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Jeudi 12 août 2010 à 14:01

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres/LeTartuffe.jpgLe Tartuffe - Molière.

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'L'habit ne fait pas le moine.'



Lecture en ligne ici.
Les Fourberies de Scapin.










Quatrième de couverture : 

En laissant Tartuffe entrer dans sa maison, Orgon ne pouvait pas imaginer qu'il allait mettre en péril sa fortune, son honneur, son bonheur et l'unité de sa famille. Et pourtant, c'est bien à quoi travaille "l'imposteur", mais toujours à l'insu du maître de maison : si Tartuffe courtise la femme d'Orgon, c'est sous prétexte de l'entretenir de religion ; s'il spolie ses enfants, c'est sous couvert de les remettre dans le droit chemin ; s'il s'approprie les cordons de la bourse, c'est pour mieux organiser la dévotion familiale. Comment, dans ces conditions, Orgon aurait-il pu s'apercevoir de son aveuglement et donner au faux dévot la correction qu'il mérite ?


Mon avis : 

Ca faisait un long moment que je n'avais pas présenté de pièces de théâtre sur ce blog, et comme je m'étais décidée qu'il fallait que je lise un peu plus de classique, j'en profite pour vous présenter une oeuvre étudiée en classe de seconde qui m'avait bien plue : le Tartuffe de Molière. Faux dévot et véritable comédien, Tartuffe prêche à tout va, s'agite, sermonne et manigance, en veut aux biens de la famille qui l'a recueillit et convoite la femme de son hôte, Orgon, qui lui, lui voue une admiration béate. Il lui fait si confiance, au point de, et pour le plus grand désespoir de la famille, lui léguer tous ses bien et la main de sa fille, Marianne. Amoureuse d'un autre, elle décide de ne pas se laisser faire et projette de comploter contre Tartuffe avec toute la famille, sauf Orgon et sa mère qui ont une confiance aveugle face à cet imposteur : il faut leur ouvrir les yeux et chasser Tartuffe de la demeure familiale avant qu'il ne ruine toute la famille.

C'est une pièce vite lue où Monsieur Molière nous donne quelques exemples de sa grandeur, et qui nous averti des faux-dévots, des hypocrites, des imposteurs, une leçon de morale en plus de son humour que l'on retrouve avec plaisir dans ses oeuvres, son charme fou et raffiné, son humour sur l'humanité, sur les hommes, sa lucidité... une leçon de morale encore d'actualité aujourd'hui, car les Tartuffes sont partout et ils sont résistants, ils ont traversé les siècles, ils sont toujours là, prêts à ruiner, à faire succomber d'autres personnes naïves, ou aveugles lorsque ces loups se présentent à nous sous la forme d'une brebie, comme quoi, il ne faut pas toujours se fier aux apparences qui sont souvent trompeuses, j'en sais quelque chose. Molière nous met en garde contre eux, mais nous présente cette histoire avec humour et fraîcheur. Il dévoile l'hypocrisie religieuse, visant les pratiques de son époque, mais cette hypocrisie peut toucher autre chose : religion, politique, autre...

Une pièce courte et agréable à lire, c'est toujours avec plaisir que l'on retrouve Molière et son humour, ses comédies, quelques personnages ridicules (Orgon est tellement naïf que ça devrait pas être permi), d'autres touchants (j'admire le franc parler de Dorine, la servante). Bref, une bonne pièce de théâtre.

Extrait :

DORINE :
Madame a eut avant-hier la fièvre jusqu'au soir.
Avec un mal de tête étrange à concevoir.

ORGON :
Et Tartuffe ?

DORINE :
Tartuffe ? Il se porte à merveille,
Gros et gras, le teint frais et la bouche vermeille.

ORGON :
Le pauvre homme !


Acte I, scène 4.

Jeudi 7 octobre 2010 à 18:02

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres/FaustGoethe.jpgFaust - Johann Wolfgang von Goethe.

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'I can make your dreams come true
What a couple, me and you.
Think well, do take your time
Because your soul will be mine the day you die.'

- Descent of the Archangel, Kamelot -


L'auteur :

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Photosdauteurs/goethesm.jpg

Johann Wolfgang von Goethe (28 août 1749 - 22 mars 1832), est un poète, dramaturge, romancier, théoricien de l'art et homme d'état allemand, très intéressé par les sciences. Ses oeuvres les plus célèbres restent Faust I et II ainsi que Les Souffrances du Jeune Werther.


Quelque(s) lien(s) utile(s) : 

- Faust, de Goethe - Lecture en ligne.


Quatrième de couverture : 

"Faust" : ce simple mot, cette syllabe robuste et trapue comme le "poing" qu'elle désigne couramment, est un signe fort dans l'histoire culturelle des pays allemands que lorsqu'on dit "don Quichotte" en terre espagnole ou "Dante" en Italie.
C'est essentiellement grâce à l'oeuvre de Goethe que le personnage de Faust a passé les frontières et rejoint, dans l'imaginaire occidental, les figures de don Juan et de Prométhée. Comme eux, insatisfait et rebelle, Faust est encore plus proche de ces deux derniers par le défi qui l'oppose à l'autorité divine, dans une partie des plus fascinantes qui soient, puisqu'il ne s'agit plus ici seulement du péché mais bien du sens de la vie et du salut lui-même.


Mon avis : 

Je n'avais jamais entendu parler du mythe de Faust auparavant, avant de l'étudier l'an passé pendant mes cours de Littérature Comparée. Sans avoir lu les livres (à savoir la version de Goethe et celle de Marlowe), je savais que c'était un conte populaire allemand à la base repris par plusieurs auteurs dans la littérature, dont Goethe. Les cours sur ce mythe étaient bien intéressants mais je n'avais pas poussé la curiosité jusqu'à la lecture des livres jusqu'à cette année. Le responsable est mon nouveau coup de coeur, le manga Black Butler qui m'a donné le goût de lire des récits ou autres sur des démons, des pactes démoniaques, etc. Et j'avais justement deux versions de Faust qui m'attendaient dans ma bibliothèque. Poussée par l'avis de
Matilda, j'ai d'abord choisi la lecture de celle de Goethe.

L'histoire commençe avec un démon : Méphistophélès, celui-ci rend parfois visite au Dieu du ciel à qui cela ne dérange pas de converser avec un diable. Leur dernier sujet de conversation concerne un certain docteur Faust, que Satan aimerait bien tenter, faire trébucher du droit chemin et ainsi gagner son âme pour toute l'éternité. Afin de tester cet homme, afin de savoir s'il choisira la voix de la lumière ou celle des ténèbres, Dieu consent à ce que Faust soit tenté. Méphistophélès s'attèle à la tâche : approchant d'abord le vieux savant sous la forme d'un chien noir avant de revétir celle d'un homme, il lui propose un marché. Tout ce que Faust désirera, Méphisto lui accordera car le démon se fera son serviteur jusqu'à la satisfaction de tous ses désirs, mais comme rien n'est gratuit avec les démons, faust devra en échange se donner au diable en lui offrant son âme sitôt le contract terminé. Faust, lui, est un savant qui a beaucoup appris sur bien des sujets à un point où il n'a plus aucun domaine à connaître, à étudier et à maîtriser et donc pour lui, plus aucun but dans sa vie de mortel. Désespéré par ce vide qu'il veut combler et peu soucieux de son âme, Faust accepte la proposition du démon. S'ensuivent alors voyages et péripéthies du docteur Faust et du démon Méphistophélès, pour le meilleur et pour le pire...

C'était assez différent de ce que j'imaginais, mais je n'ai pas été déçue, ce fut une agréable surprise et ça m'aura enfin donné l'occasion de connaître Faust. Goethe reprend bien le mythe originel où Faust est un savant, fou ou pratiquant la magie selon les versions, qui vend son âme au diable. Ici, Faust est un vieux savant qui a tant appris qu'il n'a plus rien à étudier et il s'ennuie, il a soif de connaissance et d'aventures, il veut voir plus de monde, connaître davantage du monde, mais il a déjà tant appris pendant si longtemps avec beaucoup de ardeur, il n'y a plus rien à voir et ne sait que faire pendant le restant de sa vie. Il est mélancolique et désespéré et sa faiblesse et sa soif de pouvoir seront sa perte car vint à lui Méphistophélès, dit Méphisto, un diable/démon venu pactiser avec lui : il sera son serviteur et réalisera chaque voeu, chaque désir de Faust en échange de son âme. Et Faust accepte, et voilà le mythe où, selon les versions, Faust se repend ou tombe aux enfers. Goethe reprend ce mythe et nous donne sa version de l'histoire.

Certes, je m'attendais à autre chose et même si j'ai beaucoup aimé cette oeuvre, j'aurais aimé qu'elle soit plus longue et que certains élèments soient plus exploitées, que Faust fasse plus de voeux, qu'il vive plus d'aventures avec son démons. Mais en même temps, je pense qu'il y a tout de même beaucoup de profondeur dans cette oeuvre : toute la maîtrise et la profondeur de la pensée de Goethe. On retrouve aussi des thèmes importants, des messages cachés, et je dois avouer que cette oeuvre a eu le mérité de me faire penser à mes cours de philosophie du lycée lorsque le professeur nous parlait du surhomme ou du mythe de Prométhée, dans l'optique d'un idéal impossible, au-delà de la puissance, de l'existence humaine, évoquée avec désespoir ou ironie car l'homme n'est pas tout-puissant, il a ses limites ; ou dans le cadre du mythe de Prométhée, on a l'homme qui défie les Dieux pour son profit.

Si je m'attendais aussi à un Faust plus torturé, ses monologues sont tout simplement magnifiques, ainsi que les chants du Choeur et d'autres personnages, même si à certains moments j'ai dû relire plusieurs fois pour bien comprendre, il y a là la beauté des vers (même si la plupart des dialogues sont en prose) et l'habilité de la traduction (en même temps, le traducteur, c'est pas n'importe qui : c'est Gérard de Nerval !). Mais ce qui m'a surtout séduite dans cette pièce de théâtre, en plus de la beauté des vers et du sujet de l'histoire (un savant, un démon et un pacte : la satisfaction des désirs en échange de l'âme !), ce sont les personnages et plus particulièrement Méphistophélès. Le diable a beau être le diable, le mâââl en personne, il fascine sans le vouloir : en effet, j'ai plus souvent préféré Méphisto à Faust, j'attendais chaque apparition ou parole de ce personnage, en fait, c'est Méphisto le personnage le plus cool dans cette pièce. Et puis, c'est commun le fait que ce sont souvent les méchants les plus intéressants !

C'est sans surprise que j'ai dévoré ce texte, transportée tout au long de ma lecture, bien que certaines scènes étaient un peu trop rapides, qu'elles étaient passées rapidement et ne sont pas assez explicites, surtout au niveau de la fin où c'était assez flou. Le contrat est-il clos ? Faust est-il damné ? Son âme appartient-elle à Méphisto ? C'est pour ça que j'aimerais lire maintenant Faust II, mais il paraît qu'il n'est pas facile d'accès, qu'il est inachevé (oeuvre posthume) et qu'il est plutôt dur à trouver. Alors en attendant, je lis le Faust de Marlowe. et relirais la version de Goethe, accompagnée des chansons du groupe Kamelot.

Extrait :


MEPHISTOPHELES.
Cesse donc de te jouer de cette tristesse qui, comme un vautour, dévore ta vie. En si mauvaise compagnie que tu sois, tu pourras sentir que tu es homme avec les hommes ; cependant on ne songe pas pour cela à t'encanailler. Je ne suis pas moi-même un des premiers ; mais si tu veux, uni à moi, diriger tes pas dans la vie, je m'accomoderai volontiers de t'appartenir sur-le-champ. Je me fais ton compagnon, ou, si cela t'arrange mieux, ton serviteur et ton esclave.

FAUST.
Et quelle obligation devrais-je remplir en retour ?

MEPHISTOPHELES.
Tu auras le temps de t'occuper de cela.

FAUST.
Non, non ! Le diable est un égoïste, et ne fait point pour l'amour de Dieu ce qui est utile à autrui. Exprime clairement ta condition ; un pareil serviteur porte malheur à une maison.

MEPHISTOPHELES.
Je veux ici m'attacher à ton service, obéir sans fin ni cesse à ton moindre signe ; mais, quand nous nous reverrons là-dessous tu devras me rendre la pareille.

FAUST.
Le dessous ne m'inquiète guère ; mets d'abord en pièces ce monde-ci, et l'autre peut arriver ensuite. Mes plaisirs jaillissent de cette terre, et ce soleil éclaire mes peines ; que je m'affranchisse une fois de ces dernières, arrive après ce qui pourra. Je n'en veux point apprendre davantage. Peu m'importe que, dans l'avenir, on aime ou haïsse, et que ces sphères aient aussi un dessus et un dessous.

MEPHISTOPHELES.
Dans un tel esprit tu peux te hasarder : engage-toi ; tu verras ces jours-ci tout ce que mon art peut procurer de plaisir ; je te donnerai ce qu'aucun homme n'a pu même encore entrevoir.

Dimanche 31 octobre 2010 à 16:11

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres/LeJeudelAmouretduHasard.jpgLe Jeu de l'Amour et du Hasard - Pierre de Marivaux.

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L'auteur :

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Photosdauteurs/marivaux.jpg

Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux (4 février 1688 - 12 février 1763) est un écrivain français. Ayant été longtemps solitaire, discret et mal compris, il fut tout d'abord journaliste avant de devenir romancier puis auteur dramatique, passionné de théâtre. Amoureux de la vérité, il passait aussi son temps en observateur du monde. Il est l'un des auteurs les plus joués par la comédie française.

Lecture en ligne ici.

Quatrième de couverture :  

Le charme de Marivaux réside dans une alliance unique de cruauté et de grâce, de tristesse et de gaieté profondes. Mais le marivaudage, qui évoque le badinage, le duel amoureux pour rire, le ballet sentimental, n'existe dans aucune de ses pièces. Rien de plus précis, inflexible, réaliste, que son regard sur les mouvements et les intermittences du cœur humain et de l'amour, dont il connaît tous les sentiers, toutes les méprises, toutes les ruses. A vrai dire, le hasard tient peu de place dans cette comédie où Silvia, pour éprouver la sincérité de son fiancé Dorante, se fait passer pour sa servante Lisette, tandis que Dorante fait de même avec son valet Arlequin. Et voilà l'amour à l'épreuve de la méfiance, du préjugé social, de la timidité, de l'hésitation, du sourire et des larmes. Rien n'a changé.

Mon avis : 

Petite pièce de théâtre lu il y a un an pour la fac. Une courte lecture finie en une heure environ.

Résumé rapide de l'histoire : épouser un inconnu, c'est très peu pour la charmante Silvia, bien décidée à faire fi des voeux de son père pour échapper à un mariage arrangé avec un homme qu'elle ne connaît pas et qu'elle pourrait ne pas aimer. Seulement, elle ne peut refuser la volonté de son père, qu'elle le veuille ou non, elle reste promise à ce Dorante dont elle ne sait rien. C'est pourquoi elle décide de pactiser avec son père : avant d'accepter ce mariage, elle testera ce fiançé sans se faire connaître de lui, afin de voir s'il fera un mari acceptable. Comment ? La réponse est simple : Silvia va échanger sa place avec celle de sa servante, Lisette. Celle-ci se fera donc passer pour elle auprès de Dorante et seulement le père et le frère seront au courant. Si seulement elles savaient, toutes deux, que ce cher Dorante avait décidé de faire pareil avec son valet, Arlequin...

J'ai passé un moment agréable avec cette lecture divertissante, j'ai aimé l'idée de départ, à savoir l'échange des rôles entre les serviteurs et leurs maîtres, l'échange des cultures. Le serviteur se retrouve dans la peau du noble et vice-versa et ce stratagème n'était qu'un moyen pour les deux nobles : Dorante et Silvia, pour observer de loin la personne qu'ils sont censés avoir comme compagnon de mariage mais le côté dérisoir c'est que ce n'est pas la bonne personne qu'ils espionnent et ils ne le savent pas. Ils ont eu la même idée et aucun d'eux ne le sait. Pendant ce temps, les deux serviteurs s'entichent de l'autre, causant un peu la pagaille dans un plan qui aurait pû fonctionner. J'ai aimé certaines répliques, le style se révèle savoureux avec les hyperboles, le badinage des personnages entre eux.

J'ai trouvé l'histoire assez prévisible, je me doutais bien de ce qui allait se passer et comment ça allait se finir, et j'ai toujours autant de mal à accrocher à une pièce de théâtre, ça commençe et se termine rapidement, facilement, on a pas beaucoup de temps pour s'attacher aux personnages... mais j'ai quand même aimé cette lecture. Certaines répliques, certaines phrases auraient plues à certaines filles/femmes que je connais, et les hommes devraient en prendre de la graine ! Le plan "parfait" de Silvia et Dorante donne lieu à des situations amusante, drôles, dérisoires surtout quand on sait que le lecteur est au courant de ce qui se trame vraiment, de la surpercherie et on s'en amuse. Je pense que cette pièce serait savoureuse sur la scène, ce serait peut-être plus drôle sur visuel.

Encore une fois, un avis court pour une pièce de théâtre, je n'arrive jamais à dire grand chose sur des pièce de théâtre, même si j'ai aimé ou pas, mais je ne vois pas quoi dire de plus. Si vous avez une heure à perdre et que vous voulez vous divertir, lisez cette pièce, ça vous fera en plus un bon classique à lire !

Extrait :

Lisette.
On dit que votre futur est un des plus honnêtes du monde, qu'il est bien fait, aimable, de bonne mine, qu'on ne peut pas avoir plus d'esprit, qu'on ne saurait être d'un meilleur caractère ; que voulez-vous de plus ? Peut-on se figurer de mariage plus doux ? D'union plus délicieuse ?

Silvia.
Délicieuse ! Que tu es folle avec tes expressions !

Acte I, scène 1.

Jeudi 27 janvier 2011 à 14:15

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres/LImportancedetreConstant.gifL'importance d'être Constant - Oscar Wilde.

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Lecture en ligne ici.
Emprunt bibliothèque fac.


Salomé.
Le portrait de Dorian Gray.
Le fantôme de Canterville (et autres contes).








Quatrième de couverture : 

Dernière pièce d'Oscar Wilde, L'Importance d'être constant brille des feux d'un langage habité par la grâce : s'y manifestent la puissance et la modernité de la réflexion de l'auteur sur la fiction, mais aussi son inventivité subversive et satirique, son esprit généreux et étincelant d'élégance et de drôlerie.


Mon avis : 

C'est rare que je retienne et note autant d'extrait pour un livre, mais c'était si difficile de choisir un extrait préféré et beaucoup étaient si inoubliables que j'ai préféré en noté plusieurs pour m'en souvenir encore et encore et ne pas les oublier. Je crois que je commençe à beaucoup m'attacher à Monsieur Wilde. Après avoir lu quelques contes et nouvelles, j'ai décidé de m'attaquer à une de ses pièces de théâtre, d'abord en anglais puis en français car je me disais depuis un temps que c'était une honte que de ne pas découvrir et lire plus d'Oscar Wilde, et je m'étais dit que ce serait bien que cette année, je lise plus de pièce de théâtre et de classique que de littérature jeunesse (vais-je réussir ? C'est mal parti xD)

Comme la quatrième de couverture ne dit rien de l'histoire, je vais vous offrir un résumé (pas de moi) : Jack Worthing, aristocrate et dandy, s'est inventé un frère, prénommé Constant, sous l'identité duquel il accumule à Londres dettes et plaisirs. Courtisant Gwendoline Fairfax sous ce nom déguisé, il est bien loin de se douter de l'importance qu'elle attache à son prénom... Au même moment, son ami Algernon Moncrieff, bien décidé à séduire Cecily Cardew, la pupille de Jack, se rend à la campagne où celle-ci réside. Il se présente comme le frère de Jack, Constant. Un prénom que la jeune fille trouve aussi très à son goût...

Même si j'ai, en quelque sorte, peur des classiques (surtout ceux imposés par l'école), certains m'ont agréablement surprise et L'importance d'être Constant fut de ceux-là, je me suis follement amusée à lire et relire cette comédie. N'étant pas une habituée de Wilde, je n'ai pas pû comparé ses oeuvres à celle-ci qui était sa dernière, il n'empêche que j'ai beaucoup aimé cette lecture. Tout tourne autour du langage, Oscar Wilde s'amuse en jouant avec les mots et les phrases, il multiplie des fausses pistes pour nous égarer. Ca se lit facilement, c'est très abordable, c'est divertissant, drôle, l'auteur est un véritable virtuose des mots, l'ironie est présente à chaque page. C'est l'histoire de deux amis, deux fausses identités, une imposture tellement dérisoire et comique, je ne me lasse pas de relire tout ça. C'est une comédie tout simplement succulente avec un humour inégalable, une critique moqueuse des coutumes et institutions de la haute société anglaise de l'époque victorienne avec la superficialité, l'hypocrisie, la religion, la famille et les mariages ! C'est à la fois drôle et absurde, à prendre au second degrès, mais tout est excellent : la plume de l'auteur, la finesse des dialogues, les reflexions sur le mariage, l'humour... bref, tout. J'ai adoré et ça ne fait que m'encourager encore et encore à découvrir plus d'Oscar Wilde :D

Extrait :

Algernon : Ce départ est pour moi une vraie douleur.
Cecily : Une douleur insoutenable, quand il s'agit de quitter quelqu'un que l'on connaît à peine.
Algernon : Merci ! J'espère ne pas vous offenser, Cecily, en vous jurant que vous incarnez la perfection absolue.
Cecily : Je vous en remercie infiniment, Constant. Permettez-moi de le noter immédiatement dans mon journal.
Elle va vers la table et l'écrit dans son carnet.
Algernon : Vous tenez vraiment un journal ? Je donnerais tout pour être autorisé à le lire. Je peux ?
Cecily : Oh, non. Ce ne sont que des émotions de jeune fille, destinées un jour à la publication. Quand cela paraîtra, j'espère que vous l'achèterez.

Acte II.

Vendredi 25 février 2011 à 18:09

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres2/Phedre.jpgPhèdre - Jean Racine.

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L'auteur :

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Photosdauteurs/Racine.jpg

Jean Racine, (22 décembre 1639 - 21 avril 1699), est un dramaturge français, considéré comme l'un des plus grands auteurs de tragédie durant la période du règne de Louis XIV. Parmi ses oeuvres les plus célèbres, on retrouve Andromaque, Britannicus, Bérénice ou encore Iphigénie.


Lecture en ligne iciii.


Quatrième de couverture : 

Phèdre se découvre un amour en la personne d'Hippolyte. La légende d'un amour interdit, puisque Hippolyte est le fils de Thésée à qui Phèdre est mariée, Racine l'emprunte à Euripide et à Sénèque. Mais alors que la tradition théâtrale plaçait Hippolyte sur le devant de la scène, en 1677, Racine l'en écarte au profit de Phèdre, pour écrire la tragédie d'une femme torturée, sans doute coupable mais également frappée par la fatalité, qui lutte de toutes ses forces pour combattre une passion qui la submerge et finit par porter la mort autour d'elle.


Mon avis : 

J'ai quelque peu modifié le résumé de mon édition de Phèdre, un peu trop longue à mon goût et qui révélait un peu de l'oeuvre, ces éditeurs je vous jure. Alors pour tenter de preserver un peu de suspence, j'ai enlevé quelques mots, voire phrases, j'espère que cela ne gênera personne, même si je pense que Phèdre reste une oeuvre plutôt connue, non ? Du moins, si l'on a pas lu la pièce, tout passionné de la mythologie grecque doit au moins avoir entendu parler du mythe de Phèdre.

Alors... je voulais faire cette critique depuis un moment déjà, mais ayant toujours eu du mal à commenter des pièces de théâtre, je n'ai cessé de repousser ce moment, alors que j'avais appréçié ma lecture, surtout après avoir dû relire cette oeuvre plusieurs fois au lycée puis à la fac. Aujourd'hui, je prends mon courage à deux mains pour tenter de vous livrer un avis pas trop court et, je l'espère, un tantinet explicite. Il faut dire que depuis que j'ai commençé à lire et relire Percy Jackson (tome cinq dans la PAL ! ouais !), ces relectures auront eu le mérite de me rappeller mon amour pour la mythologie grecque et l'Antiquité, et m'auront donné envie de relire tout livre ayant un rapport avec la mythologie, ainsi ai-je relu le temps de quelques heures Phèdre, malgrè le fait que j'ai du mal avec les pièces de théâtre (trop court et on a pas le temps de 'ressentir' et de s'attacher aux personnages et c'est une grande habituée des romans qui vous le dit).
Doooonc, le mythe de Phèdre, du vu vu et revu dans mes cours de Récits Fondateurs, même si cela n'avait tenu que sous un paragraphe dans une leçon sur les femmes dans la mythologie (Hélène, Ariane, Phèdre... beaucoup y sont passées !) mais pour ceux qui ne connaissent pas : Phèdre, fille de Minos et Pasiphae, est l'épouse de Thésée, héros et roi d'Athènes mais elle est amoureuse de son beau-fils Hippolyte, fils de Thésée et Antiope reine des Amazones. Torturée par cet amour interdit qu'elle tente de cacher, elle finit néanmoins par confesser son amour à Hippolyte qui [attention spoilers] [ la repousse et qui aime une autre. Par vengeance, Phèdre laisse croire à son époux qu'Hippolyte l'a violenté. Furieux, Thésée implore Poséidon, dieu des mers, océans et tremblements de terre, de l'aider à se venger de son fils. Hippolyte périt dans un accident de char causé par un monstre marin invoqué par Poséidon et, accablée de chagrin et de remords, Phèdre avoue la vérité à Thésée alors qu'elle agonie sous le coup du poison qu'elle a avalé. ]

Connaissant le mythe, l'intrigue de l'histoire fut sans surprise pour moi, mais c'était agréable de lire une version plus longue du mythe et surtout se pencher sur le personnage de Phèdre qui est une femme avec deux facettes, à la fois innocente (elle n'y peut rien, son amour pour son beau-fils est issu d'une malediction sur sa famille lançée par Aphrodite, tout est marqué par la fatalité comme pour la plupart des oeuvres tragiques) et coupable (son aimé l'a repoussé, son aimé en aime une autre ! diantre, elle veut se venger !), la mythologie grecque et l'Antiquité m'ayant toujours plu, ce fut avec facilité que je suis entrée dans l'histoire, d'autant plus que le style de Racine n'est pas si lourd que ça, après plusieurs relectures. Si le texte est en alexandrins, ça a passé tout seul pour ma part, certains vers sont même très beaux malgrè d'autres plutôt longs/lourds, mais on a des passages et des monologues magnifiques dont celui que j'ai eu l'occasion d'écouter et réécouter dans la seconde partie du film Julie, chevalier de Maupin quand Julie chante sous le rôle de Phèdre. Si la beauté des vers ne va pas jusqu'à me faire pleurer, j'ai trouvé que c'était sublime par moment. Sinon, j'ai retrouvé sans surprise les ingrédients de la tragédie dans le théâtre : les morts, la fatalité, interventions plus ou moins directes des dieux, des monologues de personnages torturés, amour interdit ou autre problème... que serait la tragédie sans tout ceci ?

Enfin bon, sans dire que c'était une pièce à couper le souffle, c'était une lecture agréable, pas inoubliable (c'est trop court et on a pas le temps, en fin de compte, à ressentir les émotions et à s'attacher aux personnages) pour autant mais sympathique à lire, surtout si on aime la mythologie grecque. Une bonne pièce de théâtre :)


http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Illustrations/Phedre.jpg
Phèdre et Hippolyte, de Pierre Narcisse Guérin.


Extrait :


PHÈDRE
Mon mal vient de plus loin. À peine au fils d’Égée
Sous les lois de l’hymen je m’étais engagée,
Mon repos, mon bonheur semblait être affermi ;
Athènes me montra mon superbe ennemi :
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;
Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ;
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;
Je sentis tout mon corps et transir et brûler :
Je reconnus Vénus et ses feux redoutables,
D’un sang qu’elle poursuit tourments inévitables !

Acte I, scène 3.

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