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Lundi 21 février 2011 à 14:41

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres2/Maus.jpgMaus, l'Intégrale - Art Spiegelman.

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'Mon père saigne l'histoire.'

L'auteur :

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Art Spiegelman, né le 15 février 1948 en Suède, est un illsutrateur et auteur de bande-dessinée américain, connu à partir des années 1980 pour sa célèbre bande-dessinée Maus qui lui a valu le Prix Pulitzer en 1992. Il vit à présent à New-York avec sa famille.


Emprunt médiathèque.
/ ! \ Challenge Histoire. / ! \

Résumé : 

Maus est une bande dessinée d'Art Spiegelman. Elle raconte, à travers le dialogue de l'auteur et de son père, juif polonais, survivant des ghettos et d'Auschwitz, l'histoire des persécutions nazies, depuis les premières mesures anti-juives jusqu'à l'effondrement du Troisième Reich et l'immédiat après-guerre.


Mon avis : 

J'ai connu cette bande-dessinée au collège, nous avions lu, en cours d'Histoire, quelques extraits de cette BD qui m'avait déjà marqué à l'époque, et j'avais l'idée de la lire dans son intégralité un jour, chose faite lorsque j'ai eu la chance de l'emprunter à la médiathèque et j'en profite pour ajouter ce titre au challenge histoire auquel je participe. Je voulais lire cette BD, ça me tenait à coeur même en sachant pertinament que ce genre de texte me rend malade, nauséeuse, que ça me révolte, que ça me rend furieuse envers la mentalité anti-sémite et les idéaux d'Hitler de l'époque (ce fut un véritable défi que de lire les extraits de Meim Kampf pour réviser mon brevet ! ça nous a dégoûté, ma meilleure amie et moi), néanmoins je tenais à connaître cette BD, et il faut bien savoir, se rendre compte, se souvenir de ce qui s'est passé durant cette époque terrible, surtout pour les juifs.

Alors, j'ai eu un peu de mal avec les dessins au début, mais quand on fini par s'y habituer, on n'y fait plus trop attention et on se concentre sur l'histoire, c'est une véritable description de la Shoah et c'est incroyable de constater ce que cette BD peut nous faire passer. C'est plus qu'une BD, c'est comme une oeuvre, presque un témoignage, (je crois que c'en est un d'ailleurs, celui du père de l'auteur) c'est un fils qui demande un récit du passé de son père et notamment celui durant la seconde guerre mondiale. Les personnages juifs sont représentés par des souris, en contraste avec le chat nazi (pour l'anecdote, les français sont représentés en grenouilles, les anglais en poisson, les polonais en cochons, les suédois en élans et les américains en chiens) et c'est là l'originalité de la BD.

C'est l'histoire bouleversante du père de l'auteur (me semble-t-il), Vladek, survivant des ghettos polonais et du camps d'Auschwitz. Sous formes d'entretiens père/fils et de flash-back, nous assistons aux souvenirs de Vladek, sa vie avant/durant/après la guerre et sa relation avec son fils. La seconde guerre mondiale, l'invasion allemande, le règne du Troisième Reich dans sa toute-puissante, les persécutions nazies... tout cela est au centre de cette BD qui relate la seconde guerre mondiale du début à la fin. De l'invasion de la Pologne, prise au piège par l'Allemagne nazie et la Russie soviétique, jusqu'à l'effondrement du Troisième Reich et de la victoire des Alliés qui libèrent peu à peu l'Europe. La survie est un combat quotidien, se cacher par tous les moyens, se nourrir, sauver sa famille est presque un défi dans ce monde occupé par les nazis traquant les juifs sans relâche, par qu'ils sont une 'race inférieur', même pas des êtres humains mais des insectes gênants à exterminer à tout prix. Heureusement que les souvenirs sont entre-coupés par un retour dans le présent avec le père et le fils, et par la présence d'humour pour alléger tout ça et tenter d'offrir un peu de légéreté dans ce monde bestial dominé par les nazis. Pourtant, loin d'idéaliser son père, l'auteur nous le montre tel qu'il est, et on voit que les relations entre les deux ne sont pas faciles mais fortes à la fois, il faut dire qu'il est difficile de vivre dans les pas d'un survivant marqué par la mort et son passé, et c'est un aspect intéressant qu'on découvre. Il prend le risque de la caricature ou de l'anecdote. C'est un témoignage sincère. Sans passer directement à l'holocauste, il nous narre le passé de son père avant tout ça, ses rencontres, son style de vie... en nous racontant aussi sa propre histoire à lui, le fils, alors qu'il relate en BD l'histoire de son père, et la sienne par la même occasion, un retour au présent avant de retourner dans le passé sombre. Le dessin permettant aussi de dédramatiser un peu l'histoire.

Cette BD est bouleversante, elle m'a fait froid dans le dos et j'en étais presque malade de (re)découvrir ce que je savais pourtant déjà, mais ces scènes me font toujours quelque chose, me font provoquer de la tristesse, révolte... glacée d'effroi à la vue de ce qu'on vécu ces millions de personnes dans les camps. On ne peut pas s'habituer à voir ou lire ces horreurs, on ne peut tout simplement pas. L'auteur traite avec pudeur et simplicité cette page noire de l'histoire qui toucha des milliers de personnes à travers le récit de son père. Ce qui est sûr, c'est que cette lecture a eu un puissant inpact sur moi, j'aurais du mal à m'en remettre, c'est une lecture qui marque les esprits et que je conseille, rien que pour le côté 'devoir-mémoire' mais aussi parce que c'est un livre qu'il faut lire. Je n'ai peut-être pas donné un avis assez explicite, mais j'ai du mal à donner un avis concret sur une telle oeuvre, mais sachez que c'est une BD qu'il faut lire, même si l'Histoire, on la connaît malheureusement, mais c'est captivant, accessible aux adolescents aussi bien qu'aux adultes, c'est prenant, captivant, incontournable, à lire avec précision pour ne louper aucun détail de l'histoire (entendons par là, ne pas lire rapidement comme on peut le faire pour une BD), bref, une oeuvre choc, réaliste, 'crue' mais nécessaire.

Jeudi 30 juin 2011 à 18:37

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres2/Persepolis.jpgPersépolis (T. 1 à 4) - Marjane Satrapi.

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L'auteur :

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Marjane Satrapi, née le 22 novembre 1969, est une auteur de bande-dessinée (dessinatrice et scénariste) française, d'origine iranienne, principalement connue pour son oeuvre Persépolis.

Poulet aux prunes.
Emprunt médiathèque.


/ ! \ Challenge Histoire / ! \

Quatrième de couverture : 

Toute petite, Marjane voulait être prophète. Elle se disait qu’elle pourrait ainsi soigner le mal de genoux de sa grand-mère. En 1979, l’année de ses dix ans et de la révolution iranienne, elle a un peu oublié Dieu. Elle s’est mise à manifester dans le jardin de ses parents en criant « à bas le roi ! ». Là, elle s’imaginait plutôt en Che Guevara. Il faut dire qu’à l’époque, son livre préféré s’appelait Le Matérialisme dialectique. Marjane trouvait d’ailleurs que Marx et Dieu se ressemblaient. Marx était juste un peu plus frisé, voilà tout. Après, la vie a continué, mais en beaucoup moins drôle. La révolution s’est un peu emballée. Et la guerre contre l’Irak est arrivée…


Mon avis : 

J'ai d'abord découvert le film avant de lire la bande-dessinée dans son intégralité, enfin ce n'est pas vraiment une découverte mais plutôt une relecture, mais ça faisait longtemps que je voulais faire un article sur Persépolis sans trouver la motivation et les mots justes, mais enfin je prends le temps de taper cet article, et puis ça faisait tellement longtemps que je n'avais plus rien posté pour le challenge Histoire ou dans la catégorie 'Bande-dessinée' x)

Marjane Satrapi nous raconte son enfance en Iran, cette BD est donc à caractère autobiographique avec un fond historique. L'auteur nous offre quelques pages d'Histoire, sur des faits historiques ayant marqué l'époque, pouvant ainsi aider le lecteur à mieux comprendre le contexte dans lequel elle a vécu et c'est raconté avec beaucoup d'émotion, de simplicité et sincérité. Comme Maus, c'est une BD en noir et blanc, (auto)biographique et relatant des faits historiques. Les dessins sont simples mais d'une simplicité efficace. Marjane Satrapi retrace des évènements de sa vie qui l'ont marqué et changé, qui ont joué un rôle au cours de son enfance et son adolescence à Téhéran.

A travers cet aspect autobiographique, l'auteur a l'occasion de parler de son pays d'origine, l'Iran, et des bouleversements historiques, politiques qui ont marqué le pays, surtout depuis le renversement du Chah et de la révolution culturelle, l'horreur de la guerre contre l'Irak, les exécutions... C'est toute une société qui change, qui se réorganise et pas seulement de façon positive : les femmes sont persécutées, les intellectuels ont moins de liberté d'expression, beaucoup de choses deviennent interdites. Et à travers ses yeux d'enfant puis de jeune fille, Marjane Satrapi retrace tout cela en plus de sa vie avec sa famille, ses proches.

La condition féminine est aussi traitée par l'auteur ; étant une femme, l'auteur nous raconte les changements de la révolutions pour la femme : on impose le voile, une vision de la femme bien négative (traitresse, menteuse, inférieure, impudique), d'une école laïque mixte, Marjane passe à une école religieuse où sont séparés filles et garçons et Marjane, enfant, a du mal à comprendre ces bouleversements. Elle a dû user de ruse pour afficher sa rebellion : maquillage discret, une mèche de cheveux qui dépasse le voile, des petits détails qui permettent d'afficher sa révolte face à sa situation. D'ailleurs, l'auteur ne se gêne pas pour montrer, parfois, l'absurdité de telle loi ou telle situation. C'est une quête d'identité : comment se sentir femme dans un pays où la femme a une image bien négative aux yeux de la loi ? Comment s'affirmer dans une société où il y a beaucoup d'interdits ? Et c'est d'abord pour ça que Marjane quittera temporairement l'Iran pour l'Europe où elle découvrira liberté, sexe, drogue même si pour cela, elle doit renonçer en partie à sa qualité d'iranienne. Elle ne voulait que s'enfuir pour mieux s'exprimer, pour prouver que son pays n'a pas toujours été aussi répressif, et que ça pourrait changer un jour...

Niveau historique, j'ai découvert un aspect de l'Histoire auquel je ne m'étais jamais intéressée auparavant, comme la révolution iranienne de 1979, le renversement du Chah d'Iran, mais contrairement aux manuels d'Histoire, cette BD retrace les évènements de façon interne : comment sa ville, sa famille, ses proches et elle-même ont-ils vécu ces évènements, tous ces bouleversements ? Comment se construire après tout cela ? Quelle vision de l'auteur avant, pendant et après tout ça ? Et, peu à peu, le récit va de plus en plus vers la notion d'identité personnelle et culturelle, la notion d'appartenance, le sentiment d'exil. Notion d'identité car elle se questionne, elle se cherche longtemps. Notion d'appartenance et d'exil parce que Marjane passera quelques années en Autriche et elle se questionne sur ce qu'elle est, ce qu'elle veut, la notion d'un chez-soi, d'une maison.

L'auteur nous offre sa vision des choses, nous expose des faits qu'elle a vécu avec sa famille, elle nous parle de ses idées, son point de vue de toute cette histoire, mais aussi sa vie, ses amis, sa famille et en particulier ses parents et sa grand-mère qui lui est très attachée, il faut dire que le personnage de la grand-mère a un côté très rassurant, elle offre conseil, réconfort. Loin d'imposer un avis brutal, l'auteur nous amène à doucement et lentement comprendre les choses au fur et à mesure de ses réflexions. Ca permet d'éviter les fausses conclusions, les mauvaises déductions, les avis sans fondements et jugements trop hâtifs. Mais ce qui m'a plu était l'aisance d'allier situations tristes et dramatiques, nous avons des scènes touchantes, tristes ou drôles. Drôlerie, gravité, légèreté sont au rendez-vous, le tout raconté avec beaucoup de sincérité. C'est un beau témoignage qui parle d'un contexte pas si connu finalement (surtout pour moi en fait), ce n'est pas un sujet que j'ai vraiment abordé en cours et ce n'est pas ce qui m'intéressait le plus niveau Histoire. Si ce n'était pas un coup de coeur, c'est une lecture qui marque...

Jeudi 4 août 2011 à 16:18

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De Gaulle : Un destin pour la France - Guy Lehideux, Jean-Marie Cuzin et Yves Guéna.

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Les auteurs :

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Yves Guéna, né le 6 juillet 1922, est un homme politique et écrivain français. Guy Lehideux, né le 23 avril 1944, est un scénariste et dessinateur français. Jean-Marie Cuzin (né le ?) est un graphiste et un peintre dont les tableaux ont déjà fait l'objet de nombreuses expositions.

Emprunt par un ami.
/ ! \ Challenge Histoire / ! \

Quatrième de couverture : 

A l'occasion des nombreuses commémorations consacrées à Charles de Gaulle (1890-1970) et à l'Appel du 18 juin 1940, les Editions du Signe ont voulu marquer cette année par la réalisation d'une bande dessinée historique retraçant la vie de cet homme hors du commun. Le scénariste Guy Lehideux nous raconte par petites touches l'homme, tout d'abord dans son univers familial, puis le militaire et enfin l'homme d'Etat. Les dessins de Jean-Marie Cuzin mettent en scène des épisodes et des personnages, connus ou inédits, nous replongeant, autour du Général, dans l'histoire de la France et de l'Europe de 1890 à 1970. L'ancien combattant des Forces Françaises Libres et ministre Yves Guéna a prêté son précieux concours à la réalisation de cette oeuvre historique qui se veut la plus fidèle possible sur l'homme privé et le personnage public.


Mon avis : 

Un ouvrage sur Charles de Gaulle, tadaaaaam !! Y'avait longtemps, hein ? Ce mois-ci est le dernier mois avant la fin du challenge Histoire, alors je m'applique à bien terminer le challenge, tout en espérant une seconde saison du challenge. Quand je dis que l'Histoire et moi, c'une grande histoire d'amour <3

Plus sérieusement, j'ai découvert cet album l'an dernier, ait eu du mal à le lâcher, mais heureusement, grâce à un prêt j'ai pû avoir la possibilité de lire cette bande-dessinée réalisée pour l'anniversaire de l'appel 18 juin. Comme pour toutes les BDs, cet album est court (au moins 46-48 pages) et relate en gros la vie du général de Gaulle : l'enfance, les premières années au combat, la vie politique, les deux guerres mondiales, la décolonisation, la guerre d'Algérie... tout plein d'évènements évoqués, bref, une biographie en bande-dessinée qui font revivre la vie de ce grand homme du XXè siècle grâce au scénariste Gyu Lehideux, le graphiste Jean-Marie Cuzin qui ont eu l'aide du ministre gaulliste Yves Guéna qui fut un combattant des Forces Françaises Libres. C'est un ouvrage court qui se lit d'une traite, sans difficultés. Bien-sûr, résumer la vie du Général en une quarantaine de pages n'est pas une mince affaire et il a fallu couper des moments de la vie de De Gaulle, en racourcir d'autres. Impossible de tout raconter en 46 pages donc il a dû y avoir quelques simplifications, c'était obligatoire, peut-être que cela aurait été préférable que Un destin pour la France soit en plusieurs tomes.

Cela dit, j'ai eu la surprise de voir que quelques anecdotes de la vie du Général étaient racontées dans cette BD comme l'indication comme quoi un ancêtre des De Gaulle a combattu auprès de Jeanne d'Arc, qu'il jouait au soldat et s'imaginait être général et sauver la France des Prussiens... cette bande-dessinée a eu l'occasion de m'apprendre certaines choses sur De Gaulle et ce qu'il a fait. Parmi les moments coupés sont les moments de doutes, seul dans son combat, la période difficile où il a dû s'affirmer dans sa représentativité française devant un président Roosevelt peu convaincu par ce général français qui se dit représenter la France. Que dire de plus... pour les amoureux de l'Histoire et en particulier Charles de Gaulle, cette BD ne peut que plaire, elle nous plonge dans l'histoire de la France et de l'Europe de 1890 à 1970 à travers le portrait de De Gaulle.

Cette bande-dessinée fait aussi office d'un bon vieux cours d'Histoire du lycée où la leçon du jour s'apprend avec plaisir, un cours d'Histoire à coup de crayon et de bulles. Concernant le graphisme, le style de dessin n'est pas forçément le style que je préfère en BD, mais au moins ça reste agréable à l'oeil, surtout avec les nuances de couleurs claires, dorées ; et les personnages sont ressemblants, on sait à qui on a affaire. Donc à ceux qui aiment l'Histoire ou aimeraient en savoir plus sur le grand Monsieur, cet ouvrage pourrait peut-être vous tenter... 

Samedi 18 février 2012 à 20:24

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Poulet aux prunes - Marjane Satrapi.

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Persépolis (T.1 à 4).
Emprunt médiathèque.



/ ! \  Challenge Mythologies du Monde / ! \








Résumé : 

Avec cette nouvelle Ciboulette, Marjane Satrapi comblera les lecteurs de Persepolis tout en en surprenant plus d'un. En effet, si l'Iran et la famille de l'auteur sont de nouveau les principaux sujets de Poulet aux prunes, l'auteur explore ici de nouvelles voies de narration qui en font probablement son meilleur livre. Ou comment entrer dans le for intérieur de Nasser Ali Khan, qui a décidé de se laisser mourir car sa femme lui a cassé son Tar, son instrument de musique inégalable.


Mon avis : 

Récemment, j'ai relus Persépolis à la bibliothèque de la fac et j'ai revisionné plusieurs fois le film animé adapté de cette BD, j'ai eu envie de découvrir un peu plus l'auteur et ses bandes-dessinées, en cherchant à la médiathèque, j'ai emprunté cette BD que j'ai lu d'une traite. Contrairement à Persépolis, elle n'est pas trop longue et se lit très rapidement et facilement.

Poulet aux prunes, ça raconte les derniers jours de la vie de Nasser Ali Khan. Lors d'une dispute, sa femme brise son instrument de musique, son tar, dans un excès de colère. Nasser est inconsolable, son instrument, c'était sa vie. Il recherchera avidement un autre tar, quitte à payer très cher, mais aucun autre tar ne peut produire le même son que le tar cassé, aucun n'a la même mélodie et Nasser tombe alors dans le désespoir. Dans une famille où il ne se sent plus proche de ses enfants et où il n'a jamais eu de sentiments amoureux envers sa femme, Nasser décide de se laisser mourir. Dans l'attente de la mort - ne souhaitant pas se suicider lui-même - des flash-back du passé nous sont présentés, retracant un peu le passé et la famille de ce musicien au coeur brisé...

Ce n'est certes pas le coup de coeur que j'ai eu avec Persépolis, mais cette petite BD se lit rapidement et avec régal, impossible de la lâcher avant la fin. J'ai aimé retrouver le style de l'auteur, ses dessins simples mais expressifs, dominants dans le noir et le blanc. Cette BD est biographique dans un sens, Nasser étant l'oncle de l'auteur, on retrouve même à un moment Marjane et sa mère et quelques élèments de Persépolis, notamment sur les changements qu'a connu l'Iran après la chute du Shah, et d'autres évènements historiques, notamment les révoltes irano-soviétiques et l'influence américaine en Iran. Des paroles ou des scènes nous ramènent directement à Persépolis. On retrouve aussi des références à quelques moeurs iranienne, leur culture. Durant huit jours, donc, nous suivons Nasser Ali qui n'a plus le goût de jouer un tar, qui se laisse dépérir, baladé entre ses souvenirs, ses fantasmes, ses rencontres, sa famille, son enfance avec une mère qui préfèrait le frère prodige, bon à l'école. Huit jours qui sont huit occasions de nous proposer une réfléxion sur la vie, la famille... entre humour et drame, on passe des moments drôles aux moments sombres, la séparation entre Nasser et ses enfants, même sa femme qui paraissait être une garce nous devient plus humaine alors qu'elle assiste au spectacle de son mari dépérir, sans pouvoir rien faire, lui qu'elle a tant aimé malgrè les disputes.

Ce livre propose une belle philosophie sur le musicien, l'artiste en général, le plus souvent incompris, il m'a aussi plus par ses dessins, la véracité de ses propos, l'humour, les anecdotes, c'est plus qu'une simple BD. C'est très émouvant, drôle et bien raconté avec une philosophie par derrière sur l'artiste et ses exigences, son égocentrisme, son désir de perfection. J'ai beaucoup aimé la scène de l'histoire du civil qui cherchait à éviter Azraël, l'ange de la mort, et la discussion qu'il a avec lui, comment l'auteur a choisi de se représenter Azraël, on a donc aussi quelques élèments religieux (ou de la mythologie judéo-chrétienne-hébraïque) Sinon, pour conclure, sans être un coup de coeur, c'est une BD que j'aurais du mal à oublier. Je serais tentée de visionner le film maintenant...

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