès, dit Méphisto, un diable/démon venu pactiser avec lui : il sera son serviteur et réalisera chaque voeu, chaque désir de Faust en échange de son âme. Et Faust accepte, et voilà le mythe où, selon les versions, Faust se repend ou tombe aux enfers. Goethe reprend ce mythe et nous donne sa version de l'histoire.
Certes, je m'attendais à autre chose et même si j'ai beaucoup aimé cette oeuvre, j'aurais aimé qu'elle soit plus longue et que certains élèments soient plus exploitées, que Faust fasse plus de voeux, qu'il vive plus d'aventures avec son démons. Mais en même temps, je pense qu'il y a tout de même beaucoup de profondeur dans cette oeuvre : toute la maîtrise et la profondeur de la pensée de Goethe. On retrouve aussi des thèmes importants, des messages cachés, et je dois avouer que cette oeuvre a eu le mérité de me faire penser à mes cours de philosophie du lycée lorsque le professeur nous parlait du surhomme ou du mythe de Prométhée, dans l'optique d'un idéal impossible, au-delà de la puissance, de l'existence humaine, évoquée avec désespoir ou ironie car l'homme n'est pas tout-puissant, il a ses limites ; ou dans le cadre du mythe de Prométhée, on a l'homme qui défie les Dieux pour son profit.
Si je m'attendais aussi à un Faust plus torturé, ses monologues sont tout simplement magnifiques, ainsi que les chants du Choeur et d'autres personnages, même si à certains moments j'ai dû relire plusieurs fois pour bien comprendre, il y a là la beauté des vers (même si la plupart des dialogues sont en prose) et l'habilité de la traduction (en même temps, le traducteur, c'est pas n'importe qui : c'est Gérard de Nerval !). Mais ce qui m'a surtout séduite dans cette pièce de théâtre, en plus de la beauté des vers et du sujet de l'histoire (un savant, un démon et un pacte : la satisfaction des désirs en échange de l'âme !), ce sont les personnages et plus particulièrement Méphistophélès. Le diable a beau être le diable, le mâââl en personne, il fascine sans le vouloir : en effet, j'ai plus souvent préféré Méphisto à Faust, j'attendais chaque apparition ou parole de ce personnage, en fait, c'est Méphisto le personnage le plus cool dans cette pièce. Et puis, c'est commun le fait que ce sont souvent les méchants les plus intéressants !
C'est sans surprise que j'ai dévoré ce texte, transportée tout au long de ma lecture, bien que certaines scènes étaient un peu trop rapides, qu'elles étaient passées rapidement et ne sont pas assez explicites, surtout au niveau de la fin où c'était assez flou. Le contrat est-il clos ? Faust est-il damné ? Son âme appartient-elle à Méphisto ? C'est pour ça que j'aimerais lire maintenant Faust II, mais il paraît qu'il n'est pas facile d'accès, qu'il est inachevé (oeuvre posthume) et qu'il est plutôt dur à trouver. Alors en attendant, je lis le Faust de Marlowe. et relirais la version de Goethe, accompagnée des chansons du groupe Kamelot.
Extrait :
MEPHISTOPHELES.
Cesse donc de te jouer de cette tristesse qui, comme un vautour, dévore ta vie. En si mauvaise compagnie que tu sois, tu pourras sentir que tu es homme avec les hommes ; cependant on ne songe pas pour cela à t'encanailler. Je ne suis pas moi-même un des premiers ; mais si tu veux, uni à moi, diriger tes pas dans la vie, je m'accomoderai volontiers de t'appartenir sur-le-champ. Je me fais ton compagnon, ou, si cela t'arrange mieux, ton serviteur et ton esclave.
FAUST.
Et quelle obligation devrais-je remplir en retour ?
MEPHISTOPHELES.
Tu auras le temps de t'occuper de cela.
FAUST.
Non, non ! Le diable est un égoïste, et ne fait point pour l'amour de Dieu ce qui est utile à autrui. Exprime clairement ta condition ; un pareil serviteur porte malheur à une maison.
MEPHISTOPHELES.
Je veux ici m'attacher à ton service, obéir sans fin ni cesse à ton moindre signe ; mais, quand nous nous reverrons là-dessous tu devras me rendre la pareille.
FAUST.
Le dessous ne m'inquiète guère ; mets d'abord en pièces ce monde-ci, et l'autre peut arriver ensuite. Mes plaisirs jaillissent de cette terre, et ce soleil éclaire mes peines ; que je m'affranchisse une fois de ces dernières, arrive après ce qui pourra. Je n'en veux point apprendre davantage. Peu m'importe que, dans l'avenir, on aime ou haïsse, et que ces sphères aient aussi un dessus et un dessous.
MEPHISTOPHELES.
Dans un tel esprit tu peux te hasarder : engage-toi ; tu verras ces jours-ci tout ce que mon art peut procurer de plaisir ; je te donnerai ce qu'aucun homme n'a pu même encore entrevoir.
Je n'avais jamais entendu parler du mythe de Faust auparavant, avant de l'étudier l'an passé pendant mes cours de Littérature Comparée. Sans avoir lu les livres (à savoir la version de Goethe et celle de Marlowe), je savais que c'était un conte populaire allemand à la base repris par plusieurs auteurs dans la littérature, dont Goethe. Les cours sur ce mythe étaient bien intéressants mais je n'avais pas poussé la curiosité jusqu'à la lecture des livres jusqu'à cette année. Le responsable est mon nouveau coup de coeur, le manga Black Butler qui m'a donné le goût de lire des récits ou autres sur des démons, des pactes démoniaques, etc. Et j'avais justement deux versions de Faust qui m'attendaient dans ma bibliothèque. Poussée par l'avis de Matilda, j'ai d'abord choisi la lecture de celle de Goethe.
L'histoire commençe avec un démon : Méphistophélès, celui-ci rend parfois visite au Dieu du ciel à qui cela ne dérange pas de converser avec un diable. Leur dernier sujet de conversation concerne un certain docteur Faust, que Satan aimerait bien tenter, faire trébucher du droit chemin et ainsi gagner son âme pour toute l'éternité. Afin de tester cet homme, afin de savoir s'il choisira la voix de la lumière ou celle des ténèbres, Dieu consent à ce que Faust soit tenté. Méphistophélès s'attèle à la tâche : approchant d'abord le vieux savant sous la forme d'un chien noir avant de revétir celle d'un homme, il lui propose un marché. Tout ce que Faust désirera, Méphisto lui accordera car le démon se fera son serviteur jusqu'à la satisfaction de tous ses désirs, mais comme rien n'est gratuit avec les démons, faust devra en échange se donner au diable en lui offrant son âme sitôt le contract terminé. Faust, lui, est un savant qui a beaucoup appris sur bien des sujets à un point où il n'a plus aucun domaine à connaître, à étudier et à maîtriser et donc pour lui, plus aucun but dans sa vie de mortel. Désespéré par ce vide qu'il veut combler et peu soucieux de son âme, Faust accepte la proposition du démon. S'ensuivent alors voyages et péripéthies du docteur Faust et du démon Méphistophélès, pour le meilleur et pour le pire...
C'était assez différent de ce que j'imaginais, mais je n'ai pas été déçue, ce fut une agréable surprise et ça m'aura enfin donné l'occasion de connaître Faust. Goethe reprend bien le mythe originel où Faust est un savant, fou ou pratiquant la magie selon les versions, qui vend son âme au diable. Ici, Faust est un vieux savant qui a tant appris qu'il n'a plus rien à étudier et il s'ennuie, il a soif de connaissance et d'aventures, il veut voir plus de monde, connaître davantage du monde, mais il a déjà tant appris pendant si longtemps avec beaucoup de ardeur, il n'y a plus rien à voir et ne sait que faire pendant le restant de sa vie. Il est mélancolique et désespéré et sa faiblesse et sa soif de pouvoir seront sa perte car vint à lui Méphistophélès, dit Méphisto, un diable/démon venu pactiser avec lui : il sera son serviteur et réalisera chaque voeu, chaque désir de Faust en échange de son âme. Et Faust accepte, et voilà le mythe où, selon les versions, Faust se repend ou tombe aux enfers. Goethe reprend ce mythe et nous donne sa version de l'histoire.
Certes, je m'attendais à autre chose et même si j'ai beaucoup aimé cette oeuvre, j'aurais aimé qu'elle soit plus longue et que certains élèments soient plus exploitées, que Faust fasse plus de voeux, qu'il vive plus d'aventures avec son démons. Mais en même temps, je pense qu'il y a tout de même beaucoup de profondeur dans cette oeuvre : toute la maîtrise et la profondeur de la pensée de Goethe. On retrouve aussi des thèmes importants, des messages cachés, et je dois avouer que cette oeuvre a eu le mérité de me faire penser à mes cours de philosophie du lycée lorsque le professeur nous parlait du surhomme ou du mythe de Prométhée, dans l'optique d'un idéal impossible, au-delà de la puissance, de l'existence humaine, évoquée avec désespoir ou ironie car l'homme n'est pas tout-puissant, il a ses limites ; ou dans le cadre du mythe de Prométhée, on a l'homme qui défie les Dieux pour son profit.
Si je m'attendais aussi à un Faust plus torturé, ses monologues sont tout simplement magnifiques, ainsi que les chants du Choeur et d'autres personnages, même si à certains moments j'ai dû relire plusieurs fois pour bien comprendre, il y a là la beauté des vers (même si la plupart des dialogues sont en prose) et l'habilité de la traduction (en même temps, le traducteur, c'est pas n'importe qui : c'est Gérard de Nerval !). Mais ce qui m'a surtout séduite dans cette pièce de théâtre, en plus de la beauté des vers et du sujet de l'histoire (un savant, un démon et un pacte : la satisfaction des désirs en échange de l'âme !), ce sont les personnages et plus particulièrement Méphistophélès. Le diable a beau être le diable, le mâââl en personne, il fascine sans le vouloir : en effet, j'ai plus souvent préféré Méphisto à Faust, j'attendais chaque apparition ou parole de ce personnage, en fait, c'est Méphisto le personnage le plus cool dans cette pièce. Et puis, c'est commun le fait que ce sont souvent les méchants les plus intéressants !
C'est sans surprise que j'ai dévoré ce texte, transportée tout au long de ma lecture, bien que certaines scènes étaient un peu trop rapides, qu'elles étaient passées rapidement et ne sont pas assez explicites, surtout au niveau de la fin où c'était assez flou. Le contrat est-il clos ? Faust est-il damné ? Son âme appartient-elle à Méphisto ? C'est pour ça que j'aimerais lire maintenant Faust II, mais il paraît qu'il n'est pas facile d'accès, qu'il est inachevé (oeuvre posthume) et qu'il est plutôt dur à trouver. Alors en attendant, je lis le Faust de Marlowe. et relirais la version de Goethe, accompagnée des chansons du groupe Kamelot.
Extrait :
MEPHISTOPHELES.
Cesse donc de te jouer de cette tristesse qui, comme un vautour, dévore ta vie. En si mauvaise compagnie que tu sois, tu pourras sentir que tu es homme avec les hommes ; cependant on ne songe pas pour cela à t'encanailler. Je ne suis pas moi-même un des premiers ; mais si tu veux, uni à moi, diriger tes pas dans la vie, je m'accomoderai volontiers de t'appartenir sur-le-champ. Je me fais ton compagnon, ou, si cela t'arrange mieux, ton serviteur et ton esclave.
FAUST.
Et quelle obligation devrais-je remplir en retour ?
MEPHISTOPHELES.
Tu auras le temps de t'occuper de cela.
FAUST.
Non, non ! Le diable est un égoïste, et ne fait point pour l'amour de Dieu ce qui est utile à autrui. Exprime clairement ta condition ; un pareil serviteur porte malheur à une maison.
MEPHISTOPHELES.
Je veux ici m'attacher à ton service, obéir sans fin ni cesse à ton moindre signe ; mais, quand nous nous reverrons là-dessous tu devras me rendre la pareille.
FAUST.
Le dessous ne m'inquiète guère ; mets d'abord en pièces ce monde-ci, et l'autre peut arriver ensuite. Mes plaisirs jaillissent de cette terre, et ce soleil éclaire mes peines ; que je m'affranchisse une fois de ces dernières, arrive après ce qui pourra. Je n'en veux point apprendre davantage. Peu m'importe que, dans l'avenir, on aime ou haïsse, et que ces sphères aient aussi un dessus et un dessous.
MEPHISTOPHELES.
Dans un tel esprit tu peux te hasarder : engage-toi ; tu verras ces jours-ci tout ce que mon art peut procurer de plaisir ; je te donnerai ce qu'aucun homme n'a pu même encore entrevoir.
FAUST : Le dessous ne m’inquiète guère ; mets d’abord en pièces ce monde-ci, et l‘autre peut arriver ensuite. Mes plaisirs jaillissent de cette terre, et ce soleil éclaire mes peines ; que je m’affranchisse une fois de ces dernières, arrive après ce qui pourra. Je n’en veux point apprendre davantage. Peu m’importe que, dans l‘avenir, on aime ou haïsse, et que ces sphères aient aussi un dessus et un dessous."
Ah mais c'est juste démentiel comme truc ! C'est juste superbe, magnifique, parfait ! le prologue en vers m'a juste fait tripper (je parle jeune today) et je suis en train de me dire que je le relirais bien là tout de suite maintenant.