Comme un roman - Daniel Pennac.
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Kamo, l'agence Babel.
Liens utiles :
- Page Wikipédia de l'auteur.
- Quelques citations de l'auteur.
- Extraits de Comme un roman.
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Quatrième de couverture :
LES DROITS IMPRESCRIPTIBLES DU LECTEUR
1. Le droit de ne pas lire.
2. Le droit de sauter des pages.
3. Le droit de ne pas finir un livre.
4. Le droit de relire.
5. Le droit de lire n'importe quoi.
6. Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible)
7. Le droit de lire n'importe où.
8. Le droit de grappiller.
9. Le droit de lire à voix haute.
10. Le droit de nous taire.
Mon avis :
J'ai une affection toute particulière pour les livres qui parlent de livres, de la lecture, de grands lecteurs s'identifient facilement et peuvent se reconnaître dans ce genre de livre. Ce livre est un peu particulier car ce n'est pas un roman mais plutôt un essai, la façon de l'auteur de voir les choses sur ce que les gens pensent de la lecture. Ancien professeur, Daniel Pennac jette un regard sur la façon des autres personnes de voir la lecture, comment faire aimer la lecture aux plus jeunes lorsqu'on leur impose des classiques à lire à l'école, comment leur faire voir la lecture non pas comme un fardeau, mais comme un plaisir, etc.
C'est à la fois instructif et drôle, les remarques sarcastiques et ironiques de l'auteur sont un délice. Nous avons déjà un avant-goût dans l'avant-chapitre rien qu'avec la phrase suivante que je ne résiste pas à recopier ici tellement c'est savoureux : On est prié (je vous prie) de ne pas utiliser ces pages comme instrumenr de torture pédagogique. Le ton est donné dès l'avant-chapitre et en continuant, nous avons droit à des phrases plutôt savoureuses que j'aimerais tant recopier pour vous le prouver, mais hélas ! je dois résister à la tentation sinon je risque de recopier une bonne partie du bouquin. Mais allez donc sur la page Livraddict du livre, certains billets proposent des extraits !
Le livre nous offre une autre façon de voir les livres ou de se voir en tant que lecteur. On voit notre façon de lire d'une autre manière, on analyse, on sourit, on peut se reconnaître parmi certaines habitudes qui sont typiques aux lecteurs. On rit, on sourit, on se laisse également toucher par des passages très forts comme l'extrait qui disait que ce que nous avons lu de plus beau, nous le devons surtout à un être cher et que c'est à cet être cher que nous parlerons de ces livres si beaux qui nous ont touché. Je l'ai déjà dit sur ce blog, mon grand amour dans la littérature reste la saga Harry Potter qui m'a fait rire, sourire, pleurer, voyager, m'a fait ressentir mille et unes émotions, et c'est mon défunt père qui m'a offert les quatre premiers tomes de la saga en 1999. Bref, tout un tas d'émotion dans cet essai.
Mais avant tout, l'auteur évoque surtout les difficultés à faire comprendre à un enfant ou à un adolescent, à qui on impose des lectures qui donnent pas souvent envie de lire à l'école, l'importance que peut représenter la lecture. On a tous été étudiant, on a tous dû lire des classiques imposés par le collège ou le lycée, des classiques qui ne nous plaisaient pas toujours. Si j'ai eu quelques coups de coeur parmi ces lectures imposées (Roméo et Juliette, Sherlock Holmes, Les Liaisons Dangereuses, livres de Daniel Pennac...), je n'ai pas toujours aimé ce qu'on nous demandait de lire, c'est ainsi, et ce n'est pas toujours évident pour un adolescent de comprendre ces classiques. Pour tout dire, il y a eu des classiques que je n'ai vraiment réussi à comprendre que grâce aux cours qui ont suivi la lecture et le test sur le bouquin en question. Et ce n'est pas toujours en obligeant à lire à quelqu'un qu'il finira par envisager de lire avec plaisir un jour.
D'une certaine façon, la lecture est un sujet délicat pour certains, mais Daniel Pennac l'a traité de la façon la plus simple possible et avec légèreté et humour. Comme le dit le titre, cet essai sur la lecture se lit comme un roman, sans difficulté (je dis ça car quand je tombe sur des essais, j'essaye de fuir, ce n'est pas un genre littéraire dont je raffole). C'est chose remarquable qu'il a fait de parler sur la lecture, des sentiments qui nous envahissent lorsqu'on lit un bon roman. Il nous prend aussi au sérieux sans se prendre au sérieux. Il "explique" les comportements des personnes face aux livres, à la lecture. Il nous parle d'une certaine alchimie entre livres et lecteurs, qu'il faut parfois la provoquer chez d'autres car la lecture est accessible à tous, bien-sûr, mais que tout dépend de la motivation, de l'envie. Ici, Daniel Pennac nous donne envie de lire, de découvrir, on le lit avec plaisir, il nous fait comprendre pourquoi on lit, pourquoi on aime ou pas lire.
Ca se lit facilement, c'est léger, c'est drôle, c'est vivant, il y a plein d'idées sympathiques, la façon de l'auteur de communiquer avec son lecteur est aussi très bien. C'est un petit bijoux ce livre, je pense que même ceux qui ne sont pas trop fan des livres pourraient aimer !
Extrait :
Pendant ce temps, au lycée (comme diraient en italiques les bandes dessinées belges de leur génération), les parents :
- Vous savez, mon fils... ma fille... les livres...
Le professeur de français a compris : l'élève en question "n'aime pas lire".
- D'autant plus surprenant qu'enfant, il lisait beaucoup... il dévorait, même, n'est-ce pas, chéri, on peut dire qu'il dévorait ?
Chéri opine : il dévorait.
- Il faut dire que nous lui avons interdit la télévision !
(Un autre cas de figure celui-là : l'interdiction absolue de la télé. Résoudre le problème en surpprimant son énoncé, encore un fameux truc pédagogique !)
26. III. IL FAUT LIRE. (le dogme).